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« Nous sommes assez pessimistes sur la capacité des acteurs à s'emparer du thème de l'emploi des seniors de manière volontaire. C'est pourquoi l'obligation législative est une belle opportunité pour casser les stéréotypes ancrés depuis plus de 30 ans dans les mentalités et les pratiques », déclare à l'AEF Martine Le Boulaire, directeur de projets chez Entreprise & Personnel et spécialiste de la question des seniors en entreprise. Pour elle, les dirigeants d'entreprise doivent prendre conscience de l'importance de l'enjeu, en travaillant notamment sur la motivation des salariés seniors ou sur la régulation des rapports intergénérationnels dans l'entreprise.
« Depuis 2005, tout le monde a intégré la question de l'allongement de la vie professionnelle. Cela implique beaucoup de changements de comportements des salariés dans leur ensemble. Nous devons modifier nos processus RH et nos modes de management pour répondre à ces évolutions individuelles. » C'est ce que déclare Philippe Dorge, directeur des relations sociales et du travail chez PSA Peugeot Citroën, lors d'une table ronde sur l'emploi des seniors, organisée dans le cadre du 18e Congrès HR, mercredi 30 septembre 2009, à Paris. Les participants à cette conférence ont tenté de répondre aux questions suivantes : « Comment faire accepter les conséquences sociales de l'allongement de la vie professionnelle ? Quelles sont les voies d'amélioration pour le travail des seniors ? Comment améliorer la transmission des compétences ? »
« Le Test Senior Attitude (TSA) doit servir à faire tomber les préjugés et les barrières vis-à-vis du recrutement des seniors », explique Philippe Bazin, directeur de 50 et Plus intérim (Lyon). Conçu avec les professeurs Francis Gendre et Roland Capel de l'université de Lausanne, spécialistes de la « méthode fonctionnelle en psychométrie », « ce test doit permettre d'évaluer la capacité d'intégration dans une entreprise et répondre au besoin de certaines entreprises qui souhaitent fiabiliser le recrutement de seniors ». « Les process de recrutement habituels doivent prendre en compte la particularité seniors comme ils l'ont fait avec les plus jeunes », précise Philippe Bazin. « Le TSA est une aide à la décision », mais également une manière « d'accroître l'employabilité ».
« Il existe un faux consensus en France sur l'emploi des seniors. Tous les acteurs dénoncent le faible taux d'emploi des seniors, mais dans le même temps les entreprises se séparent de leurs salariés âgés, considérant que la perte de compétences est compensée par le recrutement de personnes plus fraîchement formées. Quant aux salariés, ils souhaitent partir tôt à la retraite, et les organisations syndicales refusent le recul de l'âge de départ légal à la retraite. » Tel est le constat que dresse Marc Deluzet, délégué général de l'OSI (Observatoire social international), en ouverture d'un colloque sur l'emploi des seniors organisé mardi 9 juin 2009. Dans ce contexte déjà peu favorable, la crise économique risque de placer au second plan les politiques RH de maintien dans l'emploi des seniors.
« L'emploi des seniors, c'est un sujet sur lequel il est hors de question de lâcher », malgré la crise économique, déclare Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, mardi 2 juin 2009. « Pourtant, vous n'imaginez pas les pressions que l'on subit pour autoriser des préretraites. Mais les préretraites sont une sorte de morphine qui fait du bien sur le moment, mais dont on paye les effets très longtemps après. Il n'y a aucune fatalité à cela. » Le secrétaire d'État en veut pour preuve les quelque « 40 catégories de bonnes pratiques » relevées par l'agence de notation Vigeo dans son rapport d'audit de onze entreprises volontaires, remis ce même jour. Les onze entreprises auditées sont : Adecco, Areva, Axa, Cofidis, EADS, La Poste, L'Oréal, O2, Siemens, Thales et Vinci.
« Les entreprises désinvestissent en matière de politique RH (recrutement, formation, mobilité) dès le seuil de 45 ans », affirme Martine Le Boulaire, directeur de projets et membre du comité de direction d'Entreprise & Personnel, lundi 23 mars 2009. Elle s'exprimait lors d'une réunion du groupe d'échanges d'E & P « Flexibilité de l'emploi et relation salariale », sur le thème de « L'emploi des seniors : trouver les bonnes méthodes de gestion ». Pourtant, selon Martine Le Boulaire, « les questions de motivation et d'engagement ne sont pas liées à l'âge, mais aux trajectoires professionnelles ». Certaines entreprises ont mis en place des modes de gestion de leurs salariés seniors. Entreprise & Personnel en répertorie quatre différents.
"L'emploi des seniors est une nécessité sociale et économique. Pour que les choses évoluent, il faut que deux piliers de notre société se mettent 'en branle'. Le premier, c'est la loi [celle de financement de la Sécurité sociale 2009]. Le second, ce sont les mentalités et là, c'est beaucoup plus délicat": c'est en ces termes que Serge Leroy, directeur régional du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle de Lorraine, a introduit les "Assises régionales pour l'emploi des seniors", organisées vendredi 12 décembre 2008 à Metz, avec l'appui de l'Aract Lorraine et du Conseil régional. Deux tables rondes organisées sur "le maintien en emploi" et "l'accès à l'emploi des seniors" ont montré la nécessité de concilier l'approche globale du public senior avec la prise en compte de chaque individu.