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Jean-Michel Laxalt abandonnera ses fonctions de président de la Mgen (Mutuelle générale de l'Éducation nationale) au prochain congrès de Biarritz, début juillet. Président en exercice de l'Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie) il publie donc un livre testament sur les dangers qui guettent aujourd'hui la sécurité sociale. Hasard de calendrier, ce livre paraît en librairie le jour où la Cour des comptes tire la sonnette d'alarme devant les députés pour les alerter sur la progression vertigineuse du déficit du régime général : 10 milliards d'euros en 2008, 21 en 2009, 30 en 2010… Est-ce déjà le début de cette fin que redoute Jean-Michel Laxalt ? En marge d'un ouvrage qui tombe à pic, il a bien voulu livrer à l'AEF son analyse sur le dérapage incontrôlé des comptes. Le plus sûr moyen d'y remédier passe selon lui par une modernisation de l'assiette des prélèvements, trop d'éléments échappant aujourd'hui aux cotisations sociales.
22,1 milliards d'euros de déficit en 2009. En d'autres temps ce fameux « trou de la Sécu » aurait barré la "Une" de tous les quotidiens. La mauvaise nouvelle, s'ajoutant il est vrai à beaucoup d'autres, passe aujourd'hui comme une lettre à la Poste. Et pourtant on n'en est plus, comme l'expliquait régulièrement FO, à un déficit représentant deux ou trois jours de dépenses, mais à quatre ou cinq mois, ce qui change les données du problème. Dès lors, la question se pose : s'habituerait-on au mal ? Les observateurs noyés dans un flot d'informations subalternes ne discerneraient-ils plus l'essentiel de l'accessoire ? Le vrai du faux ? Les cabinets de communication qui cornaquent nos dirigeants - Rachida Dati, nous dit-on, vient de confier à Publicis la communication de son bilan ! - seraient-ils assez puissants aujourd'hui pour maquiller en permanence les réalités qui déplaisent ? Plusieurs exemples puisés dans l'actualité de la semaine qui vient de s'écouler témoignent en tout cas d'un décalage croissant entre les discours officiels et la réalité. Qu'il s'agisse de l'état des comptes de la sécurité sociale, de la sortie de crise et du relèvement de l'âge de la retraite, sur tous ces sujets une double lecture de l'actualité est aujourd'hui possible. La preuve.
Cinquante milliards d'euros; c'est la somme des déficits cumulés 2009 et 2010 des trois branches du régime général. Ce montant, auquel il faudra ajouter les déficits des régimes agricoles, des indépendants et des régimes complémentaires de retraite Agirc et Arrco, figurera dans le rapport sur les perspectives générales des finances publiques préparé par la première chambre de la Cour des comptes présidée par Christian Babusiaux. Ce rapport, qui sera amendé lundi 22 juin en réunion de conseil, sera présenté les 23 et 24 juin à l'Assemblée nationale et au Sénat. Ce montant est évidement énorme. « En 1982, explique Gilles Johanet, ancien directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie, aujourd'hui président du comité maladie de la FFSA (Fédération française des sociétés d'assurances), on nous expliquait que le déficit de la Sécu c'était deux à trois jours de dépenses. Aujourd'hui c'est six mois ». Cette perspective d'aggravation d'une année sur l'autre du déficit recoupe les informations recueillies par l'AEF auprès des organismes gestionnaires de l'épargne salariale qui diagnostiquent tous un coup de barre sur la masse salariale en 2009 et par voie de conséquence, sur les recettes de la sécurité sociale.