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Créé par Lionel Jospin en mai 2000, le COR fête ses dix ans, jeudi 18 novembre 2010. L'événement méritait donc un concert d'autosatisfaction de la part de ses membres d'autant plus justifié que, de l'avis de la plupart d'entre eux, l'outil a plutôt bien fonctionné. En tout cas, il a permis aux spécialistes, aux syndicalistes, aux représentants patronaux et à quelques parlementaires d'améliorer leur connaissance de ce dossier complexe. Dix ans de travaux ont par ailleurs permis que se constitue une banque de données indispensable. Pour autant, cette information n'a pas dépassé un cercle étroit de spécialistes. La vocation du COR n'était sans doute pas, comme le souligne son président, Raphaël Hadas-Lebel, d'organiser cette information pour le grand public. Il n'empêche que les événements récents ont montré que les messages même les plus évidents ne peuvent passer si les récepteurs demeurent ignorants des réalités. Outre cette réflexion qu'il faudra conduire sur la pédagogie à mettre en oeuvre pour les réformes futures, le COR devra aussi s'interroger sur l'articulation de ses travaux avec ceux du Copir créé par la loi du 9 novembre 2010.
Allongement de la durée d'assurance pour bénéficier d'une retraite à taux plein, création et aménagement des dispositifs de décote-surcote, possibilités de départ anticipé pour carrière longue… Toutes ces mesures ont sans aucun doute pesé sur le comportement des Français. Mais dans quelle proportion ? Au moment où le gouvernement prend de nouvelles dispositions pour franchir une étape supplémentaire sur la voie d'un assouplissement des règles de départ en retraite, il est intéressant de dresser un bilan des mesures prises, notamment pour mieux percevoir les lignes de fracture et les risques de blocage. C'est l'objet des travaux d'experts examinés par le COR, dans sa séance mensuelle du 9 juillet, la dernière avant l'automne. Prochaine réunion de travail en effet, le mercredi 29 septembre avec pour thème, « la mise en place des réformes à l'étranger ».
« Ce n'est pas le rôle du COR de préjuger des moyens d'atteindre le nécessaire équilibre des régimes de retraite. Mais les perspectives financières qui sont dressées confirment la nécessité d'élaborer dès maintenant des solutions de redressement » souligne le Premier ministre, François Fillon qui a reçu ce mercredi 14 avril 2010 en début de soirée le rapport adopté ce jour par les membres du COR sur les perspectives actualisées à moyen et long terme en vue du rendez-vous de 2010. Pour le Premier ministre, « le rapport montre clairement que la crise économique a accéléré les difficultés financières des régimes de retraite liées à des causes structurelles, notamment au vieillissement de la population : le besoin de financement du système de retraite atteint dès 2010 le niveau de 1,7 point de PIB qui était seulement attendu aux alentours de 2030 dans les projections financières précédentes. Quel que soit le scénario économique retenu, la situation financière des régimes est fortement aggravée à moyen terme : le besoin de financement, qui est de 30 milliards d'euros en 2010, atteint, en 2030, 70,3 milliards d'euros dans le scénario économique intermédiaire et dépasse les 100 milliards d'euros en 2050 ».
Les membres du COR se réunissent demain, mercredi 14 avril 2010, pour valider des projections financières dont les fondements (AEF n°275413) ont été examinés le 17 février dernier au cours de la séance mensuelle du COR consacrée aux « scénarios macroéconomiques pour les projections à long terme ». Rien de bien nouveau donc sur ce terrain. Rien de nouveau non plus sur la question de l'âge de la retraite pourtant centrale dans les discussions qui viennent de s'engager entre Éric Woerth et les partenaires sociaux. Officiellement, le COR est là pour faire un constat et non pour formuler des propositions sur les changements à opérer. Par ailleurs, comme nous l'avions indiqué (AEF n°271543), les projections du COR sur un recul éventuel de l'âge de la retraite demandées par le Medef ne figurent pas dans ce rapport à la demande expresse de Jean-Christophe Le Duigou (CGT). Elles seront communiquées aux membres du COR dans un courrier qui leur parviendra dans trois ou quatre semaines.
Il y a trois âges légaux de retraite, rappelait le 18 mars dernier Raphaël Hadas-Lebel, président du COR, devant les stagiaires de l'IHEPS (Institut des hautes études de protection sociale) : l'âge légal de départ à la retraite fixé à 60 ans depuis 1982 ; l'âge de 65 ans auquel on peut prétendre toucher une retraite à,taux plein ; 70 ans l'âge à partir duquel on peut mettre quelqu'un en retraite d'office. A côté de ces trois « âges légaux », il y a l'âge de cessation d'activité un peu supérieur en France à 58 ans et l'âge moyen de liquidation des droits un peu supérieur à 61 ans. Bref, rien de simple sur la planète retraite. D'où l'intérêt des derniers travaux du COR sur le thème « espérance de vie, durée de cotisation et âge de départ à la retraite », travaux qui doivent éclairer le gouvernement sur les effets d'un allongement de la durée de cotisation ou d'un relèvement de l'âge légal de départ en retraite.