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Seulement quelques milliers de biens immobiliers sont vendus chaque année en viager (1). D'après Jim Ogg, chercheur à la Cnav, le nombre de transactions de ce type serait même inférieur : 780 ventes en viagers en 2009 en France (2). Eu égard à la part des propriétaires chez les personnes retraitées en France (73 % contre 55 % chez les actifs) et dans la perspective d'une baisse probable du niveau des pensions servies par les systèmes de retraite publics, un outil permettant de rendre « liquide » (3) le patrimoine immobilier - souvent la principale richesse des personnes âgées - prend tout son intérêt. Anne-Sophie Grave, directrice des retraites et de la solidarité à la CDC a ainsi annoncé dans le cadre du colloque annuel du COR, organisé lundi 18 novembre 2013, sur le thème « les retraités et leur logement », le lancement prochain d'un fonds de « viager intermédié » par la Caisse des dépôts.
Au 31 décembre 2012, la branche retraite du régime général comptait 13 235 074 retraités - dont 55,8 % de femmes -, âgés en moyenne de 73,3 ans, dont 2 716 622 perçoivent un droit dérivé (pension de réversion, secours viager, etc.), indique la Cnav dans un communiqué publié jeudi 24 octobre 2013. Les données sont issues du recueil statistique 2012 qui montre également que le montant moyen des pensions personnelles s'élève à 1 040 euros par mois pour une carrière complète au régime général. Fin 2012 le régime général comptait 605 545 nouveaux retraités, dont 87 531 sont partis avec les dispositifs de retraite anticipée avant l'âge légal (pour longue carrière, au titre d'assurés handicapés et au titre de certains travailleurs handicapés).
Le prêt viager, une solution pour financer les besoins liés au grand âge ? C'est l'une des solutions que la BPCE a souhaité mettre en avant lors d'un colloque consacré aux « Français face à la longue vie », le mardi 2 octobre 2013, au cours duquel ont été évoqués les principaux enjeux liés au vieillissement de la population. Face aux besoins futurs de financement de la perte d'autonomie, et aux difficultés rencontrées par les systèmes de retraites, les différents intervenants s'accordent sur la nécessité de trouver de nouvelles solutions de financement, dont éventuellement le prêt viager. Mais cette dernière éventualité se heurte à la réticence des Français à se séparer de leur patrimoine immobilier.
Concernant le risque dépendance, « la capacité du marché à suppléer les solidarités publiques et familiales apparaît limitée. (…) L'instauration d'une assurance obligatoire, sans présager du caractère public ou privé d'une telle assurance, peut paraître dans ce contexte comme le meilleur moyen d'assurer une réelle mutualisation des risques ». Cette conclusion, celle d'un article du dernier numéro de juin 2013 de la revue de l'Irdes, « Question d'économie de la santé » (1), s'appuie en amont sur un travail de synthèse des différentes publications sur les freins liés à la souscription d'une assurance dépendance. Ces freins peuvent être classés en deux grandes catégories, les limites du coté de l'offre d'assurance (manque d'attractivité, prix élevé) et les limites plus ou moins inhérentes du coté de la demande – les individus et leur famille.
Il faut protéger les Français « malgré eux » contre le risque de perte d'autonomie par « la création d'une assurance obligatoire, le plus largement mutualisée » et donc mettre en place un « socle obligatoire mutualisé de sécurité sociale ». « Ce que l'on a été capable de faire en 1945 pour couvrir les risques maladie et retraite, nous n'aurions pas pu le faire sans cette mutualisation des risques sur l'ensemble des Français », assure la présidente de la Cnav, Danièle Karniewicz, qui participait ce mercredi 24 mars 2010 à une table ronde sur la dépendance dans le cadre des troisièmes recontres de Décid'assur organisées les 24 et 25 mars 2010 au Palais des Congrès de Paris. À cette défense du modèle de 1945, le président de la FFSA, Bernard Spitz oppose l'idée d'une « couverture universelle » mais, insiste-t-il, les assureurs ne veulent pas d'un « produit universel et encore moins d'un produit qui serait nécessairement public ». « 1945 c'était formidable. Ça a marché mais à une autre époque. Le débat sur les retraites fournit la démonstration que les outils de 45 ne fonctionnent plus (…) parce que nous ne sommes plus dans la même situation ». « Nous sommes en train d'organiser la spoliation des jeunes générations au nom d'un système qui est formidable mais qui nous emmène dans le mur faute d'avoir été adapté (…). Nous sommes maintenant conscients qu'il faut régler le problème mais ce n'est pas pour refaire les erreurs dans le domaine de la dépendance ».