En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
« Le syndicalisme appartiendrait-il au passé ? » Malgré son caractère impertinent, voire provocateur, la question mérite au moins d'être posée, selon Hubert Landier. Dans une analyse pour l'AEF, cet expert en analyse du risque social, des stratégies syndicales et des relations sociales dans l'entreprise souligne que « l'influence des syndicats, dans de nombreuses entreprises, est en sensible régression, y compris dans des secteurs d'activité où les traditions paraissaient fermement établies. Cette perte d'influence est dissimulée par le rôle institutionnel prévu par la loi à l'intention des représentants du personnel, de telle sorte que les militants eux-mêmes ne s'en rendent pas toujours compte. Quand on interroge les salariés, en revanche, ils se disent très souvent sceptiques quant à l'utilité et à l'efficacité de l'action que mènent les syndicalistes en leur nom ».
« Nous ne manquons ni de l'ambition ni des ressources nécessaires pour transformer nos acquis politiques en acquis sociaux. Mais nous ne mettons pas en oeuvre pour y parvenir des pratiques à la hauteur de ce que les salariés attendent légitimement d'une organisation syndicale », indique le nouveau secrétaire général adjoint de la CFDT (L'AEF n°297528), Marcel Grignard dans son rapport intitulé « Le syndicalisme à un tournant… oser le changement ». Ce rapport, élaboré par un « petit groupe de travail » dirigé par Marcel Grignard, a fait l'objet d'un débat à l'occasion du Conseil national de la confédération se tenant les 16, 17 et 18 juin 2009 et doit se servir de base de réflexion en vue du 47e congrès de la CFDT au printemps 2010, à Tours.
"Notre nombre d'adhérents stagne, notre présence nous met au contact de 4,2 millions de salariés, soit un peu plus du quart des salariés recensés dans le champ de l'Unédic. Nous sommes davantage présents là où les effectifs décroissent et faibles là où l'activité se développe, et ce constat s'étend à la fonction publique. Il nous devient de plus en plus difficile, sauf à se payer de mots, de prétendre représenter l'ensemble des salariés." Telle est l'analyse sans complaisance de la "commission ad hoc" de la CGT, chargée de réfléchir et d'élaborer "des pistes de travail sur les structures" de l'organisation syndicale. Le document rédigé par cette commission "se situe (...) en amont des décisions" qui pourraient être prises lors du prochain congrès de la confédération; congrès prévu en décembre 2009. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, annonçait, en novembre 2008, que l'organisation "[regarderait] ce qu'il faut modifier en interne pour être plus en adéquation avec la réalité des salariés dans les entreprises et pour que davantage d'entre eux se retrouvent dans notre syndicat" (L'AEF n°308327).
Le syndicalisme français est aujourd'hui très affaibli alors même que chacun proclame sa foi en un développement du dialogue social. Cet affaiblissement résulte en grande partie d'une perte de légitimité aux yeux mêmes des salariés au nom desquels s'expriment les syndicats, c'est pourquoi les partisans d'une réforme des dispositions légales relatives à la représentativité syndicale en attendent un renforcement et un renouveau.