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« Les premiers résultats des appels à candidatures à la prime d'excellence scientifique ne font que confirmer ce que nous pressentions déjà : ce n'est guère brillant. » Patrick Monfort, secrétaire général du SNCS-FSU, indique à AEF qu' « environ 2 200 chercheurs du CNRS y ont postulé, sur un total de 11 000 chercheurs ». Pour être exact, 2 112 candidatures, confirme l'organisme. « Je considère que c'est un échec, au regard de tout le battage qu'a fait la direction du CNRS pour inciter les gens à se porter candidats », estime-t-il. Le leader syndical dispose d'un autre chiffre, celui de l'IRD : « 17 réponses en tout, sur 800 chercheurs ! Je me suis fait répéter le chiffre trois fois pour être sûr d'avoir bien compris ! », ironise-t-il. « Ces chiffres montrent bien que globalement, la communauté scientifique n'est pas d'accord avec ces primes au mérite et qu'elle n'en veut pas. »
« Malgré les multiples prises de position de chercheurs, de leurs instances représentatives et des syndicats, la direction du CNRS a ouvert depuis le 3 juin la première campagne de candidature à la PES (prime d'excellence scientifique) », indique l'association SLR (Sauvons la recherche) dans un communiqué, mercredi 16 juin 2010. « Pour faire entendre cette opposition », l'association « appelle aujourd'hui les chercheurs à se joindre à ce refus en adressant un courrier au président de leur section et au président du CNRS ». SLR précise qu'elle a envoyé un message en ce sens « à 50 000 personnes » le 15 juin. Elle pense néanmoins que « l'efficacité de cette action sera fonction de sa visibilité ». « C'est pourquoi la liste des 'refusants de la PES' sera diffusée (avec le consentement des intéressés) sur le site de SLR », ajoute-t-elle. Le 17 juin 2010, ce sont 86 « refusants » qui figurent sur cette liste.
« Il n'est pas acceptable que les alliances puissent se charger du recrutement des chercheurs », déclare à AEF Patrick Monfort, secrétaire général du SNCS-FSU, jeudi 6 mai 2010. Reçus le 4 mai 2010 par Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, les responsables du SNCS et du Snesup-FSU ont appris que la ministre a le « projet de voir les alliances être en capacité d'effectuer des recrutements », affirment-ils dans un communiqué commun diffusé le 5 mai 2010. Yves Markowicz, co-secrétaire général de Sup'Recherche-Unsa, reçu le même jour par la ministre, indique de son côté que la ministre « envisage que les alliances de recherche organisent des concours mutualisés de recrutement entre les EPST d'une même alliance » (AEF n°269557). « Puis les gens choisiraient en fonction de leur classement », précise-t-il.
Le CTP (comité technique paritaire) du CNRS, réuni mardi 16 mars 2010, adopte une motion indiquant qu'il « se prononce contre la mise en place d'une prime d'excellence scientifique » dans l'organisme de recherche. La motion est « adoptée à l'unanimité » par les représentants du personnel, « l'administration ne participant pas au vote ». Le texte « propose que les sommes allouées à la prime d'excellence scientifique soient allouées à : une revalorisation des débuts de carrière ; une augmentation significative des avancements (changements de corps) ; une revalorisation de la prime de recherche pour tous les chercheurs ».
Les maîtres de conférences ont été beaucoup plus nombreux à demander l'attribution de la nouvelle PES (prime d'excellence scientifique) qu'ils ne l'avaient été à solliciter la PEDR (prime d'encadrement doctoral et de recherche) en 2008 (AEF n°296931). Le nombre de dossiers déposés par les maîtres de conférences progresse en effet de 18 %, tandis que celui des professeurs de première classe et de classe exceptionnelle s'accroît de 12,3 % et celui des professeurs de deuxième classe de 5,5 %. C'est ce qu'indique le récent « bilan de la campagne d'évaluation nationale des candidatures des enseignants-chercheurs » pour la prime d'excellence scientifique, publié par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle souligne notamment « l'accroissement exceptionnel » du nombre de candidatures de maîtres de conférences en sciences humaines et sociales (+ 125,4 %).