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« La situation de l'Ires [Institut de recherches économiques et sociales] est devenue dramatique. Sous l'effet de la baisse conjuguée de la subvention (près de 20 % depuis 2010) et des effectifs mis à disposition (baisse de 12 à 6 personnes depuis 2010, puis bientôt à 3), sa capacité de production de connaissances économiques et sociales s'effondre », indique le bureau renouvelé de l'Ires, dans une « lettre ouverte au Premier ministre », diffusée mardi 12 novembre 2013. La gouvernance syndicale de l'Institut reproche aux pouvoirs publics de n'avoir pas donné suite à l'annonce faite en janvier 2013 par Michel Sapin d'une réflexion sur le « positionnement, [la] plus-value et [les] moyens humains et budgétaires » de l'Ires (AEF n°196440).
« Sacrifiées sur l'autel de la modernisation de l'action publique (MAP), les équipes de recherches du CEE n'ont-elles pas leur place dans les chantiers du XXIe siècle ? », s'interrogent dix chercheurs dans une tribune publiée dans « Libération » du 11 octobre 2013. Le SNTRS-CGT affirme que le CEE est « menacé de démantèlement » par un projet d'intégration du centre à une université (celle de Marne-la-Vallée ou la future communauté d'universités Paris Est). « Le ministère du Travail dit qu'il ne veut pas supprimer le CEE mais le scénario d'une intégration à l'université équivaut à une suppression puisque les équipes de recherche seront démantelées », affirme à l'AEF Anne Eydoux, chercheuse au CEE et représentante du personnel. Également contacté par AEF, le ministère du Travail assure qu'à ce stade aucune décision n'est arrêtée et que les discussions sont en cours.
À travers une pétition qui dénonce une baisse de subvention de l'État entraînant une réduction des effectifs, « les personnels du CEE [Centre d'études de l'emploi], réunis en assemblée générale le 18 mars 2013, alertent sur la situation budgétaire préoccupante de l'établissement, dont les thèmes de recherche sont plus que jamais au cœur des préoccupations actuelles sur le travail et l'emploi ». Selon les signataires, « en matière d'austérité budgétaire, le CEE subit une double peine. En plus des restrictions appliquées à l'ensemble des opérateurs de l'État, en 2011 le ministère du Travail a diminué de 27% la subvention du CEE, baisse initialement présentée comme temporaire. Cette subvention amputée est en passe de devenir la nouvelle référence budgétaire, base de calcul des restrictions présentes et à venir ».
« En 1981, le gouvernement a estimé qu'il était nécessaire d'avoir des outils prospectifs et d'analyses, d'où la création en 1982 de l'Ires [Institut de recherches économiques et sociales]. Aujourd'hui, cette motivation initiale est toute aussi pertinente et nous pouvons attendre que le gouvernement de gauche actuel ne défasse pas ce qu'un précédent gouvernement de gauche a créé intelligemment, et réponde sur la pérennité et le développement » de l'institut, résume le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, à l'occasion des 30 ans de l'Ires, jeudi 24 janvier 2013. Les représentants des six organisations syndicales co-gestionnaires de l'Institut (1) soulignent tous leur attachement à l'organisme et demandent aux pouvoirs publics de s'engager pour assurer le maintien de l'Institut confronté ces dernières années, à des baisses de budget et d'effectifs. « Il faudra que nous réfléchissions, ensemble, à son positionnement, sa plus-value et ses moyens humains et budgétaires, dans le contexte de l'émergence à ses côtés du Commissariat général à la stratégie et à la prospective », répond Michel Sapin, ministre du travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, en clôture de la manifestation.