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Le conflit des retraites aura manifesté d'une façon spectaculaire le « délabrement des relations sociales en France », estime Hubert Landier dans sa chronique pour AEF. « La capacité d'expression des organisations syndicales, sinon celle des salariés eux-mêmes, se sera réduite à des manifestations de rues et à un affrontement avec les pouvoirs publics sans discussion possible. Certains voudront y voir la responsabilité des organisations syndicales, qui seraient incapables d'accepter les réalités économiques, d'autres celle des politiques, qui voudraient à toute force subordonner les réalités sociales à leur agenda électoral. » Pour cet expert en relations sociales et en management, pas besoin de « rechercher des coupables, c'est notre système de relations sociales qui apparaît en lambeaux ».
« La suite de journées d'action par lesquelles les organisations syndicales auront tenté de s'opposer au projet de réforme des retraites défendu par le Gouvernement n'aura pas empêché l'adoption et, sans doute, la promulgation du texte de loi. Mais le Gouvernement, de son côté, n'aura pas réussi à convaincre l'opinion du caractère équitable et durable de sa réforme. » C'est ce qu'écrit Hubert Landier dans sa chronique pour l'AEF consacrée à « l'anatomie » du conflit sur la réforme des retraites. Pour cet expert en relations sociales et en management, « les déclarations contradictoires mises en avant de part et d'autre et le caractère passionnel de certaines réactions ne doit pas dissimuler, sans préjuger de ses suites possibles, le caractère, somme toute, très classique, du conflit ». Hubert Landier analysera donc celui-ci en se référant aux différentes phases des conflits, et notamment des mouvements de grève, tels qu'ils se déroulent dans les entreprises.
« Prendre en compte les enjeux sous-estimés de la réforme des retraites », « s'assurer de la cohérence de la politique de rémunération », « repenser la communication globale de l'entreprise vers ses salariés ». Ce sont les trois dossiers prioritaires pour les entreprises cette année, indique Jean-Pierre Basilien, lors de la présentation de la note de conjoncture sociale 2010-2011 d'Entreprise & Personnel, vendredi 15 octobre 2010. Ces trois dossiers résultent de l'analyse d'un climat social, marqué par des facteurs de dégradation, selon la note intitulée « Découplages. Le social sous contrainte ».
L'esprit animant les relations sociales en France s'est trouvé durablement modifié par l'ouverture, il y a 20 ans, du mur de Berlin et la chute de l'Union soviétique. « Quoique insensible, cette modification n'en a pas moins été fondamentale, ouvrant la voie à une décrispation et à d'autres avenirs possibles », souligne Hubert Landier dans son analyse pour AEF. « Pour les dirigeants d'entreprises (sinon toujours pour les organisations qui les représentent), il ne s'agit plus, en s'opposant à la CGT, de contribuer à la défense de la libre entreprise, autrement dit, au maintien de l'ordre libéral », écrit cet expert en analyse du risque social, des stratégies syndicales et des relations sociales dans l'entreprise. « Les relations sociales ont donc cessé de s'inscrire dans une perspective politique à la dimension du monde. Il s'agit désormais de faire face à des interlocuteurs avec lesquels on est ou on n'est pas d'accord, qui sont, ou qui ne sont pas, faciles en affaires. Les relations sociales ont cessé de préjuger de l'ordre du monde, à changer pour les uns, à défendre pour les autres. Théoriquement, le vieux système d'alliances a perdu de sa raison d'être. »