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Avec l'élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis, la "parenthèse libérale" ouverte par Ronald Reagan en 1980 se refermerait, affirment certains experts. D'autres encore observent que, dans le contexte de crise économique et financière actuelle, le nouveau pensionnaire de la Maison-Blanche pourrait inscrire ses pas dans ceux du président Franklin Roosevelt et de son New Deal. Qu'y a-t-il de vrai dans ces rappels historiques? En quoi les systèmes de protection sociale, aux États-Unis comme en Europe, en seront-ils modifiés? Quelles leçons en tirerons-nous en France?
La question de la réforme du système de santé est un thème prioritaire de campagne électorale aux États-Unis depuis le premier mandat de Bill Clinton (1992-1996) et la tentative avortée de son épouse Hillary, ministre de la Santé, d'agir sur le sujet. Alors que le dispositif actuel est de loin le plus coûteux du monde (16% du PIB), il se révèle d'une efficacité douteuse, laissant sans assurance maladie 48 millions d'Américains, dont 18 millions d'enfants. De plus, les indicateurs montrent de criantes inégalités entre blancs et noirs et placent les États-Unis en position médiocre au niveau mondial: 27e rang pour la mortalité infantile (5,8 pour mille chez les blancs et 14,4 chez les noirs); espérance de vie de 75,3 années pour les hommes blancs et de 68,9 pour les hommes noirs (respectivement 80,3 ans et 75,7 ans pour les femmes); mortalité globale de 836 chez les blancs et 1 098 chez les noirs pour 100 000 habitants; obésité des femmes adultes de 27,8% et 48,8%; diabète chez 4,8% des blancs et 11,7% des noirs; 2,6 cas de sida chez les blancs et 22,5 cas chez les noirs pour 100 000 habitants; 3,7 cas de mortalité par homicide chez les blancs et 21,01 cas chez les noirs, toujours pour 100 000 habitants.
La question des retraites a été peu présente dans la campagne électorale américaine, contrairement à celle de 2000, au cours de laquelle George W. Bush avait inscrit dans son programme électoral une remise en cause de la "sécurité sociale", l'expression correspondant aux États-Unis à notre assurance vieillesse. Seulement voilà, la crise financière est passée par là et qu'il le veuille ou non, Barack Obama, élu largement président des États-Unis le 4 novembre 2008, va devoir faire face à une situation doublement préoccupante. D'une part, le système de base en répartition risque de souffrir, comme partout ailleurs dans le monde, d'un ralentissement de l'activité économique. D'autre part, les retraites supplémentaires d'entreprise - les fonds de pension -, fortement investies en actions, ont perdu une part substantielle de leur valeur. Mis bout à bout, ces deux phénomènes suscitent une interrogation d'autant plus vive que le papy-boom s'accélérera à partir de 2011 aux États-Unis et qu'il n'est pas sûr que le contexte économique permette de maintenir le taux d'emploi des seniors au niveau actuel.
Comment sauver le système de retraite par répartition? La question, prégnante en France à l'heure du "rendez-vous retraite", se pose également aux États-Unis. Les dernières projections révèlent en effet que les réserves du régime de base ("social security") seront épuisées en 2040 si les règles actuelles de contribution et de versement des pensions sont maintenues. Les candidats démocrate et républicain à l'élection présidentielle américaine, qui seront départagés le 4 novembre prochain, nourrissent des projets de réforme diamétralement opposés.
"Attention à ne pas passer de l'échec de l'État-providence au fantasme de l'entreprise-providence". Cette petite phrase de la présidente du Medef, glissée dans son interview de rentrée accordée au "Journal du Dimanche" (édition du 24 août 2008), en dit plus qu'un long discours sur ses intentions en matière de protection sociale. Le propos est suffisamment fort pour qu'on y revienne et s'interroge sur ce qui l'a inspiré.
Alors que 15% de la population américaine ne bénéficient d'aucune couverture santé, publique ou privée, "la probabilité d'une réforme globale du système de santé est très faible", selon Dallas Salisbury, président d'Ebri, un institut de recherche américain spécialisé dans les questions de protection sociale. Les deux principaux candidats à l'élection présidentielle de novembre prochain, John McCain (républicain) et Barack Obama (démocrate), ont pourtant chacun des projets en la matière. Mais l'absence de consensus entre Républicains et Démocrates au Congrès et la prégnance d'autres problématiques, comme la guerre en Irak et la récession économique, risquent de reléguer au second plan une éventuelle réforme de l'assurance maladie.