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« Entre 1995 et 2007, il y a eu 12 ans avant que les pouvoirs publics ne reconnaissent l'utilité des études de sûreté et de sécurité publique », lance Philippe Tireloque, chef de district et commissaire central de Meaux, lors d'une table ronde sur l'urbanisme et la sécurité, organisée par l'Iaurif (Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Île-de-France) jeudi 25 novembre 2010 . « C'est une question qui est très compliquée à mettre en place. Au départ, les gens du BTP nous voyaient d'un très mauvais oeil », remarque-t-il. « Une des raisons aussi est la difficulté que nous avons en France de parler de prévention situationnelle, c'est un terme très connoté. Elle est souvent présentée comme une mauvaise prévention par opposition à la prévention sociale », ajoute Anne Wyvekens, chargée de recherches au CNRS.
« Très souvent les partenariats locaux ne débouchent pas sur une coproduction de sécurité entre l'Etat et les collectivités territoriales », affirme Christian Mouhanna, lors d'une table ronde sur le sujet, organisée par l'Iaurif (Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Île-de-France) , jeudi 25 novembre 2010. « Il y a en réalité une segmentation des tâches. Quand on se réunit, c'est pour distribuer les tâches à chacun des acteurs », ajoute-t-il. Une idée que partage Michel Marcus, délégué général du FFSU : « Aujourd'hui, on traite de la violence contre les femmes, de la violence scolaires, on élabore des études de sécurité. Mais tout cela n'a pas de lien. Chacun travaille de son côté mais il n'y a pas de lieu de débat, qui apporterait à la fois des réponses situationnelles et sociales », regrette-t-il.
« Les entreprises ont-elle encore les moyens de leur sûreté ? » s'interroge François Roussely, président du CDSE, lors de l'ouverture du colloque annuel du club, jeudi 25 novembre 2010 à Paris. « L'univers est marqué par des événements imprévisibles », tels que les enlèvements au Niger, l'assassinat d'un salarié au Yémen, ou encore les séquestrations de dirigeants lors de conflits sociaux. Pourtant « certains événements catalogués comme 'imprévisibles' auraient pu être prévus », affirme-t-il. Et de plaider pour « un management de la vérité » : « On peut et on doit se préparer à la survenue d'un événement catastrophique ». Il estime que « les dirigeants sont jugés sur leur capacité à manager quand tout va bien, mais aussi sur leur capacité à maîtriser ce qui est imprévisible ».
Une circulaire interministérielle datée du 6 septembre 2010 demande aux préfets de département et au préfet de police de « veiller à la généralisation des études de sécurité publique dans les projets de rénovation urbaine en cours de réalisation ». Ce texte, dont l'existence est révélée par « Le Monde » dans son édition du 22 septembre et dont AEF Sécurité globale s'est procuré une copie, est cosigné par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, Eric Woerth, ministre du Travail et Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la fonction publique (AEF Sécurité globale n°259998).