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Supprimer la qualification qui fait office de 2e jury de thèse ou la maintenir comme garantie contre le recrutement local ; sanctionner les directeurs de thèses qui ne parviennent pas à qualifier leurs docteurs ; réfléchir à l'adéquation des personnes recrutées aux fonctions qu'ils auront à exercer ; supprimer les membres nommés et les listes syndicales au CNU : ce sont quelques-unes des idées exprimées lors d'un séminaire organisé par QSF, le 4 octobre 2013 sur l' « une des questions les plus difficiles à régler », selon son président Olivier Beaud : « Comment concilier autonomie des universités et qualité du recrutement des universitaires ? » Vincent Berger, Alain Abécassis et Pierre-Cyrille Hautcœur, notamment, ont été invités à participer à ce séminaire, qui se tient après « le vif émoi » suscité par l'adoption, au Sénat, d'un amendement à la loi ESR supprimant la qualification, finalement rejeté en CMP (AEF n°187097 et n°186783).
En refusant toute autre candidature à un poste de professeur que celle d'un maître de conférences de l'université dont le poste pourrait ainsi être supprimé, le conseil d'administration se fonde sur un motif illégal, alors même que l'université fait valoir que ce recrutement d'un professeur « entraînerait une charge budgétaire excessive au regard des objectifs de maîtrise de la masse salariale qu'elle poursuit ». Telle est la décision prise par le Conseil d'État dans un arrêt du 23 septembre 2013 (n°361259) que Bernard Toulemonde, juriste et Igen honoraire, analyse pour AEF.
Mettre en œuvre la nouvelle organisation des universités découlant de la loi ESR, avec en particulier la création du conseil académique : tel est le premier objectif du projet de décret modifiant le décret statutaire des enseignants-chercheurs du 6 juin 1984, projet actuellement soumis à consultation par le MESR et qu'AEF s'est procuré. Le ministère profite également de cette révision pour proposer de rendre la modulation de service facultative, de supprimer le concours d'agrégation interne dans les disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion, de créer des concours réservés pour les maîtres de conférences « particulièrement impliqués » ou encore demander la présence de 40 % de femmes dans les comités de sélection. Ces mesures, si elles sont entérinées, entreront en vigueur le 1er septembre 2014.
« La procédure de qualification telle qu'elle existe actuellement soulève de nombreuses questions », estime un rapport encore non publié de l'IGAENR portant sur « les effets de la LRU sur les processus de recrutement des enseignants-chercheurs » et dont AEF s'est procuré un extrait sur la qualification. L'IGAENR estime, chiffres à l'appui et après analyse des critères de quatre sections, qu'il « n'existe pas une politique de qualification du CNU mais des politiques propres à chaque section ». De ce fait, les candidats « n'abordent pas leur passage devant le CNU avec les mêmes chances ». De plus, cette situation « aboutit, pour certaines sections, à priver de fait les universités de liberté de choix dans leurs recrutements ». L'IGAENR estime que « le CNU doit garantir l'égalité de tous les candidats » à la qualification et que la CP-CNU devrait jouer un rôle de coordination des sections.
43,5 % des personnes qualifiées par le CNU (Conseil national des universités) en 2012 n'ont pas été candidates aux concours d'enseignant-chercheur la même année, indique une étude de la promotion 2012 des qualifiés aux fonctions de MCF et de PR publiée par la DGRH en mars 2013. La DGRH parle d'un « fort taux d'évaporation de qualifiés de l'année ». À titre de comparaison, ce taux d' « évaporés » était de 34,5 % en 2007, 37,3 % en 2008, 42,6 % en 2009, 41,6 % en 2010 et 43,2 % en 2011.
« En finir avec le CNU. » Tel est le sous-titre de l'ouvrage « Le dernier verrou » de François Garçon, maître de conférences à Paris-I, qui estime qu' « une bonne part du déclin aujourd'hui constaté de l'enseignement supérieur français peut être imputée au CNU (Conseil national des universités) ». Si l'analyse de l'auteur est développée dans des termes parfois radicaux, l'idée de supprimer cette instance notamment en charge de la qualification des thésards et de la moitié des promotions des enseignants-chercheurs est partagée par certains acteurs du milieu de l'enseignement supérieur et de la recherche français. On peut ainsi lire sur le « site officiel » de François Garçon les messages de soutien de Laurent Batsch, président de Paris-Dauphine, lequel « partage intégralement [le] diagnostic fort bien établi » de l'auteur, ou celui d'Alain Fuchs, président du CNRS, qui écrit à propos de l'ouvrage : « C'est peu dire que je partage votre point de vue. »