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« Sans en remettre en cause la philosophie, je souhaite travailler à une amélioration du dispositif [de libération conditionnelle], avec tous ceux qui sont concernés par le sujet », annonce la ministre de la Justice dans une tribune publiée dans « Le Monde » daté du 21 septembre 2010. « Qu'un dispositif visant à empêcher la récidive conduise finalement à celle-ci est inacceptable. Qu'une mesure visant à réinsérer les détenus dans la société ait pour effet d'accroître le danger pour nos concitoyens est intolérable », souligne Michèle Alliot-Marie dans cette tribune, intitulée « Replaçons la libération conditionnelle au coeur de la lutte contre la récidive ». Parmi les « cinq pistes de réflexions » avancées, elle reprend la proposition de jury populaire du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux (AEF Sécurité globale n°260272) et recommande de « rompre l'isolement du juge » en faisant « une place à la société civile » dans les décisions de placement en liberté conditionnelle des condamnées aux assises.
« Les policiers et les gendarmes effectuent un travail formidable, courageux, multipliant sans cesse les interpellations de délinquants et de criminels. Mais tout ne s'arrête pas avec l'interpellation. Encore faut-il que les délinquants et les criminels arrêtés et punis purgent leur peine jusqu'au bout. Or trop souvent la chaîne de sécurité s'interrompt brusquement après l'interpellation », indique le ministre de l'Intérieur dans une interview à paraître dans le « Figaro Magazine », samedi 18 septembre 2010. Pour le ministre, « seul un traitement global de la délinquance, qui va de l'interpellation jusqu'à l'incarcération, nous permettra de mettre hors d'état de nuire les criminels. Police, justice, dans la chaîne pénale, chacun doit tenir son rôle ».
« La population pénale est passée de près de 185 600 personnes suivies par l'administration pénitentiaire en 2005 à près de 235 000 au 1er janvier 2010, soit +26,5 % en cinq ans », constate la Cour des comptes dans un rapport sur le service public pénitentiaire publié le 20 juillet 2010. Elle note un « état de surpopulation particulièrement préoccupant dans les maisons d'arrêt (qui détiennent les prévenus en attente de jugement et les condamnés dont le reliquat de peine n'excède pas deux ans lors de leur condamnation définitive) ». Les prévisions de l'administration pénitentiaire pour 2012 « font apparaître un déficit de 11 500 places, malgré la construction de nouvelles places engagée depuis septembre 2002 », indique la Cour des comptes lors de la présentation du rapport. Elle constate par ailleurs que le nombre de condamnés « après avoir stagné entre 2005 et 2007 aux alentours de 39 000 personnes n'a cessé d'augmenter depuis 2008 (+16,8 % entre 2005 et 2010) »
« D'ici la fin de l'année 2017, environ 9 000 places vétustes seront fermées et près de 14 000 places seront ouvertes dans plus de vingt établissements qui comprendront les espaces et les structures permettant de faciliter la réinsertion des détenus pour prévenir la récidive », annonce la ministre de la Justice, lundi 26 juillet 2010. Dans le cadre de la politique de modernisation des prisons françaises, Michèle Alliot-Marie engage ainsi un « plan de restructuration du parc immobilier pénitentiaire visant à assurer des conditions dignes de détention, à mettre notre pays en conformité avec les règles pénitentiaires européennes et à garantir la mise en œuvre des prescriptions de la loi pénitentiaire adoptée en novembre 2009 par le Parlement ».
La loi du 10 mars 2010 tendant à amoindrir le risque de récidive criminelle et portant diverses dispositions de procédure pénale a été publiée au Journal officiel, jeudi 11 mars 2010. Adopté par le Parlement le 25 février 2010, ce texte a été présenté en Conseil des ministres le 5 novembre 2008 par la ministre de la Justice d'alors, Rachida Dati. Ce texte vient compléter la loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental. Il prend en compte les recommandations du premier président de la Cour de cassation Vincent Lamanda figurant, dans le rapport « Amoindrir les risques de récidive criminelle des condamnés dangereux » remis le 30 mai 2008 au président de la République.