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« Le métier d'enseignant est aujourd'hui celui d'un cadre, un concepteur, capable d'initiatives », affirme à AEF le Dgesco Jean-Paul Delahaye, le 7 novembre 2013 dans une interview croisée avec Éric de Saint-Denis, chargé de mission pour le développement des structures expérimentales (1). Le directeur général souhaite « offrir la liberté et la possibilité à l'enseignant de s'exprimer dans un système qui permet plus de marges d'innovation qu'on veut bien le dire ». Aussi invite-t-il à « plus de prises de responsabilités dans les établissements », alors qu'une structure expérimentale « au moins » doit être implantée dans chaque académie. Éric de Saint-Denis explique en quoi la définition d'un « statut » spécifique aux structures innovantes constitue « une réflexion difficile » au sein de la Dgesco. « Créer un statut c'est peut-être priver ces établissements de certaines marges », prévient le chargé de mission.
Le Snes-FSU est-il « l'adversaire » de la nouvelle professionnalité enseignante ? C'est par cette question que débute une table ronde, mercredi 6 novembre 2013 à l'occasion d'une journée de réflexion sur la professionnalité enseignante, organisée par la Fespi. « Tout le monde est réformiste. Ça n'a pas de sens de poser les choses en ces termes. Tout dépend des objectifs que l'on se donne », répond Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du Snes. « Il y a les syndicats qui veulent une régulation nationale et les autres qui souhaitent une concertation locale pour définir des règles. Le vrai débat est là », souligne Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen-CFDT. Lors de cette journée, les participants parmi lesquels Jean-Louis Auduc, ancien directeur adjoint de l'IUFM de Créteil, et le sociologue François Dubet, ont tenté de définir cette nouvelle professionnalité et les obstacles à sa diffusion.
« Il faut pouvoir miser sur un projet politique fort et un discours volontariste si l'on veut créer les conditions de son éclosion de façon à ce [que l'expérimentation] devienne une véritable 'culture' qui irrigue l'ensemble du système éducatif », concluent l'IGAENR et l'Igen dans un rapport daté de juillet 2013 et publié fin octobre sur « Le recours à l'expérimentation par les établissements autorisé par l'article L. 401-1 du code de l'éducation » (1). Les inspections préconisent notamment que le Conseil national de l'innovation rédige « un texte clarifiant les notions d'expérimentation et d'innovation ». « L'expérimentation et l'innovation doivent pouvoir servir au pilotage et à l'animation pédagogique à tous les niveaux (national, académique, établissement, école) », affirment également les inspecteurs qui détaillent les différents niveaux de blocage.
Même si les circulaires du ministère de l'Éducation nationale « encouragent les académies à créer des structures de type 'micro-lycées', il n'y a pas de politique nationale claire à ce sujet », regrette la Fespi, interrogée par AEF le 14 juin 2013. Car « les micro-lycées ne sont pas de simples dispositifs, comme il peut en naître ici ou là, à la merci des aléas budgétaires ou hiérarchiques », affirment Audrey Maurin, déléguée générale de la fédération des établissements des structures publiques innovantes et Éric de Saint-Denis (1), alors que le ministère de l'Éducation nationale souhaite créer au moins « une structure innovante » par académie pour lutter contre le décrochage scolaire. La Fespi, qui propose un « statut » pour les établissements innovants depuis octobre 2012, attend toujours un retour de la Dgesco.