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« Il faut intégrer les filières des grandes écoles, les filières de formation des élites, dans les universités, qui sont le lieu par excellence de la diversité sociale », affirme Emmanuel Ethis, président de l'université d'Avignon et des pays du Vaucluse, dans un entretien à AEF. Il réagit ainsi à la polémique suscitée par la CGE, qui s'est dite opposée aux quotas de boursiers dans les grandes écoles car ceux-ci amèneraient « inévitablement la baisse du niveau moyen » (AEF n°278644). « Le débat n'est pas celui-ci », estime Emmanuel Ethis, dont l'université compte « 43 % de boursiers en première année de licence ». « Le problème, c'est plutôt d'imaginer un appareil de formation où tout le monde sera formé ensemble. C'est le moment d'avoir une réflexion sur notre système d'enseignement supérieur. »
« Je souhaite que dès cette année, nous travaillions avec les grandes écoles à la question du coût de l'inscription aux concours, car ça coûte très cher, parfois 500-600 euros », déclare Valérie Pécresse jeudi 7 janvier sur RTL. « Je souhaite la gratuité de l'inscription aux concours pour les étudiants boursiers (…). Je souhaite que l'on génère des moyens supplémentaires qui permettront aux écoles d'assumer financièrement cette gratuité. (…) Nous avons la volonté de le faire dès juin 2010. (…) L'État est prêt à y mettre les moyens, pour les écoles qui sont sous tutelle publique. »
« Le problème à traiter n'est pas celui de l'accès des plus défavorisés aux filières de l'élite et aux grandes écoles, mais bien celui de l'existence, en France, de filières destinées à former et à reproduire les élites dans des parcours spécifiques, richement dotées par l'État et donc par le contribuable », estime Simone Bonnafous, vice-présidente de la CPU, réagissant aux récents propos de la CGE s'opposant aux quotas de boursiers dans les grandes écoles (AEF n°278644). « Nous constatons aujourd'hui que notre modèle de marches d'escaliers à gravir (la bonne école, le bon collège et le bon lycée, etc.) est un modèle adapté aux inégalités sociales et culturelles et qui ne peuvent finalement pas être rattrapées », indique-t-elle à AEF. Aujourd'hui, « la diversité est à l'université. Le vrai débat est de savoir si nous sommes capables d'offrir un système vraiment mobile pour échapper à ce système de castes ».
« Je suis contre les quotas à l'entrée dans les grandes écoles, parce que je suis garante de la qualité de la sélection des élèves qui vont être recrutés dans ces grandes écoles. Mais, ça n'exclut pas le volontarisme, ça n'exclut pas l'envie de changer les choses », indique Valérie Pécresse sur Europe 1, mardi 5 janvier 2010, réagissant à la prise de position de la CGE sur la question des boursiers en classes préparatoires et dans les grandes écoles (AEF n°278644). La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche avait déclaré, le 10 novembre 2009, qu'elle souhaitait que « le nombre de boursiers dans l'ensemble des grandes écoles soit porté à 30 % » (AEF n°291365).
« La CGE désapprouve d'une manière générale la notion de 'quotas' et réaffirme que les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous, tout en reconnaissant que des soutiens individualisés doivent être apportés aux candidats issus de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés », écrivent Jean-Pierre Helfer, président de la commission « diversité » de la CGE, et Pierre Tapie, président de la CGE, dans l'édition de janvier 2010 du magazine de l'association, « Grand angle ». « Toute autre politique amènerait inévitablement d'une part la baisse du niveau moyen, mais d'autre part l'identification par les employeurs, parmi les profils de sortie, que toutes les voies d'entrée dans la même école ne se valent pas. Ce pourrait être le cas avec un système discriminant basé sur un quota de boursiers. »
« Je souhaite que le nombre de boursiers dans l'ensemble des grandes écoles soit porté à 30 % » sur le modèle de ce que vient de décider Sciences Po Paris, « pionnière en matière d'égalité des chances ». C'est ce que déclare Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, lors de la signature du contrat d'établissement avec l'IEP de Paris, mardi 10 novembre 2009, devant environ 200 étudiants recrutés dans le cadre des CEP (conventions éducation prioritaire) ou des lycéens souhaitant l'être. Elle souhaite que « le modèle de Sciences Po fasse des émules ». En effet, Richard Descoings, directeur de Sciences Po, annonce, à cette occasion, sa volonté d'accueillir 30 % de boursiers d'ici 2012, contre 20 % aujourd'hui et 6 % en 2000. Il annonce également que la majoration des bourses que finance l'établissement est passée, à la rentrée 2009, de +50 % à +75 %. Il souhaite poursuivre « l'élan » donné depuis 10 par Sciences Po à la « politique de mixité sociale », rappelant que les nouvelles modalités du concours d'entrée en 1re année s'inscrivent dans cet objectif (AEF n°291539).