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Vendredi 30 octobre 2009, le conseil d'administration de l'Acoss encore appelée « la banque de la Sécu » a adopté une délibération concernant le PLFSS 2010. Pour la troisième fois en l'espace d'un mois, cet organisme a ainsi l'occasion d'exprimer son inquiétude sur l'évolution des comptes du régime général. Une première fois le 1er octobre, devant la commission des comptes de la sécurité sociale, Pierre Burban, président de l'Acoss avait attiré l'attention des ministres présents sur la gravité de la situation. Le 7 octobre, le conseil d'administration de l'Acoss avait montré sa mauvaise humeur en rendant un avis défavorable sur les PLFSS 2010. Le 30 octobre, le conseil d'administration franchit une étape supplémentaire avec la publication de cette délibération par laquelle elle entend être déchargée de toute responsabilité dans la gestion des déficits cumulés.
Le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, Éric Woerth, a ouvert les débats, mardi 27 octobre 2009, sur le PLFSS 2010 devant l'Assemblée nationale. Il a insisté sur leur caractère particulièrement « solennel » dans le contexte d'une « crise économique sans précédent qui interroge notre capacité à en sortir indemnes ». « Les enjeux sont lourds et nous en avons tous conscience ». Il a rappelé que le déficit de la sécurité sociale était « préoccupant, encore plus que celui de l'État ». Il a plus que doublé entre 2008 et 2009 passant de 10,2 milliards d'euros en 2008 à 23,5 milliards d'euros en 2009. Pour 2010, il devrait atteindre 30,6 milliards d'euros. « Nos prévisions sur les années suivantes montrent que ce 'choc' affectera durablement les comptes de la sécurité sociale et qu'il sera difficile à compenser », a reconnu le ministre. « Ce qui est en jeu, c'est bien l'avenir de notre système de sécurité sociale ».
Les sénateurs vont engager ce jeudi 22 octobre 2009 en fin d'après-midi un débat public sur les prélèvements obligatoires. Ils le font sur la base d'un rapport d'information présenté par Alain Vasselle (UMP, Oise) portant sur « Les prélèvements obligatoires et leur évolution ». Ce débat s'inscrit dans la perspective des discussions budgétaires, mais il n'est évidemment pas sans lien avec le rapport annuel sur la Sécurité sociale récemment publié par la Cour des comptes et avec les discussions en cours autour du grand emprunt. Le rapport d'Alain Vasselle disponible sur le site du Sénat part d'un constat, « la fin du bénéfice d'une progression dynamique des recettes sociales », pour poser la question du traitement des déficits et s'interroger sur la problématique de l'après-crise que l'on peut résumer de la manière suivante : comment relever le défi du financement d'une protection sociale ambitieuse dans une économie ouverte ?
« Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts et je ne les augmenterai donc pas. (…) Je ne toucherai pas au bouclier fiscal, car je crois au principe selon lequel on ne peut prendre à quelqu'un plus de la moitié de ce qu'il gagne. Si on laisse passer une exception, comme par exemple la CSG ce n'est plus un bouclier ». C'est ce que déclare le président de la République dans un entretien publié aujourd'hui, vendredi 16 octobre 2009, par le quotidien « Le Figaro » (pp.2-3). Devant l'ampleur des déficits publics, plusieurs voix au sein de la majorité n'écartent plus l'éventualité d'une hausse des prélèvements ou un assouplissement du bouclier fiscal. Le rapporteur de la mission sur l'optimisation des dépenses publiques, Jean-Luc Warsmann (UMP, Ardennes) a notamment proposé dans son rapport (AEF n°287043) un retrait de la CRDS des impositions directes prise en compte pour l'application du bouclier fiscal. En revanche, le président de la République estime que les niches fiscales doivent être examinées « au cas par cas ». Interrogé sur l'ampleur des déficits, le président de la République estime qu'il faut en priorité « soutenir la croissance » et assure que le gouvernement continuera de « réduire les dépenses publiques courantes » en assurant que 100 000 postes de fonctionnaires ont déjà été supprimés. Pour Nicolas Sarkozy, la solution au déficit de la sécurité sociale est surtout « dans le retour de la croissance ».
En 2010, l'Acoss continuera à porter les déficits de la sécurité sociale et recourra, en complément de ses instruments classiques de financement (émission de bons de trésorerie et avances de la CDC) à « des émissions complémentaires sur les marchés ». Une opération qui concrètement et d'un point de vue technique sera confiée à l'agence France Trésor qui agira ainsi comme prestataire de service de la branche recouvrement dans la mesure où « ce n'est pas son métier ». L'Acoss couvrira ainsi l'intégralité de son besoin de trésorerie lequel variera selon les mois de l'année dans une fourchette comprise entre 30 et 60 milliards d'euros. Commentant cette mesure devant les députés de la commission des Affaires sociales aujourd'hui mercredi 14 octobre 2009, le ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'État, Éric Woerth, indique qu'il s'agit « évidemment d'une réponse ponctuelle ». « C'est une solution qui ne peut pas être totalement pérenne. J'en ai bien conscience. Nous verrons en 2011 quels types de solutions mettre en place (…) en fonction de la sortie de crise. Je suis encore dans un système de transition. Cet argent - de l'ordre de 50 à 60 milliards d'euros à la fin de l'année 2010- nous pourrons le financer comme cela et j'imagine qu'à la fin de l'année prochaine nous aurons à nouveau ce débat ».
« Mon souhait serait que l'on ne nous transfère plus de nouvelles dettes. En fin d'année 2009, il nous restera encore 90 milliards d'euros à amortir. L'idéal serait d'arrêter de fabriquer de la dette » : tel est, en substance, le voeu exprimé mardi 22 septembre 2009, par le président de la Cades, auditionné par les membres de la mission d'information sur l'optimisation de la dépense publique, dont Jean-Luc Warsmann (UMP), président de la commission des Lois, est le rapporteur. Cette mission devrait rendre public son rapport à la mi-octobre après l'avoir remis au président de la République qui l'avait demandé le 22 juin dernier lors de la réunion du Congrès à Versailles. La publication de ce rapport interviendra alors que le PLFSS 2010 aura été examiné quelques jours auparavant en conseil des ministres, le 14 octobre, et transmis immédiatement après au Parlement (AEF n°286424).