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« Les interventions sur le stress réalisées aujourd'hui en entreprise demandent à l'individu de changer, non aux organisations. Elles n'ont en conséquence aucun effet au-delà de quelques mois », affirme Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à l'université de Franche-Comté et auteur de l'ouvrage « Épuisement professionnel et burnout. Concepts, modèles, interventions ». « Insinuer que le changement est du ressort de la personne revient à la blâmer », ajoute-t-il. « Ce qui produit de l'effet, c'est de s'intéresser au contenu et au contexte du travail. » Avec l'équipe du laboratoire de psychologie de l'UFC, Didier Truchot étudie notamment la catégorie des médecins généralistes, au moyen d'un échantillon de 2 000 praticiens, et mène une enquête nationale sur le burnout des personnels soignants et non-soignants des services de cancérologie. « Toutes les professions m'intéressent », précise le chercheur, dont les travaux portent sur des groupes professionnels très variés, parmi lesquels enseignants, pompiers, commerçants et très récemment opérateurs en usine. Il coordonne actuellement un ouvrage collectif sur les risques psychosociaux, « dont chaque chapitre est confié à un spécialiste international de ce domaine ». Didier Truchot répond aux questions d'AEF.
La mission sénatoriale sur le mal-être au travail, présidée par Jean-Pierre Godefroy (PS, Manche) a procédé à ses premières auditions mercredi 13 janvier 2010. Cette mission paritaire, composée de 19 sénateurs, a entendu les organisations syndicales et auditionnera les organisations patronales le 10 février 2010. Elle devrait terminer ses travaux fin mai et rendre ses conclusions au mois de juin. Les sénateurs doivent auditionner des experts psychologues, sociologues, des institutions (INRS, Anact…) mais également effectuer des déplacements sur le terrain. Les sénateurs souhaitent s'attacher autant au privé qu'au public, dans des secteurs aussi variés que la police, les hôpitaux, les maisons de retraite, la grande distribution, etc.
« Le ministre a invité les entreprises [de plus de 1000 salariés] à engager significativement les négociations [sur le stress au travail] avant le 1er février 2010 », rappelle Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail, dans un courrier adressé aux entreprises concernées le 10 décembre 2009. « À défaut d'accord à cette date, l'entreprise devra avoir réalisé à tout le moins un diagnostic et un plan d'action. […] Le délai proposé étant restreint, il importe de rechercher prioritairement les voies d'un engagement durable et partagé dans la prévention des risques psychosociaux et la promotion du bien-être au travail. C'est pourquoi j'attire votre attention sur la possibilité, en fonction de la maturité du sujet dans l'entreprise, de conclure avec les organisation syndicales, soit directement un accord sur le fond, soit un accord de méthode sur le traitement de la question des risques psychosociaux. »
Le coût social du stress professionnel en France en 2007 s'élèverait à deux à trois milliards d'euros, selon une étude menée par l'INRS en collaboration avec Arts et Métiers ParisTech. Ces chiffres, qui intègrent les dépenses de soins, celles liées à l'absentéisme, aux cessations d'activité et aux décès prématurés, constituent une évaluation "a minima". "Les coûts réels du stress sont vraisemblablement nettement supérieurs." En effet, les chercheurs n'ont pris en compte qu'un seul facteur de stress, le « job strain » ou « situation de travail tendue » définie par la combinaison d'une forte pression subie (tâches effectuées à cadences rapides et soumises à des échéances serrées) et d'une absence d'autonomie dans la réalisation du travail. Or le « job strain » représente moins d'un tiers des situations de travail fortement stressantes. Faute de données suffisamment établies, d'autres facteurs de stress importants comme le manque de soutien social ou le manque de reconnaissance n'ont pas été inclus dans l'étude.
« Identifier et prévenir les risques psychosociaux » : c'est le titre du « guide à l'attention des représentants du personnel au CHSCT » que publie Secafi, société du groupe Alpha qui se présente comme « le n°1 dans l'expertise, l'assistance et le conseil auprès des représentants du personnel ».
Les premiers résultats de l'enquête Technologia chez France Télécom (AEF n°279661) prouvent la nécessité de la « ferme intervention » du ministère du Travail dans la crise sociale que traverse l'entreprise, estime Xavier Darcos. « Les résultats vont dans le sens de ce que nous pensions », ajoute-t-il en marge d'une conférence de presse à l'occasion de la réunion de la CNNC relative au Smic, mardi 15 décembre 2009 à Paris. Toutefois, il remarque que le plan d'urgence mis en place semble fonctionner, et que « les négociations avancent ».
« Les objectifs [de prévention des risques psychosociaux] en milieu de travail portent sur trois niveaux », indique le rapport « La santé mentale, l'affaire de tous » du CAS (Centre d'analyse stratégique), remis à Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État en charge de la Prospective, mardi 17 novembre 2009. « La prévention primaire consiste à lutter contre le risque d'apparition de tout problème et suppose donc d'avoir identifié ces risques en amont. Une modification des modes managériaux, une redéfinition des tâches sont autant de pistes. L'intervention secondaire correspond à une 'prévention réaction', elle a pour but de dépister une atteinte pour prévenir le développement ultérieur d'une maladie professionnelle ou d'un désordre psychosocial. La prévention tertiaire vise à prévenir les rechutes et complications (aménagement ergonomique, amélioration des conditions de travail). »