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« C'est quoi, au fond, la différence entre Polytechnique et les Mines, à part la question du classement ? Vu de l'extérieur en tout cas, les recruteurs n'en voient pas. Pour eux, ce sont les mêmes gamins. Il faut quitter ce système de combat clanique interne à la France pour affronter la compétition mondiale, car avec ce type de raisonnement, on ferait encore de la recherche dans les abbayes ! », ironise Philippe Gillet, vice-président de l'École polytechnique de Lausanne, lors de la seconde journée du colloque organisé par la Cdefi à l'OCDE, vendredi 25 juin 2010. Ancien directeur du cabinet de Valérie Pécresse au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Gillet estime que « si on était courageux à ParisTech, on supprimerait l'X, les Mines et les autres, et on ne parlerait plus que de ParisTech ». Plus tard, il précise : « Ce que je veux dire, c'est que ParisTech peut être une machine de guerre, mais en tant que tel, pas au travers de chacune de ses écoles. »
« Les regroupements ne peuvent ni se décréter, ni se limiter à des alliances uniquement entre établissements d'enseignement supérieur. C'est là le principal reproche que nous adressons aux PRES », expose Paul Jacquet, président de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), lors de son discours d'ouverture du colloque « Défi 21 » qui se tient les 24 et 25 juin 2010 à l'OCDE. Pour lui, les réformes successives de l'enseignement supérieur et de la recherche en France souffrent d'un « défaut originel, celui de ne concerner que le monde académique » : « Nous avons pensé la réforme de notre enseignement supérieur en vase clos, entre universitaires, autour de notre vieux clivage universités-grandes écoles (AEF n°279453), qui n'a plus beaucoup de sens vu de l'extérieur, mais qui est si pratique quand on ne veut pas se poser la vraie question : celle du rôle que notre enseignement supérieur et notre recherche ont à jouer dans le développement économique et social de la France. »
« Nous devons rompre avec le point de vue traditionnel de la réforme de l'enseignement supérieur français qui consiste avant tout à penser en termes de structure », estime la Cdefi dans une lettre ouverte sur le grand emprunt, mercredi 16 décembre 2009. « L'expérience des pôles d'enseignement supérieur de recherche est en cela significative. Elle ne contribue qu'à la sclérose d'un système qui se fige autour du seul clivage 'grandes écoles-universités', chacun défendant sa propre identité, éloignant de facto les partenaires extérieurs à nos établissements, et en particulier les organismes de recherche performants. Rester dans ce cadre, nous contraint à l'uniformité et étouffe la diversité de nos établissements. »
La Cdefi a adopté à l'unanimité une résolution « pour une politique soutenue de rassemblements d'écoles d'ingénieurs », lors d'une assemblée générale extraordinaire le 23 octobre 2009. « Cette position s'inscrit dans le droit fil du diagnostic et des préconisations du rapport [Chabbal] 'Devenir de l'ingénierie' réalisé en 2008 (AEF n°316695) ». Les impératifs de visibilité internationale et d'attractivité « conduisent à repenser le dispositif des écoles françaises d'ingénieurs », estime la Cdefi, qui entend « accompagner les initiatives locales ».