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La séance mensuelle du COR du mercredi 26 mai 2010 porte sur l'emploi des seniors : « évolutions récentes et bilan des accords ». C'est un sujet clé, sur lequel le COR n'a pas cessé de travailler depuis sa création en 2001. Cette question était au centre de la réforme Fillon de 2003 et avait fait l'objet d'une « relance » avec Gérard Larcher et son plan national d'action concerté en juin 2006. En dépit des efforts accomplis ces dix dernières années, les curseurs n'ont pas vraiment varié avec un taux d'activité des 55-64 ans qui dépasse 38 % contre un objectif fixé en 2000 à Stockholm de 50 %. Cette situation se rencontre aussi chez nos voisins allemands, la Belgique et l'Italie étant encore moins bien placées que la France. La loi de financement de la sécurité sociale de 2009 ayant créé de nouvelles obligations pour les entreprises, les derniers travaux du COR tentent d'apporter des informations sur l'impact des mesures prises alors que la question des seniors reste au centre des préoccupations des auteurs de la future réforme des retraites.
Tout le monde affirme la main sur le coeur qu'il faut faire assaut de pédagogie sur la question des retraites. A juste titre et l'on pourrait penser que l'avalanche de documents d'orientations, rapports et autres notes d'information de la semaine écoulée a précisément pour objectif d'éclairer les Français sur une question qui les concerne au premier chef. Les uns comme cotisants. Les autres comme pensionnés. Or, ce n'est pas le cas : les dernières enquêtes d'opinion montrent que les Français se sentent moins bien informés sur leur retraite qu'il y a sept ans quand on discutait de la réforme Fillon. C'est tout de même un comble quand on sait que cette réforme a introduit un droit à l'information des assurés (article 10 de la loi du 21 août 2003). Mais surtout, les Français se sentent perdus dans la surabondance d'informations de ces derniers jours et désorientés entre le flou des propositions avancées par les uns et la volonté de dramatisation des autres. Le résultat le plus évident, note un responsable des ressources humaines, c'est qu'on sent « une crispation des Français sur leurs acquis », raidissement d'autant plus évident que les perspectives économiques ne laissent augurer aucune amélioration sur le front de l'emploi dans les prochains mois. Dans un tel contexte, les mesures d'âge sont particulièrement mal perçues. Il en va notamment ainsi pour le tabou de la retraite à 60 ans auxquels les Français paraissent plus attachés qu'on ne le pensait et peut-être même qu'ils ne l'étaient il y a seulement trois mois.
A l'issue de son bureau national, ce mardi 18 mai, les dirigeants socialistes ont adopté à l'unanimité moins trois abstentions un document qui vise à répondre aux besoins de financement du système de retraite tels qu'ils ont été évalués par le Conseil d'orientation des retraites, soit 45 milliards d'euros en 2025. Le PS y ajoute 5 milliards pour financer la pénibilité, soit un total de 50 milliards d'euros. La première secrétaire, Martine Aubry, a opposé le sérieux et la précision des propositions du PS, préparées, a-t-elle précisé « à coup de nombreuses rencontres avec les syndicats et le concours d'économistes », au « caractère flou du document d'orientation » présenté dimanche par le gouvernement. Elle a, par ailleurs, dénoncé « le simulacre de concertation » menée par le ministre du Travail, Éric Woerth, qui a-t-elle poursuivi, « n'a rien de concret à proposer à ses interlocuteurs ».
« Restaurer a confiance dans le système français de retraite », répondre au problème démographique car c'est la « véritable cause du déséquilibre » des régimes de retraite, « renforcer l'équité et la solidarité » des régimes et « assurer le succès de la réforme dans la durée » ; tels sont les quatre objectifs que le gouvernement s'assigne dans son « document d'orientation sur la réforme des retraites » comprenant 14 « engagements » qu'il a fait parvenir aux partenaires sociaux, dimanche 16 mai 2010. Dans ce cadre, il estime que « les difficultés de nos régimes de retraite sont le résultat d'un choc démographique – le vieillissement de la population – dont la crise n'a fait qu'accélérer les effets » et qu' « apporter une réponse principalement démographique à ce choc, en augmentant la durée d'activité, est la seule solution à la fois juste et efficace ». Pour l'heure, sur ce sujet, comme sur tous les autres, le gouvernement ne présente pas de mesures détaillées sur la réforme. À cet égard, Éric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, entame cette semaine une nouvelle série de rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux pour poursuivre la concertation. Un document plus détaillé sera transmis aux partenaires sociaux à la mi-juin et le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministre au « début du mois de juillet » puis examiné au Parlement à partir du mois de septembre.