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"Rappelant leurs responsabilités aux employeurs et à l'État, les organisations syndicales retiennent le principe d'une mobilisation massive des salariés au début de l'année 2009 pour faire aboutir leurs revendications sur l'emploi, le pouvoir d'achat, les garanties collectives, les protections sociales, les conditions d'une relance économique..." C'est ce qui ressort d'un communiqué rédigé lundi 24 novembre 2008 par les huit organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa) réunies au siège de la CFDT dans le but de trouver les moyens de peser face aux effets de la crise actuelle. Une première réunion avait eu lieu le 5 novembre 2008. "Afin de préciser le contenu et d'arrêter les modalités de la mobilisation, elles se réuniront à nouveau le 15 décembre 2008 et le 5 janvier 2009", précise le communiqué.
Diverses augures, relayées par les médias, prévoient d'ores et déjà que le début de l'année 2009 sera socialement tendu. Le raisonnement est simple: la crise économique aura pour effet une limitation des hausses de salaires et une multiplication des licenciements économiques, donc elle entraînera des manifestations de protestation. Et, une réunion intersyndicale des 5 confédérations (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO), et des trois organisations non confédérées FSU, Solidaires et Unsa se tenait ce lundi matin 24 novembre 2008 au siège de la CFDT, pour établir les modalités d'une éventuelle "mobilisation des salariés". Pour Hubert Landier, "ce raisonnement, en fait, est sans doute beaucoup trop simple". Selon cet expert en analyse du risque social, des stratégies syndicales et des relations sociales dans l'entreprise, "les situations dans lesquelles se trouvent les différentes catégories de salariés, des commandants de bord d'Air France aux ouvriers de la sous-traitance automobile, sont extrêmement hétérogènes. Et les confédérations ne manifestent pas, à la veille des élections prud'homales, une aptitude particulièrement forte à l'unité d'action".
Les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa, réunies mercredi 5 novembre 2008 pour discuter de la situation économique et de ses conséquences sociales, "estiment de leur responsabilité d'engager un travail commun pour construire des revendications à adresser aux pouvoirs publics et au patronat". Devant "le risque qu'on fasse payer aux salariés, demandeurs d'emploi et retraités les conséquences de la crise, en particulier en terme d'emplois, de salaires et de précarité", elles affirment "que la mobilisation des salariés est un impératif". "Plusieurs propositions sont en débat", précisent les organisations, qui prévoient de "se revoir le 24 novembre" prochain.
"Les salariés estiment que les efforts ne sont pas vraiment partagés et que les plus modestes vont payer la crise alors que le gouvernement a fait beaucoup de cadeaux aux plus riches, comme le paquet fiscal." Certes, "dans un premier temps, le mécontentement provoque du repli sur soi, mais on verra la colère monter dans les entreprises", prévient François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, dans un entretien accordé aux "Échos" (p. 11), lundi 20 octobre 2008.
Le CCN (Comité confédéral national) de FO "dénonce et rejette toute idée d'unité nationale destinée à anesthésier les salariés, à geler les revendications et à remettre en cause l'indépendance syndicale", fait savoir Force ouvrière, mardi 14 octobre 2008. Le CCN de l'organisation s'est réuni les 9 et 10 octobre dernier.
"Le travail décent, c'est quatre choses: un salaire correspondant au travail fourni, une protection sociale, des bonnes conditions de travail et des droits syndicaux", indique François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, sur la place du Trocadéro à Paris, dans le cadre de la journée internationale pour le travail décent, organisée mardi 7 octobre 2008 par la CSI (Confédération syndicale internationale). "La crise actuelle va agir négativement sur les trois premiers éléments; cette journée internationale montre au monde que contrairement aux politiques ou aux financiers dont les discours sont souvent contradictoires, les organisations syndicales font face ensemble à cette crise", se félicite-t-il. Sentiment partagé par Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, estimant qu'avec "plus de 100 000 personnes manifestant en France" et des "initiatives dans une centaine de pays", "seuls les syndicats portent aujourd'hui une parole cohérente sur la crise actuelle".