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« La question des concours, et plus précisément de leur organisation, n'a jamais fait l'objet d'une analyse consolidée. Les concours garantissent l'admission des plus méritants sur des critères objectifs. Néanmoins, leur organisation peut conduire à établir des barrières supplémentaires pour les élèves de condition modeste, qui ne bénéficient pas initialement d'un environnement culturel favorable, ni de l'accès à certaines prestations comme les stages linguistiques. » C'est ce qu'écrivent Valérie Pécresse et Luc Chatel dans la lettre de mission à l'Igen et à l'IGAENR sur les concours d'entrée dans les formations sélectives, datée du 4 novembre 2009, et dont AEF s'est procuré une copie. Cette mission d'audit est l'une des sept mesures annoncées par François Fillon dans le cadre du comité interministériel à l'égalité des chances, en novembre 2009 (AEF n°281296). Les inspections générales devront remettre leurs conclusions d'ici juin 2010 pour une première vague de modifications dès la session 2011 des concours.
La Fage regrette « la résurgence du principe [de quotas] présenté comme une solution miracle aux problématiques de mixité sociale dans l'enseignement supérieur ». Selon la fédération étudiante, « une telle initiative, pourtant louable dans son intention, ne peut avoir pour effet que de combattre les symptômes plutôt que les causes profondes ». « Même si la ministre n'a pas utilisé le mot de 'quotas', ses déclarations sur les 30 % de boursiers dans les grandes écoles s'inscrivent dans le discours de Nicolas Sarkozy à Polytechnique (AEF n°307139) qui parlait de mesures coercitives », assure à AEF Claire Guichet, présidente de la Fage, réagissant aux propos de la CGE sur les quotas de boursiers (AEF n°278644).
« Je souhaite que dès cette année, nous travaillions avec les grandes écoles à la question du coût de l'inscription aux concours, car ça coûte très cher, parfois 500-600 euros », déclare Valérie Pécresse jeudi 7 janvier sur RTL. « Je souhaite la gratuité de l'inscription aux concours pour les étudiants boursiers (…). Je souhaite que l'on génère des moyens supplémentaires qui permettront aux écoles d'assumer financièrement cette gratuité. (…) Nous avons la volonté de le faire dès juin 2010. (…) L'État est prêt à y mettre les moyens, pour les écoles qui sont sous tutelle publique. »
La Société des agrégés estime « que la diversification sociale des étudiants intégrant les grandes écoles est en soi un objectif à atteindre mais qu'elle ne doit pas être mise en oeuvre par une politique de quotas », qu'elle juge « discriminante, injuste et démagogique ». « Elle doit au contraire se fonder sur des mesures d'accompagnement (tutorat moral et pédagogique, classes préparatoires aux études supérieures, bourses…). » Elle s'exprime alors que la position de la CGE contre les quotas de boursiers en grande école (AEF n°278644) suscite de nombreuses réactions.
« Le concours n'est pas bon dans l'absolu ! », estime Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris au micro de France Inter, mercredi 6 janvier 2010, au cours d'un débat qui l'a opposé à Pierre Tapie, président de la CGE. « Il permet juste de vérifier, à un moment donné, que les jeunes qui se présentent sont les mieux formés à ce concours. Il ne dit pas grand-chose sur la qualité intellectuelle, ou sur des compétences autres que scolaires. » Une position inverse à celle de la CGE, qui plaide au contraire pour que tous les étudiants, quelle que soit leur origine, « puissent passer par les mêmes dispositifs que les autres ». Pour Pierre Tapie, les concours nécessitent « un entraînement athlétique pendant de longues années » et ceux-ci ont une grande valeur, « notamment sur la scène internationale ». La CGE a diffusé récemment un texte dans lequel elle s'oppose aux « quotas » d'étudiants boursiers (AEF n°278644), texte qui a suscité de nombreuses réactions.