En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Le désengagement des cadres vis-à-vis de l'entreprise est un phénomène antérieur à la crise, celle-ci « ne fait qu'accélérer les phénomènes qui expliquent ce désengagement », explique François Dupuy, sociologue et auteur du livre : « La fatigue des élites : le capitalisme et ses cadres » (éditions du seuil). Il s'exprimait mercredi 1er avril 2009, à l'occasion d'un atelier du congrès HR sur « La confiance à l'épreuve de la crise : comment remobiliser les collaborateurs ? ».
Face à la crise économique, "les cadres sont prudents et sceptiques, mais [ils] demandent des augmentations de salaire", selon le nouveau baromètre Ifop/Cadremploi publié le 5 janvier 2009. L'enquête a été menée auprès de 1 004 cadres français, représentatifs du secteur privé. Elle a été réalisée en deux fois: une première vague du 26 au 30 mai 2008, une deuxième vague du 3 au 10 décembre 2008.
Six cadres intermédiaires français sur dix considèrent être déjà impactés par le ralentissement économique, selon l'édition 2008 de l'enquête annuelle mondiale réalisée par Accenture auprès de 2 830 cadres du management intermédiaire issus de 22 pays. Cette proportion est supérieure à la moyenne de l'ensemble de la cohorte interrogée (52%). Les cadres français se sentent touchés par la crise au même titre que les cadres britanniques (62%), américains (61%) et japonais (61%) mais beaucoup plus que les Allemands (59%) et loin devant les Belges (29%) et Scandinaves (15%).
La "rébellion des cadres" est un phénomène qui s'accentue et prend des formes d'opposition diverses à des pratiques ou à des décisions d'entreprises qu'ils jugent inacceptables. Tel est le constat de David Courpasson et Jean-Claude Thoenig, auteurs du livre "Quand les cadres se rebellent" (Éditions Vuibert, 2008), qu'ils ont présenté au cours d'un débat organisé par l'École de Paris du management à l'ESCP-EAP, le 22 septembre 2008. Jean-François Pilliard, délégué général de l'UIMM, qui s'exprimait en tant qu'ancien DRH, et François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, ont réagi à ce diagnostic et proposé des pistes de réflexion. Quant à Michel Berry, secrétaire général de l'École de Paris du management, il suggère que ce n'est pas tant la "rébellion" des cadres qui augmente que le "raidissement" des entreprises et de leurs dirigeants. Sur la défensive et travaillant dans l'urgence, ils font valoir qu'ils "n'ont pas le temps de discuter".