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« L'actualité sociale peut donner l'impression que les rapports sociaux, en France, sont d'abord des rapports de confrontation », constate Hubert Landier, expert en relations sociales et en management, dans sa chronique pour AEF. Dans les médias, « il n'est question que de journées d'action, de blocage des ports ou de conflits parfois émaillés de violences ». Cependant, « le risque serait de prendre pour une généralité ce qui, dans la réalité, ne serait qu'exceptionnel ».
« La première façon de rater une négociation est de s'y rendre contraint et forcé. Une seconde est de prendre son interlocuteur pour ce qu'il n'est pas, ou pour ce qu'il n'est pas nécessairement. D'où ce qui devrait servir de règle : la reconnaissance de son interlocuteur et l'analyse concrète de la situation doivent impérativement l'emporter sur les jugements à l'emporte pièce issus d'un passé qui n'est plus, ou qui ne se survit que dans les têtes. » Dans sa chronique pour AEF, Hubert Landier s'interroge sur l'origine de nos difficultés à entrer dans le jeu de la négociation.
Le conflit des retraites aura manifesté d'une façon spectaculaire le « délabrement des relations sociales en France », estime Hubert Landier dans sa chronique pour AEF. « La capacité d'expression des organisations syndicales, sinon celle des salariés eux-mêmes, se sera réduite à des manifestations de rues et à un affrontement avec les pouvoirs publics sans discussion possible. Certains voudront y voir la responsabilité des organisations syndicales, qui seraient incapables d'accepter les réalités économiques, d'autres celle des politiques, qui voudraient à toute force subordonner les réalités sociales à leur agenda électoral. » Pour cet expert en relations sociales et en management, pas besoin de « rechercher des coupables, c'est notre système de relations sociales qui apparaît en lambeaux ».
« Les jeunes ne s'intéressent ni au syndicalisme ni, d'une façon plus générale, aux instances de représentation du personnel. Cette indifférence va loin : dans certaines entreprises, il est difficile de trouver des candidats en vue des élections professionnelles, que ce soit pour le premier tour ou pour le second. » C'est le constat que dresse Hubert Landier dans sa chronique pour AEF. Pour cet expert en management et en relations sociales, c'est « l'avenir du syndicalisme, et donc des relations sociales telles qu'elles résultent de son action, qui se trouve ainsi en jeu. Le risque est en effet que les négociations conduites par les délégués syndicaux soient de plus en plus en état d'apesanteur par rapport à une base qui aurait disparu ».
En 2008, 16,8 % des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand ont ouvert une négociation, une part en hausse de plus de 2 points par rapport à 2007 (14,5 %), selon une étude de la Dares mise en ligne mardi 8 juin 2010 (Dares Analyses - Juin 2010 - N° 033). Cette augmentation résulte principalement de négociations dans les entreprises de 10 à 49 salariés, afin de verser aux salariés la prime exceptionnelle de 1 000 euros maximum exonérée de cotisations sociales prévue par la loi du 8 février 2008 pour le pouvoir d'achat. Parallèlement, et alors que la négociation collective est souvent présentée comme un facteur de paix sociale, la part des entreprises déclarant une grève augmente également : 2,4 % des entreprises ont connu une grève en 2008 contre 1,8 % en 2007, indique l'étude. Le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève a cependant diminué, du seul fait de la baisse de la conflictualité dans les deux plus grandes entreprises de transport (SNCF et RATP). Les grèves ont affecté des secteurs traditionnellement peu touchés, et les revendications ont avant tout porté sur les rémunérations.