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La société Total et son ex-PDG Thierry Desmarest sont « purement et simplement mis hors de cause » dans le cadre du procès de l'explosion de l'usine d'AZF le 21 septembre 2001, à Toulouse (Haute-Garonne), annonce le tribunal correctionnel de Toulouse, jeudi 19 novembre 2009. Les citations directes émises par plusieurs parties civiles contre le groupe pétrolier et son ancien dirigeant sont jugées irrecevables par le tribunal de première instance, pour qui le seul exploitant responsable du site est la société Grande paroisse.
« Ce que Total veut aujourd'hui, c'est être jugé non sur sa taille économique, mais sur les faits », déclare l'un des avocats de Total, Emmanuel Fontaine, lundi 16 novembre 2009, lors des plaidoiries de la défense pour le procès en appel du naufrage de l'Erika sur les cotes bretonnes en 1999, devant la cour d'appel de Paris, présidée par Joseph Valentin. Pour Emmanuel Fontaine, une « partie des critiques » est en effet « centrée sur ce que Total est une grande compagnie internationale ». Il souligne que c'est la « première fois au monde qu'un affréteur est poursuivi », or « Total n'a commis aucune faute d'imprudence », « son service 'vetting' a fait preuve d'une diligence normale de l'affréteur au voyage ». Le 'vetting' est une procédure interne, non codifiée, mise en place par les compagnies pétrolières pour choisir un navire. Daniel Soulez-Larivière, le deuxième avocat qui a plaidé la cause de Total SA lundi 16 novembre, a pour sa part « fondé tous [ses] espoirs dans la cour pour que l'accusation tombe dans la relaxe ».
L'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001, à Toulouse, a fait 31 morts, plus de 2 500 blessés et plus de 20 000 victimes, selon le premier bilan de la préfecture de Haute-Garonne. 27 000 logements ont été touchés, ainsi que 17 écoles primaires, 26 collèges de l'agglomération. 1 300 entreprises sont sinistrées économiquement. Le lendemain de la catastrophe, pour la première fois en France, un dispositif complet d'évaluation épidémiologique des conséquences sanitaires d'une catastrophe est mis en place par l'InVS (Institut de veille sanitaire). Il vise à évaluer les conséquences à court, moyen et long terme de cette explosion sur la population (physiques et psychologiques) et sur l'environnement. Piloté en collaboration avec la Drass (direction régionale de l'action sanitaire et sociale) par la cellule interrégionale d'épidémiologie Midi-Pyrénées, il a réuni de nombreux partenaires locaux. « Autant nous avons pu établir assez tôt les conséquences environnementales de la catastrophe et dresser un bilan rassurant, autant le versant médical et sanitaire doit rester l'objet d'une attention soutenue, au long cours », assurait Thierry Lang, coordonnateur du suivi épidémiologique de la catastrophe AZF et conseiller scientifique à l'InVS veille sanitaire, un an après l'explosion.
Le tribunal correctionnel de Toulouse a décidé, jeudi 26 février 2009, de placer Total et son ex-PDG, Thierry Desmarest, au rang des prévenus du procès de l'explosion de l'usine AZF. Seule la société Grande Paroisse, propriétaire de l'usine AZF et filiale de Total, et son ancien directeur, Serge Biechlin, étaient mis en examen jusqu'à ce jour. « L'ordonnance de réunion définitive de ces deux dossiers à comparaître en un seul dossier signifie que quatre personnes seront désormais poursuivies dans ce dossier, Serge Biechelin, la société Grande Paroisse, Thierry Desmaret et la société Total », a déclaré Thomas Le Monnyer, président du tribunal. Le magistrat accède ainsi à la requête, formulée mercredi 25 février, par les avocats d'une quinzaine de victimes. Elles estiment que la responsabilité de la société pétrolière et de son ancien dirigeant est engagée en raison de « négligences ». Dans un communiqué publié le 26 février, Thierry Desmarest a fait savoir « qu'il était, bien entendu, prêt à venir témoigner au procès AZF ».