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« 80 % de la recherche japonaise est privée, contre 45 % environ en France. Le Japon compte deux fois plus de chercheurs par habitant que la France, et ils sont également deux fois mieux payés. Au total 3,7 % du PIB sont investis dans la recherche. Mais en 2009, pour la première fois et à cause de la crise, le montant des dépenses en recherche, publiques et privées, a légèrement diminué », explique Florence Rivière-Bourhis, conseillère pour la science et la technologie à l'ambassade de France au Japon, dans une interview accordée à AEF à l'occasion d'un reportage sur place au printemps 2010 (AEF n°266498). Dans cet entretien, Florence Rivière-Bourhis revient sur l'organisation de la recherche au Japon, la place des universités et des grandes entreprises dans l'innovation et les relations scientifiques qu'entretient le pays avec l'étranger, notamment sa position fragile au sein de la zone Asie.
« La réforme [sur l'autonomie des universités publiques japonaises de 2004] était inévitable, dans le sens où le gouvernement fait face à de fortes contraintes budgétaires depuis de nombreuses années. Il ne lui est plus possible de tout planifier, surtout dans un domaine aussi divers et complexe que celui de l'université. Il ne peut plus les superviser comme il le faisait avant. Il doit donc inventer une nouvelle relation avec elles », estime Motohisa Kaneko, directeur de la division « recherche » du Centre de soutien au management et aux finances des universités nationales japonaises (Tokyo). Cette agence gouvernementale a pour fonction de fournir une assistance aux universités publiques du pays nouvellement autonomes, dans la gestion de leurs finances et leur pilotage. Ancien professeur en sciences de l'éducation à l'université de Tokyo, Motohisa Kaneko a également travaillé comme consultant à la Banque mondiale. Lors d'une interview accordée à AEF au printemps 2010, il revient sur la réforme de l'autonomie et sur la manière dont le Japon tente de renouveler la relation État-universités.
« Jusqu'à maintenant, le Japon a considéré l'accueil d'étudiants étrangers comme une aide au développement, pas comme un moyen d'attirer des talents. Mais cela va devoir changer, et pour au moins deux raisons : d'abord, notre pyramide des âges, qui, à l'horizon 2050, est très mauvaise. Si le Japon veut survivre, il va devoir accepter d'accueillir beaucoup d'étrangers ! Ensuite, la qualité de la recherche et des étudiants. Si nous voulons la maintenir, il faudra aller chercher des cerveaux à l'étranger. C'est donc un changement culturel profond dont le Japon a besoin. » Ainsi s'exprime Junichi Mori, actuel vice-président de l'université de Kyoto en charge des relations internationales, rencontré lors d'un reportage au Japon au printemps 2010. Il dresse pour AEF un portrait de la plus importante université scientifique du Japon (5 prix Nobel parmi ses anciens élèves), qui aime à se présenter comme « rebelle » face au pouvoir central de Tokyo. « La liberté académique y est très importante, fondatrice », estime-t-il.
« Contrairement à la France, où toutes les universités sont publiques et financées par l'État, il existe au Japon des universités privées, qui accueillent 75 % de l'ensemble des étudiants japonais. Le reste est réparti entre des universités publiques nationales (20 %) et des universités publiques locales (5 %) », explique Yuichiro Anzai, 64 ans, président de l'université Keio de 2001 à 2009. Membre du « Conseil pour la science » et du « Conseil central pour l'éducation », Yuichiro Anzai prend une part active dans la définition de la politique universitaire du pays. Qualifié de « Keio boy » pour avoir effectué toute sa scolarité, du primaire au doctorat, à l'université de Keio, ainsi qu'une grande partie de sa carrière de professeur en sciences cognitives et de directeur de la faculté des sciences et d'ingénierie, Yuichiro Anzai connaît également bien l'enseignement supérieur mondial (il siège notamment au conseil stratégique de l'Essec). Dans une interview accordée AEF au printemps 2010 lors d'un reportage au Japon, il expose les spécificités de Keio, l'une des universités japonaises les plus occidentalisées.
« Le classement des universités japonaises étant très stabilisé, ainsi que celui des facultés au sein de ces universités, chaque lycéen s'auto-évalue et se présente aux quelques établissements qu'il pense pouvoir intégrer en fonction de son niveau », explique Florence Ogawa, enseignante en français à l'université privée Meiji, à Tokyo, ainsi qu'à l'université de Tokyo. Française d'origine et professeur au Japon depuis près de 30 ans, notamment à l'université de Waseda où elle est restée 11 ans, Florence Ogawa décrypte pour AEF à l'occasion d'un reportage sur place au printemps 2010 le parcours type d'un étudiant japonais, la vie sur les campus, les modes pédagogiques des universités japonaises et leur organisation.
« Historiquement, il y a une certaine francophilie au Japon, due à l'attrait pour le patrimoine, la mode, la littérature, les arts ou encore la philosophie », explique à AEF Éric Decreux, attaché de coopération universitaire au service culturel de l'ambassade de France à Tokyo, à l'occasion d'un reportage au Japon au printemps 2010. « Des gens comme Derrida, Deleuze, Bourdieu, Foucault, Bergson, ont été très bien traduits et beaucoup étudiés ici, et il y a un certain nombre de doctorants japonais en philosophie qui s'intéressent à la France. En revanche, en ce qui concerne les sciences et la technologie, les Japonais ont une propension à plutôt choisir l'Allemagne. Il serait d'ailleurs bon d'avoir davantage de relations avec eux dans ce domaine », dit-il. Dans une interview à AEF, il revient aussi sur les relations universitaires entre la France et le Japon, notamment en matière d'accords d'échanges.
Le Conseil d'État confirme le 22 mars 2023 l’annulation de l’homologation du document unilatéral relatif au plan de sauvegarde de l’emploi de l’Afpa, au motif que l’administration n’a pas vérifié le respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Les hauts magistrats précisent à cette occasion l’étendue du contrôle par l’administration, à l’occasion de l’examen d’un PSE, du respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques psychosociaux.