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Les fréquences d'utilisation des manuels numériques par les enseignants dans le cadre de l'expérimentation menée par le ministère de l'Éducation nationale sur l'année 2009-2010 (AEF n°286710) sont « globalement soutenues durant la classe », et « principalement » faites « à partir de la version projetée au tableau par l'enseignant et non une utilisation individuelle » par les élèves. C'est un des constats dressés par le ministère suite à la première année de l'expérimentation « manuels numériques et ENT (espace numérique de travail) », initiée à la rentrée 2009 dans douze académies. L'opération a concerné les classes de 6e de 65 collèges de différents départements*, soit 8 000 élèves et 890 enseignants, et se poursuit cette année dans les classes de 5e des mêmes collèges. L'évaluation montre également au niveau des usages « des différences peu marquées entre les disciplines ».
« Pour ce qui relève des prochaines années, les enseignants rejettent pour près de 70 % l'idée de voir les livres numériques se substituer aux livres papier », explique Isabelle Magnard, directrice des éditions Magnard, lors de la présentation, jeudi 27 mai 2010, des résultats d'une enquête menée par l'institut de sondage TNS-Sofrès pour Savoir Livre et le SNE sur l'utilisation des manuels numériques en classe. « Les enseignants pensent au contraire que ces livres vont coexister et que les spécificités de chaque support vont s'intensifier. » L'enquête a été réalisée du 15 avril au 13 mai 2010 via Internet auprès de 500 professeurs, de classes de 6e toutes disciplines et de classes de 3e en langues vivantes, qui utilisent, même occasionnellement, des manuels numériques, dans et hors de l'expérimentation « manuels numériques et ENT en 6e ». Cette expérimentation, conduite par le MEN, est menée dans 65 collèges depuis la rentrée 2009 (AEF n°279317).
« Ce qui ne va pas, ce ne sont pas les ressources numériques mais plutôt l'école. Si on ne change pas fondamentalement l'école, on va piétiner comme on le fait depuis 25 ans, et pas seulement sur le numérique », considère Jean-François Cerisier, directeur du département ingénierie des médias pour l'éducation à l'université de Poitiers. Il s'exprimait lors des Assises nationales de l'éducation et de la formation numériques, organisées par Cap Digital à la Cité des sciences, à Paris, les 15 et 16 avril 2010. Il souligne que, si les enseignants peuvent « individuellement » identifier les orientations souhaitables avec le numérique, « collectivement, institutionnellement, il n'existe pas de vision claire ». Pour lui, en particulier, « il faut arrêter d'expérimenter dans tous les coins sans capitaliser les expériences ».
Depuis le déploiement de l'ENT dans l'académie de Toulouse, « des usages intéressants se mettent en place », indique Anne-Marie Gros, chargée de projets Tice auprès du recteur, interrogée par AEF. « L'individualisation du suivi de l'élève est plus forte qu'avant, mais cela permet aussi de développer le travail de groupe », souligne-t-elle. « Les enseignants nous disent qu'une fois qu'ils y ont goûté, ils ne peuvent pas revenir en arrière ». L'ENT est déployé dans 72 établissements de l'académie, une nouvelle vague débutant en décembre 2009 doit l'étendre à 80 établissements supplémentaires. Dans chaque établissement concerné, une formation est prévue pour plusieurs professeurs. « Nous ne déployons l'ENT dans un établissement que si des personnels de cet établissement ont reçu une formation », souligne Anne-Marie Gros.
Un tiers des 72 collèges de Meurthe-et-Moselle (Lorraine) se sont engagés dans la « révolution numérique » cette rentrée, indiquent à AEF le président du conseil général Michel Dinet (PS) et le recteur de l'académie de Nancy-Metz Jean-Jacques Pollet, mi-octobre 2009. Sur la trentaine d'établissements concernés, une quinzaine utilisera le triple dispositif « tableau blanc interactif - manuel numérique - espace numérique de travail ». Quant aux autres, soit ils mettront en oeuvre 'l'ENT Place' seul, soit ils testeront les manuels scolaires numériques avec l'appui du TBI (tableau blanc interactif). « En juin 2010, nous ferons un premier bilan sur les usages et le potentiel de ces outils, avant leur déploiement la rentrée suivante », affirme Pascal Faure, conseiller Tice du recteur.
Le département du Rhône fait partie des 21 départements qui vont expérimenter les manuels numériques en classe de sixième cette année (AEF n°286710). Cinq établissements sont concernés, soit 26 classes de sixième. L'expérimentation sera menée via l'ENT Laclasse.com, dont le département est l'éditeur. Le ministère a débloqué à ce jour la somme de 29 900 euros pour l'achat de licences pour quatre des cinq collèges rhodaniens et 1 000 euros pour les licences des IA-IPR. De son côté, outre les 2 millions d'euros annuels consacrés à l'équipement informatique des collèges, le conseil général du Rhône a consenti un effort supplémentaire de l'ordre de 360 000 euros dans le cadre de l'expérimentation. Ce montant permet, notamment, de financer un équipement supplémentaire pour les cinq établissements concernés par les manuels numériques : 30 ensembles multimédia comprenant des vidéo-projecteurs, des tableaux blancs interactifs, des portables, des enceintes, des clés USB, etc., ainsi qu'une classe mobile par établissement, c'est à dire 15 mini PC avec accès internet, à disposition de l'équipe enseignante.
L'expérimentation de manuels scolaires numériques accessibles via les ENT (espaces numériques de travail) prévue par le ministère dans 21 départements (AEF n°295335) vient d'être lancée vendredi 4 septembre 2009 par Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, en déplacement au collège de la Rochotte (Haute-Marne). L'opération concerne 320 classes de 6ème dans 64 collèges de douze académies, tous équipés d'une « plate-forme de services et d'accès à des ressources numériques, sécurisée et personnalisée pour chaque usager (enseignant, élève, parent d'élèves, personnel administratif) ». Plus de 8000 élèves de 6e et leurs enseignants auront ainsi accès, en ligne, aux manuels numériques.