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Aider l'encadrement à recruter des travailleurs en situation de handicap et encourager les salariés handicapés de l'entreprise à se déclarer comme tels : tels sont les deux axes de la politique menée par l'opérateur postal privé Adrexo, filiale du groupe Spir communication, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). L'entreprise compte 165 établissements soumis à l'obligation d'emploi de travailleurs handicapés, sur un total de 290 établissements et 23 000 collaborateurs représentant 8 000 équivalent temps plein. « Notre objectif est que 100 % de nos établissements atteignent ou dépassent le seuil légal de l'obligation d'emploi », indique à l'AEF Marcel Andreu, DRH d'Adrexo. « Actuellement, notre taux d'emploi de travailleurs handicapés est de 4,3 %, soit 525 personnes en situation de handicap, contre 180 il y a deux ans quand nous nous sommes saisis du dossier. Seize de nos établissements concernés par l'obligation n'emploient aucun salarié en situation de handicap, 50 respectent leur obligation partiellement, et 99 la remplissent ou la dépassent », assure le DRH.
L'Agefiph a collecté 574 millions d'euros en 2009 auprès des entreprises privées de 20 salariés et plus qui ne respectent pas le quota de 6 % de salariés handicapés, et a dépensé 693 millions en aides et services à l'emploi. Comme le précise son rapport d'activité 2009, présenté mardi 8 juin 2010, « la bonne tenue de l'emploi des personnes handicapées a mécaniquement impacté le montant des contributions versées par les entreprises. La collecte de l'Agefiph enregistre une baisse significative, depuis 2008. » À cette date, l'association collectait quelque 584 millions d'euros (AEF n°297910). Jean-Marie Faure, son président (CFTC), salue « un processus vertueux qui voit l'emploi l'emporter sur la contribution ». Mais si la direction de l'Agefiph voit cette baisse des contributions comme une bonne nouvelle pour l'emploi des personnes handicapées, elle cherche à réduire ses dépenses dans son nouveau programme, dont certaines dispositions prennent effet dès le 1er juillet 2010.
Le taux d'emploi des personnes handicapées chez Boulanger a quasiment doublé en trois ans, passant de 1,66 % en 2007 à 3,21 % en 2009, grâce notamment à un partenariat avec l'Afpa. « Notre objectif est de gagner au moins 0,5 point tous les ans, jusqu'à atteindre les 6 % de l'obligation légale », indique à AEF Hervé Pivet, DRH de l'enseigne spécialisée dans le multimédia et l'électroménager. « Au-delà de l'impératif économique, cette action correspond pleinement à la philosophie de l'entreprise, qui consiste à s'enrichir de la diversité humaine et la valoriser », affirme-t-il.
« 33 % des entreprises françaises ne comptent aucun travailleur handicapé », selon une étude menée par Opcalia, l'Opca interbranches, interprofessionnel et régional, « sur l'évaluation des pratiques de ses adhérents vis-à-vis des salariés handicapés », réalisée auprès de 812 entreprises et rendue publique jeudi 22 avril 2010. En revanche, 55 % des établissements interrogés de 20 salariés et plus affirment répondre pleinement à leur obligation d'emploi, en privilégiant le recrutement direct et la sous-traitance (entreprises adaptées et Esat). L'étude met en évidence des difficultés de recrutement et relève que les entreprises « n'ont que peu recours aux dispositifs de formation professionnelle et notamment au contrat de professionnalisation pour remédier à cette situation ».
Une conviction personnelle, le soutien de sa direction générale, une relation étroite avec Cap emploi et une méthode qui privilégie le sur-mesure et le pragmatisme : tels sont les facteurs qui permettent à Proclair, une PME marseillaise de nettoyage industriel et de bureaux qui emploie 161 équivalents temps plein (ETP), de remplir, voire de dépasser sur l'un de ses établissements, son obligation d'emploi des travailleurs handicapés. « Dès qu'un poste s'ouvre, j'en informe ma conseillère chez Cap emploi, qui connaît bien les métiers et les besoins de Proclair », explique à AEF Camille Pratesi, directrice des ressources humaines de Proclair. « Nous faisons également l'effort de recruter des bénéficiaires de moins de 26 ans et de plus de 50 ans, et d'accueillir des stagiaires d'associations d'insertion. Ainsi, l'établissement de Marseille, qui emploie 106 ETP, compte huit unités, pour une obligation fixée à 6,54 unités, tandis que l'établissement des Milles, près d'Aix-en-Provence, emploie trois unités, soit le minimum légal puisque l'effectif s'établissait au 31 décembre 2009 à 52 ETP. »
« Les établissements de plus de vingt salariés qui, en 2006, 2007, 2008, n'ont réalisé aucune action positive au titre de l'OETH (obligation d'emploi des travailleurs handicapés) doivent acquitter une contribution réévaluée à 1 500 fois le Smic horaire. Cette disposition s'applique à compter du 1er janvier 2010 pour l'OETH due au titre de l'année 2009. [….] Toutefois, la mise en œuvre de cette disposition, au titre de l'OETH 2009, sera appréciée avec souplesse pour les établissements de moins de 50 salariés » et est reportée au 1er juillet 2010. C'est ce que confirme un courrier de Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, et Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la Solidarité, daté du 29 janvier 2010, et envoyé aux entreprises, officialisant une décision ministérielle qui n'avait fait l'objet jusqu'à présent que de déclarations verbales.
« Il y a 5 085 entreprises entre 20 et 49 salariés qui sont depuis au moins quatre ans 'à quota zéro', dont 80 % comptent entre 20 et 39 salariés, principalement dans quatre secteurs : l'industrie, les services, l'ingénierie et le bâtiment », indique Pierre Blanc, directeur général de l'Agefiph, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion du forum national « Réussir ensemble », mercredi 20 janvier 2010. L'Agefiph a également établi un bilan, un an après son lancement, de son plan de soutien à l'emploi des personnes handicapées, doté de 130 millions d'euros sur 2009-2010 (AEF n°303459). Le plan de soutien, dont l'ambition est de favoriser le recrutement ou le maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés alors que la situation du marché de l'emploi connaît une dégradation, se prolongera jusqu'en 2001. Pierre Blanc estime qu'il est désormais nécessaire de « mutualiser les bonnes pratiques et gérer la diversité des acteurs ».