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Le Forum européen de la jeunesse et la CES (1) appellent les gouvernements européens à mettre en place un « plan d'urgence pour l'emploi des jeunes », à l'occasion du sommet organisé à l'Élysée ce 12 novembre 2013, après celui de Berlin du 3 juillet dernier. Lors d'un sommet parallèle pour « l'emploi de qualité », ils ont formulé 5 propositions : la mise en place d'un plan de relance avec un investissement de 2 % du PIB européen par an, le déblocage de crédits supplémentaires pour la Garantie jeunes, l'encadrement des stages, la mise en place de salaires minimums dans les pays européens et la garantie de l'accès à une formation adaptée et qualifiante pour tous les jeunes. « C'est paradoxal car nous sommes la génération la mieux formée et en même temps la moins bien traitée. L'enjeu est de créer des emplois de qualité et pas des emplois à n'importe quel prix », explique Sophie Binet, secrétaire confédérale de la CGT, lors d'une conférence de presse.
« Jusqu' à présent les aides européennes en faveur de l'emploi passaient par le Feder et le FSE. Avec la Garantie Jeunes c'est un instrument de nature un peu différente. Je la vois comme les prémices de la dimension sociale de l'Union économique et monétaire pour laquelle nous nous battons au Parlement européen », affirme Pervenche Berès (PS), présidente de la commission de l'Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen. Lors d'une conférence organisée à Paris, la députée estime que cette « mesure immédiate » permet de « dégager tout de suite de l'argent » alors que « les seuils du chômage des jeunes sont devenus insupportables en Europe ». La veille, Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin ont assisté à la signature des premiers contrats de la Garantie Jeunes signés à Bondy (Seine-Saint-Denis). Le dispositif est opérationnel depuis le 1er octobre.
Un décret n° 2013-880 du 1er octobre 2013, qui prévoit l'expérimentation de la « Garantie jeunes » prévue dans le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale adopté lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions du 21 janvier 2013, est publié au Journal officiel du 2 octobre 2013. En outre, un arrêté du 1er octobre 2013 fixe la liste des territoires concernés par l'expérimentation de la « garantie jeunes ». Quelque 10 000 bénéficiaires de 18 à 25 ans, en grande précarité au sein de dix territoires, devraient être concernés dans un premier temps, avant une généralisation à l'horizon 2016. Le montant maximal de l'allocation est de 434 euros mensuels.
« L'objectif de ce sommet était de faire l'évaluation des pratiques de chaque pays et de voir ce qui marche pour que cela puisse être généralisé. L'autre objectif était de bien mobiliser les crédits en faveur de l'emploi des jeunes dès début 2014 et les prêts de la BEI dès août dans 3 directions » : la formation et l'alternance, la mobilité et la création d'entreprises, conclut François Hollande, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du sommet sur l'emploi des jeunes le 3 juillet 2013 à Berlin. La BEI s'est ainsi engagée à débloquer 6 milliards d'euros en plus dès août 2013 pour favoriser les prêts aux PME, créatrices d'emplois pour les jeunes, et à servir de relais dans l'attente du versement des crédits du FSE.
Deux points sont encore en cours de « négociation musclée » concernant l'Initiative pour l'emploi des jeunes en Europe : la question de la borne d'âge, actuellement fixée aux 15-25 ans, et celle du critère de 25 % de jeunes chômeurs dans une région donnée pour bénéficier de l'aide financière, expliquent les eurodéputées Pervenche Berès (S&D) et Élisabeth Morin-Chartier (PPE) lors d'un déjeuner avec la presse le 1er juillet 2013. Les 600 millions d'euros sur deux ans débloqués pour la France annoncés par François Hollande lors du Conseil européen des 27 et 28 juin (AEF n°186617) « sont une projection sur la base des 25 % et d'une borne d'âge arrêtée à 25 ans mais les négociations ne sont pas terminées », affirme Elisabeth Morin-Chartier qui plaide pour que la borne d'âge aille jusqu'à 30 ans et que le critère de 25 % de jeunes chômeurs passe à 20 %.
Les 27 dirigeants de l'Union européenne réunis en Conseil européen les 27 et 28 juin 2013 ont décidé de suivre la recommandation de la Commission européenne et de concentrer « le décaissement des six milliards d'euros » qui sont alloués à l'Initiative pour l'emploi des jeunes « au cours des deux premières années du prochain CFP (cadre financier pluriannuel) », pour que l'Initiative « joue pleinement son rôle ». Le Conseil européen a même souhaité que « les marges demeurées disponibles en-deçà des plafonds du CFP pour les années 2014 à 2017 [soient] utilisées pour constituer une 'marge globale pour engagements' destinée à financer en particulier des mesures de lutte contre le chômage des jeunes ». D'après Herman Von Rompuy, président du Conseil européen, selon les projections, la somme consacrée au chômage des jeunes pour 2014-2015 serait ainsi « au moins de 8 milliards d'euros au total ».