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« Big pharma - c'est ainsi que l'on appelle les laboratoires pharmaceutiques - est présent à tous les étages du système de santé français, des instances qui décident des autorisations de mise sur le marché jusqu'aux cabinets des médecins et ceux des ministres » écrit la journaliste indépendante Stéphane Horel dans l'avant-propos de son ouvrage « Les Médicamenteurs » sorti en février 2010, huit mois après la diffusion du documentaire éponyme sur France 5. Alors que la commission d'enquête du Sénat sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe A/H1N1 poursuit ses travaux, la journaliste met en cause l'emprise des industries pharmaceutiques sur les médecins et les instances de décisions et étudie les conflits d'intérêts des experts de la grippe A/H1N1.
La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé, mardi 23 mars 2010, que les négociations engagées le 4 janvier 2010 avec trois laboratoires pharmaceutiques -GSK, Novartis et Sanofi Pasteur- en vue de résilier la commande de 50 millions de doses sur les 94 millions initialement commandés a partiellement abouti. Elle s'exprimait devant la commission d'enquête du Sénat sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A/H1N1, « Nous nous sommes entendus avec le laboratoire Novartis sur une indemnisation à hauteur de 16% » de la commande initiale. « C'est une excellente base de négociation », indique la ministre. « La négociation continue avec les deux autre laboratoires. Si ces démarches transactionnelles n'aboutissent pas, nous résilierons ces contrats de manière unilatérale sur cette même base de 16% ». Restent 38 millions de doses toujours inutilisées, puisque seuls 6 millions de Français se sont fait vaccinés contre ce virus.
L'Assemblée nationale a adopté, mercredi 24 février 2010, la proposition de résolution des députés Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre, Seine-Saint-Denis), Jean-Luc Préel (Nouveau Centre, Vendée) et Maurice Leroy (Nouveau Centre, Loir-et-Cher) « tendant à la création d'une commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination de la grippe A ». Les groupes UMP et SRC n'ont pas pris part au vote, mais aucun député ne s'est opposé à la création de cette commission. Son rapporteur, Jean-Luc Préel, a rappelé que le Nouveau Centre a fait valoir son droit de tirage et expliqué sa démarche : « seules 5,7 millions de personnes se sont faites vacciner contre la grippe A/H1N1. Ce n'est à l'évidence pas satisfaisant. Cette commission d'enquête doit étudier les raisons de ce non-succès, voire de cet échec, sans accuser qui que ce soit a priori, mais pour proposer des solutions afin de mettre en oeuvre à l'avenir des plans de vaccination plus efficaces ».
L'audition de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, mardi 12 janvier 2009 dans la soirée, a été l'occasion d'un débat politique sur les choix de santé publique opérés pour lutter contre l'épidémie de grippe A/H1N1. Débutée dans un climat polémique, la discussion a rapidement évolué vers une lecture critique. Accompagnée de Didier Houssin (DGS), Françoise Weber (INVS), Annie Podeur (Dhos) et Dominique Libault (DSS), Roselyne Bachelot a de nouveau défendu son choix d'une large vaccination de la population, réalisée d'abord en centres de vaccination collectifs et depuis le 12 janvier également en cabinets libéraux. Sur les conditions de la résiliation de la commande de 50 millions de vaccins, elle n'a pas apporté d'informations nouvelles, car « les négociations sont en cours ». Et de manière générale, elle a demandé que sa politique soit jugée « aux résultats, en septembre », lorsque l'épidémie de grippe serait terminée. De leur côté, plusieurs parlementaires ont défendu la constitution d'une « mission d'information », qu'ils jugent utile à la gestion et à l'évaluation d'une telle crise sanitaire. Le président de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie (UMP, Ille-et-Vilaine), s'est engagé à ce qu'une mission parlementaire soit désignée.