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« Ce que Total veut aujourd'hui, c'est être jugé non sur sa taille économique, mais sur les faits », déclare l'un des avocats de Total, Emmanuel Fontaine, lundi 16 novembre 2009, lors des plaidoiries de la défense pour le procès en appel du naufrage de l'Erika sur les cotes bretonnes en 1999, devant la cour d'appel de Paris, présidée par Joseph Valentin. Pour Emmanuel Fontaine, une « partie des critiques » est en effet « centrée sur ce que Total est une grande compagnie internationale ». Il souligne que c'est la « première fois au monde qu'un affréteur est poursuivi », or « Total n'a commis aucune faute d'imprudence », « son service 'vetting' a fait preuve d'une diligence normale de l'affréteur au voyage ». Le 'vetting' est une procédure interne, non codifiée, mise en place par les compagnies pétrolières pour choisir un navire. Daniel Soulez-Larivière, le deuxième avocat qui a plaidé la cause de Total SA lundi 16 novembre, a pour sa part « fondé tous [ses] espoirs dans la cour pour que l'accusation tombe dans la relaxe ».
Françoise Mothes, l'avocate générale du procès en appel du naufrage de l'Erika, demande une « confirmation complète du jugement rendu en première instance », mardi 10 novembre 2009, après trois heures de réquisitoire. En première instance, le 16 janvier 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné solidairement l'armateur Giuseppe Savarese, le gestionnaire Antonio Pollara, la société de classification Rina, et Total SA aux peines d'amendes maximales et à réparer les dommages subis par les parties civiles, suite à la marée noire provoquée au large des cotes bretonnes par le naufrage de l'Erika le 12 décembre 1999. Tous ont fait appel.
« L'arrêt rendu par votre cour sera important pour qu'une telle catastrophe ne se reproduise pas », déclare Jacques Auxiette, président (PS) du conseil régional des Pays-de-la-Loire, mardi 3 novembre 2009, lors des auditions des parties civiles pour le procès en appel du naufrage de l'Erika, devant la cour d'appel de Paris, présidée par Joseph Valentin. Pour Pierre Maille, président (PS) du conseil général du Finistère, « la décision doit être sévère pour être dissuasive, car nous en avons assez de ces catastrophes sur nos côtes ». Il le souhaite « d'autant plus que l'Erika n'a pas marqué la fin de tels accidents », en faisant référence à la marée noire du Prestige en novembre 2002.
Thierry Desmarest, PDG du groupe pétrolier Total lors du naufrage de l'Erika le 12 décembre 1999, admet que les conséquences de la marée noire ont été « sous-estimées » dans les premiers jours et il concède que la réaction de Total a pu paraître faible, mardi 27 octobre 2009, lors de son audition pour le procès en appel de l'Erika, devant la cour d'appel de Paris. « Je le regrette. Mais les regrets ne servent pas à grand-chose aujourd'hui. » Thierry Desmarest avait été entendu en 2000 par la commission d'enquête parlementaire, mais n'a jamais été amené à témoigner en première instance. C'est à la demande du conseil général de Vendée, représenté par l'avocat Alexandre Varaut, qu'il a été cité comme témoin.
Le procès en appel du naufrage de l'Érika débute lundi 5 octobre 2009 à la cour d'appel de Paris. Les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, le département du Finistère, la communauté d'agglomération du pays de Lorient, ainsi que les communes de Ploemeur et Saint-Nazaire demandent la reconnaissance du préjudice écologique. Ces sept collectivités ont confié leurs intérêts au cabinet Lysias, représenté par Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman. « Nous voulons que le préjudice écologique soit reconnu pour les régions, et pas seulement pour les départements », explique Jean-Pierre Mignard. « Notre affaire, c'est qu'il n'y ait plus de naufrage » à l'avenir, poursuit-il.