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L'UMR est la première à se jeter franchement à l'eau. Cet organisme créé en 2002 pour prendre le relais du Cref (Complément retraite de la Mutualité), qui gère actuellement Corem, un régime par points ouvert à tous les mutualistes et Corem Co un régime collectif proposé aux entreprises, soit un réseau de 460 points de vente en France, 383 000 sociétaires et 7,4 milliards d'euros d'actifs sous gestion, a posé son diagnostic sur le système de retraite français : ce système « de plus en plus complexe, de moins en moins lisible, qui ne garantit pas l'équité » est « menacé à terme ». Il faut donc le réformer en profondeur. Ce sont les modalités de cette réforme, son calendrier et les principes à mettre en oeuvre qui sont présentées par l'UMR qui s'estime bien placée pour prendre sa place dans le débat en cours et formuler des propositions qui rejoignent finalement celles qui pourraient être formulées par la CFDT à l'issue de son congrès de Tours du 7 au 11 juin prochain.
Tous les sondages confirment peu ou prou que deux Français sur trois sont opposés à un relèvement de l'âge de départ à la retraite actuellement fixé à 60 ans. Il est rassurant toutefois de constater, selon Jérôme Jaffré, directeur du Cecop (Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique) qu'ils sont aussi deux sur trois à juger « nécessaire » une réforme sur ce point. « Intérêt personnel et intérêt général ne font donc pas bon ménage ». C'est une des conclusions principales de cette enquête d'opinion, la huitième édition Cecop/CSA, commandée par Le Cercle des épargnants. Le thème retenu cette année « les Français et la retraite » relève certes de la figure imposée. Le sondage apporte toutefois des enseignements intéressants sur les premiers signes de « frondes intergénérationnelles » et sur les difficultés à faire émerger l'épargne retraite comme une « solution complémentaire » aux problèmes posés.
« Il manque une chose essentielle dans le document gouvernemental sur les retraites, c'est le système de retraite par capitalisation », déclare Laurence Parisot, présidente du Medef, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, mardi 18 mai 2010. La responsable patronale, qui rencontrera le ministre du Travail, Éric Woerth, le 19 mai dans le cadre de la concertation sur la réforme des retraites, réagit au document d'orientation sur la réforme des retraites transmis par le gouvernement aux partenaires sociaux dimanche 16 mai 2010 (AEF n°268856). Elle se dit favorable à un « équilibre entre les deux mécanismes », le système par répartition, actuellement en vigueur en France, et le système par capitalisation, dans lequel les pensions sont alimentées par une épargne des salariés. « Il serait temps de travailler sérieusement sur cette piste-là », ajoute-t-elle. L'organisation patronale « se prononcera sur ses recommandations et le meilleur scénario au plus tard début juin ».
A dix jours d'une nouvelle mobilisation, le 27 mai 2010, sur la question des retraites, les syndicats se trouvent quelque peu en porte-à-faux pour réagir face au document d'orientation du gouvernement. D'un côté, ce texte abonde dans leur sens quand il met en bonne place l'appel à une contribution sur les hauts revenus et sur les revenus du capital qui correspond d'autant plus à leurs souhaits que cette contribution ne serait pas prise en compte dans le bouclier fiscal. De l'autre, pourtant, ils sont bousculés par un discours public qui fait reposer les difficultés actuelles pour l'essentiel sur la situation démographique, donc qui appelle des réponses passant notamment pas des mesures d'âge. Ce n'est pas le point de vue des syndicats qui contestent tous le principe d'un nouvel allongement de la durée de cotisation, et davantage encore un relèvement de l'âge légal de départ en retraite qui n'apparaît cependant pas clairement à l'ordre du jour dans le document des pouvoirs publics. La CGT-FO, reçue ce mardi 18 mai par le ministre du Travail Éric Woerth, et la CGT, qui le sera mercredi, devraient préciser leurs positions par rapport à ce texte. Quant au Medef, il fera connaître sa position ce mardi matin par la voix de Laurence Parisot sa présidente qui tient son point de presse mensuel.
« Restaurer a confiance dans le système français de retraite », répondre au problème démographique car c'est la « véritable cause du déséquilibre » des régimes de retraite, « renforcer l'équité et la solidarité » des régimes et « assurer le succès de la réforme dans la durée » ; tels sont les quatre objectifs que le gouvernement s'assigne dans son « document d'orientation sur la réforme des retraites » comprenant 14 « engagements » qu'il a fait parvenir aux partenaires sociaux, dimanche 16 mai 2010. Dans ce cadre, il estime que « les difficultés de nos régimes de retraite sont le résultat d'un choc démographique – le vieillissement de la population – dont la crise n'a fait qu'accélérer les effets » et qu' « apporter une réponse principalement démographique à ce choc, en augmentant la durée d'activité, est la seule solution à la fois juste et efficace ». Pour l'heure, sur ce sujet, comme sur tous les autres, le gouvernement ne présente pas de mesures détaillées sur la réforme. À cet égard, Éric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, entame cette semaine une nouvelle série de rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux pour poursuivre la concertation. Un document plus détaillé sera transmis aux partenaires sociaux à la mi-juin et le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministre au « début du mois de juillet » puis examiné au Parlement à partir du mois de septembre.