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De 10 à 15 000 personnes, selon les manifestants, et 8 000 selon la Préfecture de Police ont battu mardi 28 avril le pavé parisien entre la gare Montparnasse et la place de l'Odéon, à proximité du Sénat, en passant par l'Avenue de Ségur, siège du ministère de la Santé, à l'appel de l'intersyndicale des personnels de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), de deux intersyndicats nationaux de praticiens hospitaliers et des syndicats d'internes et de chefs de clinique de Paris. Parmi le cortège, de nombreuses « blouses blanches » de « patrons » de services hospitaliers venus défiler aux côtés des personnels soignants parfois sous la même bannière portant le nom de l'hôpital, parfois entre collègues au fil du cortège. Si aucune délégation n'a été reçue au ministère de la Santé, une délégation a en revanche été accueillie au Sénat par Alain Milon, rapporteur du projet pour la commission des affaires sociales, qui doit se prononcer demain sur les amendements au projet HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) qui seront retenus par la commission en vue de l'ouverture de la discussion au Sénat le 11 mai prochain. Selon la direction de l'AP-HP, le taux de participation était de 50,5 % chez les personnels médicaux et de 9,7 % chez les personnels non médicaux. Au plan national, le ministère de la Santé estime le taux de participation à 9,55 % pour les médecins et à 2,5 % pour les personnels non médicaux.
Le Samhur (syndicat autonome de la médecine hospitalo-universitaire) et la CNHU (coordination nationale hospitalo-universitaire), représentatifs selon eux de la moitié des PU-PH (professeurs des universités-praticiens hospitaliers) et des MCU-PH (maîtres de conférence universitaire et praticiens hospitaliers), estiment dans un communiqué publié vendredi 24 avril 2009 que la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) « crée objectivement les conditions d'une asphyxie bureaucratique de la médecine française ». Et ils ajoutent : « dans les CHU, aucune garantie réglementaire ne vient plus assurer les conditions permettant de mener à bien les missions d'enseignement et de recherche, face à la toute puissance administrative. » Ils présentent donc une série d'amendements au projet de loi HPST concernant les CHU (centres hospitaliers universitaires), en anticipant les conclusions attendues dans les prochains jours de la commission Marescaux, chargée de « proposer un nouveau modèle pour les CHU. »
Une nouvelle assemblée générale a été organisée hier, mercredi 22 avril 2009, à l'appel du MDPH (Mouvement de défense de l'hôpital public) à l'hôpital Cochin (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). Les bancs de l'amphithéâtre Luton était pleins: plusieurs centaines de personnes -essentiellement des médecins et quelques personnels soignants- se sont pressés pour écouter les membres du MDHP : les professeurs Bernard Granger, André Grimaldi, Olivier Lyon-Caen, René Frydman, ou Jean-Paul Vernant. A l'ordre du jour de cette assemblée : l'organisation de la manifestation du 28 avril et une motion soumise au vote. Sur le même thème, les 25 signataires de l'appel contre la mort de l'hôpital public ont publié un nouveau texte commun dans « Libération » aujourd'hui, jeudi 23 avril 2009.
Le président de la République a reçu hier, mercredi 22 avril 2009, durant deux heures en début de soirée, une dizaine de médecins hospitaliers publics, chefs de services et de pôles au sein d'établissements de l'AP-HP et dans des CHU de Province, ainsi que les présidents de trois conférences (commissions médicales de CHU et de CH et doyens des facultés de médecine) en présence de deux ministres du gouvernement, Valérie Pécresse pour l'enseignement supérieur et Roselyne Bachelot pour la santé, de ses conseillers et du professeur Jacques Marescaux en charge d'une mission sur les CHU. La réforme de la gouvernance des hôpitaux était à l'ordre du jour de cette discussion à la suite de laquelle l'Élysée a publié un communiqué affirmant que « la réflexion et les suggestions faites par les participants à la réunion seraient examinées au cours des prochains jours par le gouvernement dans un esprit constructif. » Certains des participants à cette réunion précisent que Raymond Soubie, conseiller social du président, prendrait les rênes d'une commission chargée de réécrire le texte actuel dans le sens d'une "médicalisation" de la décision au sein des hôpitaux publics.
Les animateurs du MDHP (mouvement de défense de l'hôpital public), soutenus par les représentants de deux des quatre intersyndicales nationales de praticiens hospitaliers (CPH et INPH) et les syndicats des internes et chefs de clinique parisiens, ainsi que les secrétaires des syndicats de personnels de l'AP-HP (CGT, FO, Sud santé, CFDT et CFTC) ont organisé aujourd'hui, mercredi 22 avril 2009, une conférence de presse à la Bourse du Travail à Paris pour expliquer pendant près de deux heures les raisons de leur mobilisation qui devrait culminer le 28 avril prochain avec des grèves et une manifestation entre le boulevard Montparnasse et le Sénat. Pour André Grimaldi, un des professeurs de médecine de l'AP-HP signataires de « l'appel des 25 contre la mort de l'hôpital public »,qui dénonce « la philosophie affolante » présidant à ce projet de réforme de l'hôpital, « cette loi doit être amendée » et la question du financement de l'hôpital public posée. Les syndicats de personnels de l'AP-HP entendent surtout protester contre les suppressions de postes prévues dans le cadre du projet de budget 2009 de l'Institution. Mais tous insistent sur la « grande première » que constitue, selon eux, la convergence des revendications entre une partie des membres des commissions médicales et les syndicats représentant les personnels soignants et techniques.
Bernard Debré, député UMP et médecin urologue à l'hôpital Cochin, à Paris, revient sur la discussion du projet de loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) à l'Assemblée nationale et le rejet in extremis de trois amendements qu'il avait fait adopter. Il décrit des médecins hospitaliers « énervés », « humiliés », et des députés et sénateurs UMP qui prennent conscience des « effets pervers » de cette loi. Et il estime que le sénateur Milon (UMP), rapporteur du projet de loi au Sénat, est décidé à « imposer des amendements profonds, même contre le gouvernement. »
Benoît Elleboode et Philippe Cathala, respectivement président et porte-parole de l'Isnih (InterSyndicat national des internes des hôpitaux), reçus hier lundi 20 avril 2009 par le directeur de cabinet de Roselyne Bachelot, se disent, dans un communiqué diffusé dans la nuit de lundi à mardi, portés à l' « optimisme » s'agissant de l'évolution des négociations sur certains aspects de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » après cette rencontre et les contacts avec Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, et Alain Milon, le rapporteur du projet de loi au Sénat. « Au vu et en fonction de ces avancées, l'Isnih soutient le texte de loi, notamment les principes retenus pour favoriser à tous 'l'accès à des soins de qualité' et en particulier le principe de solidarité intergénérationnelle devant y présider », écrivent les deux médecins.