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Confrontés au vieillissement de leur population, la plupart des pays de l'OCDE s'efforcent de relever le taux d'activité de leurs seniors. Ils le font le plus souvent en développant des politiques de réforme des systèmes de retraites. Or, observe Martin O'Brien, chercheur à l'université de Wollongong (Nouvelles Galles du Sud, Australie), ce sont en réalité les conditions sur le marché du travail qui déterminent le choix d'un salarié de continuer ou non d'exercer une activité. Pour résoudre la question du travail des seniors par conséquent il faut agir de préférence sur les variables relatives au marché du travail plus opérantes que ne le sont des mesures s'inscrivant dans une réforme des retraites. Les résultats des travaux conduits par ce spécialiste et publiés dans la Revue internationale du travail (volume 149, septembre, 2010/3) renforcent a priori les positions de ceux qui estiment que la bonne réponse à la question posée passe par des mesures sur la pénibilité, sujet quelque peu passé à la trappe dans la dernière réforme des retraites en France.
France Télécom-Orange annonce dans un communiqué avoir ouvert à signature, à compter du 23 décembre 2010 et jusqu'au 6 janvier 2011, un avenant à l'accord « seniors » de novembre 2009 pour tenir compte de l'impact de la réforme des retraites sur l'emploi des seniors et les mesures en faveur des deuxièmes parties de carrières. L'accord initial du 26 novembre 2009, concernant plus de 23 000 collaborateurs en France, avait été signé par quatre syndicats (CFDT, CFTC, CGT et FO) représentant 68 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles. Trois organisations syndicales ont d'ores et déjà signé cet avenant, ce jour : CFDT, CFTC et FO. L'avenant concerne le dispositif de « temps partiel seniors » (TPS) qui permet à plus de 8 000 collaborateurs qui avaient perdu le bénéfice de l'accord d'origine du fait de la réforme des retraites, de pouvoir à nouveau s'inscrire dans un dispositif d'accompagnement de fin de carrière. Cet accord s'inscrit dans la mise en oeuvre du nouveau contrat social en permettant un aménagement du temps de travail en fin de carrière afin de faciliter la transition entre activité et retraite.
Entre 55 et 60 ans, 65 % des seniors travaillent aux États-Unis. Entre 60 et 65 ans, ce taux est encore de 55 %. Il est même de 31 % entre 65 et 69 ans. Ces chiffres invitent à s'interroger sur la ou les raisons pour lesquelles la situation américaine est radicalement différente de celle rencontrées en Europe où le relèvement du taux d'activité des 55-64 ans est devenu une priorité absolue. Conseiller social à l'ambassade de France à Washington, après avoir été à la représentation européenne à Bruxelles, Cyril Cosme observe que le taux d'activité des seniors tend encore à s'élever aux États-Unis en raison de la progression du taux d'activité des femmes. Plusieurs raisons sont d'ordinaire évoquées pour expliquer cette situation atypique : un niveau de pension publique moindre qu'en Europe qui incite à rester en activité ; des règles de liquidation qui, en dépit d'une décote, permettent de liquider la pension vers 62 ans en moyenne et de poursuivre une activité ensuite ; surtout le désir pour les classes moyennes et supérieures de maintenir un niveau de vie élevé.
C'est une question centrale qui trouve un regain d'actualité avec le relèvement de l'âge de départ en retraite de 60 à 62 ans en France. Comment maintenir les seniors en activité alors que les employeurs ne montrent aucun empressement pour les garder quand des jeunes moins payés et mieux formés se pressent sur le marché de l'emploi et que la persistance d'un taux de croissance qui ne dépasse pas 2 % n'autorise à bref délai aucun optimisme en matière d'emploi ? La tendance générale en Europe a consisté ces dernières années à fixer l'âge de la retraite autour de 65 ans. Avec des exceptions, certains pays ayant prévu de le relever jusqu'à 67 ans (Allemagne, Espagne, Grèce), voire 68 ans (Grande-Bretagne). Parallèlement, nombre de pays, notamment pour satisfaire à l'objectif fixé par Bruxelles de faire remonter à 50 % le taux d'activité des seniors (55 ans à 64 ans) entre 2000 et 2010, ont conduit des politiques d'accompagnement volontaristes de maintien dans l'emploi. Avec quels résultats ? L'examen des résultats de ces politiques est instructif...
En marge du débat sur la réforme des retraites au Parlement, l'Ajis réunit une table ronde ce lundi 13 septembre 2010 sur le thème « Retraite : et si on parlait du travail ? » avec Anne-Marie Guillemard, professeur des universités en sociologie (Paris Descartes), spécialiste du vieillissement au travail en France et en Europe ; Annie Touranchet, ancien médecin-inspecteur du travail auprès de la DREFP (Direction régionale de l'emploi et de la formation professionnelle) des Pays-de-Loire ; Gérard Lobjeois, ancien syndicaliste CFDT, secrétaire général de l'Observatoire des métiers de l'assurance. Deux questions sont donc venues en discussion, qui sont inscrites dans le projet de loi portant réforme des retraites soumis actuellement à l'examen des députés, l'emploi des seniors et la pénibilité, le débat sur ce deuxième point dérivant souvent sur les questions de souffrance au travail.
« Il faut continuer à diffuser les bonnes pratiques. Avec Éric Woerth nous allons demander à Nicole Notat de prolonger le travail qu'elle a fait dans le cadre de Vigeo [cabinet de notation extra-financière présidé par Nicole Notat] pour élaborer son recueil de bonnes pratiques dans le domaine de l'emploi des seniors. Le but est d'extraire les meilleurs accords (…) et d'évaluer l'impact en matière de résultat pour mutualiser les bonnes pratiques sur le terrain (…) Je ne veux pas que les accords seniors dorment au fond d'un tiroir ». C'est ce que déclare Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi qui s'exprime dans le cadre des 3e assises parlementaires pour l'emploi des seniors organisées ce mardi 8 juin 2010 à l'Assemblée nationale. Il présente « les principales pistes » envisagées par le gouvernement pour « renforcer » son action en faveur de l'emploi des seniors « dans les mois à venir ». Dans la même perspective, visant à diffuser les bonnes pratiques sur le sujet, le ministre se dit « favorable » à l'idée avancée par le député Jacques Kossowski (UMP, Hauts-de-Seine), par ailleurs secrétaire national de l'UMP à l'emploi des seniors, de « mettre en place une journée nationale de l'emploi des seniors ».
La séance mensuelle du COR du mercredi 26 mai 2010 porte sur l'emploi des seniors : « évolutions récentes et bilan des accords ». C'est un sujet clé, sur lequel le COR n'a pas cessé de travailler depuis sa création en 2001. Cette question était au centre de la réforme Fillon de 2003 et avait fait l'objet d'une « relance » avec Gérard Larcher et son plan national d'action concerté en juin 2006. En dépit des efforts accomplis ces dix dernières années, les curseurs n'ont pas vraiment varié avec un taux d'activité des 55-64 ans qui dépasse 38 % contre un objectif fixé en 2000 à Stockholm de 50 %. Cette situation se rencontre aussi chez nos voisins allemands, la Belgique et l'Italie étant encore moins bien placées que la France. La loi de financement de la sécurité sociale de 2009 ayant créé de nouvelles obligations pour les entreprises, les derniers travaux du COR tentent d'apporter des informations sur l'impact des mesures prises alors que la question des seniors reste au centre des préoccupations des auteurs de la future réforme des retraites.