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Versailles, avec 153,5 emplois, et Lyon, avec 108 emplois, sont les deux académies qui consacrent en 2013 le plus de postes au dispositif « plus de maîtres que de classes », selon une enquête menée par la Dgesco sur le contrôle de l'utilisation des emplois du 1er degré public en octobre 2013 dont AEF a eu copie. Cette enquête fait partie du bilan de la rentrée 2013 dans le premier degré qui devrait être examiné en CTM en février 2014. À l'inverse, les académies consacrant le moins de postes à ce dispositif sont la Corse (3 emplois), Besançon (6,5 emplois) et Clermont-Ferrand (7,5 emplois). Au total, selon cette enquête, 1 351,75 emplois ont été attribués au dispositif dont 775,25 créations, 400,75 redéploiement d'emplois existants et 123,75 emplois qui ont été en 2012 affectés à un poste similaire, comme le programme Pare (projet d'aide à la réussite des élèves).
« Nous allons mettre en place un groupe de suivi des maîtres supplémentaires, afin de mutualiser les projets des écoles et de prendre en charge l'évaluation », explique à AEF le Dasen du Rhône, Jean-Louis Baglan le 12 juillet 2013. À la rentrée 2013, le programme « plus de maîtres que de classes » va disposer de 110 maîtres au total dans l'académie de Lyon, dont 98 dans le Rhône. Ce dispositif « n'est pas nouveau dans le département, il existe dans nos réseaux d'éducation prioritaire depuis le début des années 2000 », précise Jean-Louis Baglan. Le Dasen a demandé « à ce que le Rhône soit évalué par la Dgesco et la Depp, avec l'aide des chercheurs de l'IFÉ ».
« Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, dans la littérature [travaux de recherche scientifiques], on dispose de clés et de raisons de penser que le dispositif 'plus de maîtres que de classes' (AEF n°200611) va marcher », indique Marc Gurgand, directeur de recherches au CNRS et professeur associé de l'École d'économie de Paris, lors d'une rencontre organisée par l'Ajé (Association des journalistes éducation et recherche) vendredi 17 mai 2013. Il s'appuie notamment sur les résultats d'une expérience menée aux États-Unis, intitulée « Star », qui a concerné près de 12 000 élèves. Accompagné de Clément de Chaisemartin, doctorant, le chercheur a présenté plusieurs résultats de recherche qui mesurent l'effet de différentes politiques scolaires sur les apprentissages des élèves et leurs trajectoires.
« Pour le dispositif 'Plus de maîtres que de classes', nous ouvrons 22 postes » à la rentrée 2013, indique à AEF Marie-Hélène Leloup, Dasen de l'Essonne, le 17 avril 2013. « Ces postes s'ajouteront aux 45 maîtres d'aide et de soutien » déjà existants, « les deux dispositifs cohabiteront à cette rentrée mais les maîtres d'aide et de soutien seront progressivement transformés en 'plus de maîtres que de classes' pour former à terme un seul dispositif sur le département », explique Marie-Hélène Leloup. Les maîtres d'aide et de soutien interviennent actuellement sur plusieurs écoles d'une circonscription alors que les professeurs qui intégreront le dispositif « plus de maîtres que de classes » interviendront sur un groupe scolaire. Marie-Hélène Leloup détaille par ailleurs la répartition des 123 postes pour le premier degré prévus à la rentrée 2013 (AEF n°197234) et ses priorités.
Mettre en œuvre des pédagogies innovantes, créer des passerelles entre les cycles et avec le collège, renforcer le travail en équipe, améliorer la réussite des élèves : tels sont les objectifs des équipes pédagogiques qui bénéficieront du dispositif « plus de maîtres que de classes » à partir de la rentrée 2013 dans le Nord. « Nous avons validé 44 projets, variables d'une école à l'autre, dans le département », indique à AEF jeudi 28 mars 2013 le Dasen, Christian Wassenberg. « Ce dispositif, centré sur les élèves en difficulté, explicitement tourné vers la prévention, repose sur la responsabilité des équipes enseignantes », souligne jeudi 11 avril Pierre Hautecoeur, inspecteur de l'Éducation nationale adjoint au Dasen (1). AEF détaille trois projets transmis par les autorités académiques.
« Je m'interroge sur le fait de consacrer autant de postes sur ce dispositif innovant. C'est quelque chose que l'on connaît mal », estime Sylvain Grandserre, directeur d'école dans l'académie de Rouen, représentant de l'Icem. Il s'exprime à l'occasion d'une table ronde sur le thème « Plus de maîtres que de classes : quels changements dans l'organisation et dans les pratiques ? », lors des Journées de l'innovation, organisées à Paris par la Dgesco, mercredi 27 mars 2013. Le gouvernement va créer 7 000 postes nouveaux pour mettre en place ce dispositif sur l'ensemble du quinquennat « dans les secteurs les plus fragiles » afin de « renforcer l'encadrement et d'accompagner des organisations pédagogiques innovantes, au service d'une amélioration significative des résultats scolaires » (AEF n°200611). « En tant qu'enseignant remplaçant, j'ai pu constater que beaucoup de classes sont hermétiquement fermées. Y aura-t-il 7 000 terrains d'accueil pour un tel dispositif ? », interroge Sylvain Grandserre. « C'est un sacré pari… À saluer… », ajoute-t-il.