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Intervenant ce mercredi 3 février 2010 devant le congrès de la FSU qui se tient à Lille, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a abordé la question de la réforme des retraites. « Le président de la République, a-t-il dit, a affiché sa volonté d'engager en 2010 une nouvelle réforme des retraites. Il prépare en réalité les esprits à de nouvelles mesures de pénalisation des salariés et entend pour cela enfermer le débat dans une logique d'allongement de la durée de cotisation et de recul de l'âge légal de départ en retraite ». Jugeant que « la revendication du Medef est officiellement relayée au plus haut niveau de l'État », il a affirmé que « la CGT n'admettra pas une mascarade de concertation qui ne mettrait pas sur la table toutes les données de la situation et écarterait d'emblée les propositions alternatives des organisations syndicales. Il y a eu le mauvais coup Balladur en juillet 1993, le mauvais coup Fillon en juillet 2003; méfions nous, juillet 2010 approche ! »
Le torchon brûle entre la CFDT et la CGT-FO sur le dossier des retraites. Alors que ce mercredi matin sur France Inter François Chérèque, secrétaire général de la CFDT s'est plaint de la manière dont s'engage le débat public sur le sujet et a dénoncé la volonté de Force Ouvrière d'occulter le débat alors que « les gens se font rouler », Jean-Claude Mailly a vivement répliqué aux propos du leader cédétiste lui reprochant une « polémique nuisible » et une « invective à l'opposé du comportement d'un syndicaliste ». Sur le fond, le secrétaire général de FO conteste la volonté de son homologue cédétiste d'aller vers une généralisation de comptes individuels via une généralisation des régimes par points qui mettrait notamment en cause le statut de la fonction publique. Sur ce point le désaccord est total entre les deux organisations, la CGT-FO en ayant par avance tiré les conséquences en indiquant il y a deux jours qu'elle n'assisterait pas au rendez-vous intersyndical du 8 février destiné à préparer le commet sur les retraites le 15 février à l'Elysée.
Pas de grand messe intersyndicale. Chacun doit aller au rendez-vous du 15 février avec ses propres propositions. C'est la teneur d'une « déclaration » publiée ce lundi 1er février en fin d'après-midi par le bureau confédéral de la CGT-FO. Le syndicat indique qu'au vu des expériences de 2003, 2008 et 2009, il a pris la décision de ne pas se rendre à une réunion intersyndicale sur les retraites qui pourrait se tenir le 8 février. Dans ce même communiqué, le bureau confédéral de FO souligne que « la sortie de récession n'est pas la sortie de crise qui nécessite une révision forte des politiques économiques et sociales au niveau national, européen et international ». Estimant qu'avec « la volonté affichée par les pouvoirs publics de réduire drastiquement les dépenses publiques et sociales, ce sont la solidarité et l'égalité de droit qui sont menacées, la république sociale qui est fragilisée », la CGT-FO « revendique un moratoire sur la révision générale des politiques publiques ».
Le premier ministre, François Fillon, n'exclut pas de toucher au mode de calcul des pensions des fonctionnaires. « Aucune question n'est taboue », s'est-il expliqué dans une interview au Figaro (édition du 30 et 31 janvier 2010). L'indication est importante car elle marque une volonté d'effectuer un pas de plus sur la voie d'une réforme des retraites de la fonction publique que le premier ministre a lui-même amorcée avec la loi du 21 août 2003. Toutefois, cette précision n'épuise pas le sujet tant il est vrai que les fonctionnaires bénéficient en matière de retraite de règles très particulières, souvent beaucoup plus avantageuses que dans le secteur privé. Partant de là, jusqu'où le chef du gouvernement est-il prêt à aller dans la réforme ? Celle-ci se limitera-t-elle aux trois fonctions publiques (État, hôpitaux et collectivités locales) ou s'étendra-t-elle à l'ensemble du « secteur public » ? Autant de questions qui resteront posées fin juin tant il est vrai qu'on imagine mal demander des efforts aux salariés du privé sans combler au préalable une partie de l'écart qui subsiste avec le public.