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La police, « nous dit la loi républicaine, est dirigée par les magistrats. Mais au nom de quoi, par quelles dérives, certains de ses représentants se permettent-ils alors d'en appeler à l'opinion contre ces mêmes magistrats quand ils prennent une décision qui leur déplaît ? », s'interroge Jean-Louis Nadal, procureur général près la Cour de cassation, vendredi 7 janvier 2011. Dans un discours prononcé lors de l'audience solennelle de rentrée de la Cour de cassation, il se demande : « Le scandale n'est-il pas encore plus grand quand ces protestations politico-corporatistes sont relayées au plus haut niveau, au mépris du fondamental principe de séparation des pouvoirs ? ». Pour son dernier discours en tant que procureur général près la Cour de cassation, il lance un appel aux différentes institutions : « Prenons garde à l'instrumentalisation de la justice ».
« Intérieur/Justice. La guerre ouverte », titre « L'Essor de la gendarmerie nationale » dans son numéro de janvier 2011. Le mensuel publié par l'Union nationale du personnel en retraite de la gendarmerie revient sur la condamnation, par le tribunal de grande instance de Bobigny, de sept policiers à des peines de six mois à un an de prison ferme pour avoir accusé un homme à tort. « La manifestation de policiers de Seine-Saint-Denis en soutien à leurs collègues condamnés pour des faits graves est la résultante d'un jeu dangereux », estime « L'Essor », qui souligne que « le fait de dénoncer l'action des magistrats permet surtout de faire oublier que la pression du résultat, qui doit de nos jours être rapide, chiffrable et médiatique, peut entraîner ce genre de dérive ». Le mensuel, qui précise ne pas porter « d'appréciation sur les peines prononcées », note cependant que « cette affaire a été jugée devant un tribunal correctionnel, alors que les faits peuvent relever de la cour d'assises ».
« Nous vous demandons, pour toutes les gardes à vue dont vos services auront la charge sur commission rogatoire, d'informer immédiatement toute personne gardée à vue qu'elle a le droit de ne pas répondre aux questions qui lui seront posées par les enquêteurs », écrivent les juges d'instruction du tribunal de grande instance de Créteil. Dans un courrier daté du 6 décembre, dont AEF Sécurité globale s'est procuré une copie, transmis notamment au directeur départemental de la sécurité publique et au commandant du groupement de gendarmerie du Val-de-Marne, ils demandent également que, dans le cadre des régimes dérogatoires, soit appliqué « le régime de droit commun s'agissant du droit à l'avocat sauf décision contraire et expressément motivée du magistrat instructeur ». Les juges d'instruction souhaitent que ces instructions soient « transmises dans les meilleurs délais » aux officiers de police judiciaire « de façon qu'elles soient effectivement appliquées à compter du 3 janvier 2011 ».
Le Syndicat national des officiers de police et l'Union syndicale des magistrats « appellent conjointement à l'organisation d'une table ronde, sous l'égide du Premier Ministre en présence des ministres de la Justice et de l'Intérieur, réunissant les représentants de tous les syndicats de policiers et de magistrats et les représentants de la gendarmerie », vendredi 17 décembre 2010. L'objectif de cette table ronde serait de « mettre fin aux critiques et polémiques permanentes entre acteurs d'une même chaîne pénale et retrouver la sérénité indispensable à la sécurité et à la justice ». Les deux syndicats, dont les responsables se sont rencontrés pour évoquer le projet de loi de réforme de la garde à vue, « s'émeuvent de la volonté de ceux qui cherchent à opposer, à l'occasion d'affaires particulières, policiers et magistrats ».
« L'honneur de la police exige un comportement exemplaire », affirme le Premier ministre François Fillon, à la suite de la condamnation de sept policiers à des peines de six mois à un an de prison ferme par le tribunal de Bobigny vendredi 10 décembre 2010. Ils ont été condamnés « pour des faits injustifiables », indique-t-il : avoir accusé un homme à tort. François Fillon rappelle, dans son discours aux préfets lundi 13 décembre 2010, que « la sanction a paru trop sévère à leurs collègues » policiers, mais également au « parquet qui a fait appel ». « Passé l'émotion, je ne puis admettre que magistrats et policiers donnent le sentiment de se dresser les uns contre les autres », souligne le Premier ministre. Il précise que ce ne sont ni les magistrats, ni les policiers, « et encore moins les citoyens » qui bénéficient de « cet affaiblissement de l'État », mais « les criminels et les délinquants ». Il appelle chacun « à la raison, à la modération et au sens des responsabilités. Le respect dû à la Justice est un des fondements de l'État, la Justice ayant elle même le devoir d'assurer la cohérence de la chaîne pénale tout entière ».