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« L'UPA approuve la volonté du Premier ministre d'ouvrir un débat sur la représentativité patronale, à la suite de la réforme qui a été menée sur ce point en direction des organisations syndicales de salariés », annonce l'organisation patronale, mercredi 24 novembre 2010, réagissant au discours de politique générale de François Fillon. Plus tôt dans la journée, devant les députés, le Premier ministre a évoqué « la révision des règles de la représentativité patronale », pour « conforter la légitimité de l'ensemble des partenaires sociaux ». De son côté, la CGPME annonce qu'elle « contribuera activement à ce débat en veillant notamment à ce que les règles à venir traduisent effectivement la diversité des entreprises françaises ». De plus, « toute tentative visant à museler les PME serait une atteinte inacceptable à la démocratie sociale », avertit la confédération représentant les PME.
« Parce que notre économie doit être plus compétitive, parce que l'emploi doit être soutenu, parce que nos déficits doivent être réduits […] je vous le dis : nous réformerons ! », déclare François Fillon, à l'occasion de son discours de politique générale, mercredi 24 novembre 2010. Le Premier ministre, à nouveau nommé à Matignon par Nicolas Sarkozy le 14 novembre dernier, s'inscrit dans la continuité des réformes menées depuis mai 2007 et, sans faire d'annonces nouvelles, reprend les éléments énoncés par le président de la République, le 16 novembre 2010 (AEF n°255558), et par lui-même devant les Ingénieurs et scientifiques de France, le 3 novembre dernier (AEF n°256226). L'Assemblée nationale a voté par 326 voix pour et 226 contre la confiance au gouvernement, sur la base de ce discours sur lequel le Premier ministre avait engagé la responsabilité de ce dernier.
« Avec la loi du 20 août 2008, nous avons jeté les bases d'une réforme de la représentativité pour les organisations syndicales de salariés. Je pense que la prochaine étape devra être la révision des règles de la représentativité patronale. » C'est ce qu'a indiqué François Fillon devant les ingénieurs et scientifiques de France à l'Hôtel de Matignon, mercredi 3 novembre 2010. Dans son discours, le Premier ministre, dont la presse prévoit le maintien dans ses fonctions à l'occasion du prochain remaniement gouvernemental, a souligné que « si l'on veut préserver notre modèle social, si l'on veut construire les bases d'une flexisécurité à la française, notre pays a encore besoin de réformes. Et pour cela je considère que la place du dialogue social doit être centrale », insiste-t-il.
« On ne peut pas avoir contesté la représentativité des organisations syndicales sur la base de la présomption irréfragable de représentativité, avoir réglé le problème en la fondant sur l'audience électorale et ne pas faire la même chose de l'autre côté, c'est à dire du côté du patronat », déclare à l'AEF, Francis Vercamer, député du Nord. Le parlementaire Nouveau centre est l'auteur de plusieurs amendements au projet de loi sur le dialogue social dans les TPE, prévoyant une mesure de l'audience des organisations patronales. Ces amendements n'ont pas été adoptés par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, mais le député compte bien les défendre lors du débat public sur le projet de loi qui commencera mercredi 7 juillet 2010. Selon lui, « il faut régler la question avant 2013 », date de la première mesure de l'audience syndicale aux niveaux des branches et de l'interprofession. "Si tel n'est pas le cas, on prendrait le risque de « faire capoter le dialogue social » voire d'aller au devant de « problèmes juridiques » importants,, estime l'élu.
La fin du mandat de la présidente du Medef, Laurence Parisot, se rapprochant, les interrogations resurgissent sur le rôle de l'organisation patronale. De quoi et de qui le Medef est-il représentatif ? A-t-il pour vocation de créer une unité du patronat autour de lui ou n'est-il qu'une organisation parmi d'autres ? Quelles raisons les dirigeants d'entreprises, petites et grandes, peuvent-ils avoir de se reconnaître en son action ? Ces questions « ne sont pas nouvelles », souligne Hubert Landier dans une analyse pour AEF. « L'histoire du CNPF depuis sa constitution, au lendemain de la guerre, a été émaillée de débats sur son rôle par rapport aux organisations périphériques ou sur les relations entre 'patronat réel' et 'patronat de fonction' ». Derrière les difficultés dans lesquelles se débat Laurence Parisot, se profile ainsi, selon cet expert en management et relations sociales, « une remise en cause d'équilibres délicats, dont les relations compliquées entre le Medef et l'UIMM ne sont sans doute que l'aspect le plus visible ». Derrière les relations de personnes, Hubert Landier tente d'évaluer les enjeux en les examinant à l'échelle historique.
« Il n'est pas question pour nous d'affaiblir le Medef. Les entreprises ont besoin d'une représentation patronale forte et unie », déclare Frédéric Saint-Geours, président de l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), dans un entretien accordé au quotidien « Le Figaro », lundi 1er février 2010 (AEF n°276708). Alors que les récentes nominations de Jean-François Pilliard, délégué général de la fédération patronale de la métallurgie, à la tête de la commission « protection sociale » du Medef, puis au bureau de l'Unédic, marquent un réinvestissement de l'UIMM dans les mandats patronaux, après l'affaire des financements occultes fin 2007, Frédéric Saint-Geours estime que cette évolution « servira à renforcer » l'unité patronale. Pour autant, il estime que la question de la représentativité patronale, qui devrait être au centre de la convention annuelle de l'UIMM le 18 mars 2010, ne doit pas être ignorée : « Se poser ces questions, ce n'est pas une menace, c'est une aide pour tout le monde patronal. »