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La première audition de la mission sur le Mediator, présidée par Gérard Bapt (SRC, Haute-Garonne) et rapportée par Jean-Pierre Door (UMP, Loiret), a été consacrée mercredi 26 janvier 2011 (1) aux témoignages de trois des principaux acteurs de la médiatisation des effets indésirables graves du Mediator : Irène Frachon, médecin pneumologue au CHU de Brest, Grégoire Le Gal, professeur de médecine interne et épidémiologiste dans ce même CHU, et Flore Michelet, jeune pharmacienne dont la thèse soutenue en juin 2010 à Brest comporte la première estimation du nombre de décès dus au Mediator. Les témoins ont expliqué aux députés la genèse de la démarche qui les a conduits à signaler début 2007 deux cas d'effets indésirables graves (un cas d'atteinte des deux valves cardiaques chez une femme sous benfluorex et un cas d'HTAP chez une femme obèse et diabétique sous benfluorex) au centre régional de pharmacovigilance de Brest, puis à présenter lors du congrès européen de pneumologie d'octobre 2008 une quinzaine d'observations d'HTAP de patients sous benfluorex.
Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et Nora Berra, secrétaire d'État à la Santé, considèrent dans un communiqué commun publié lundi 24 janvier 2011 que parmi leurs collaborateurs -qui ont à leur demande rempli d'une déclaration d'intérêts- aucun « ne se trouve en situation de conflit d'intérêts ». Xavier Bertrand avait indiqué le 15 janvier dernier à la réception du rapport de l'Igas sur le Mediator qu'il demanderait aux collaborateurs de son cabinet de déclarer leurs liens d'intérêts (AEF n°250789). Il est par ailleurs rappelé qu'en tant que secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand avait, lors de son audition par la commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique le 26 octobre 2010, exprimé le souhait que les membres des cabinets ministériels établissent désormais une déclaration d'intérêts. Xavier Bertrand, lui-même, indique qu'il a cessé toute activité professionnelle dans le secteur de l'assurance en 2004, date à laquelle il est entré au gouvernement pour la première fois. Quant à Nora Berra (1), elle indique avoir cessé l'ensemble de ses activités professionnelles « dès le début 2009 en amont des élections européennes de juin 2009 auxquelles elle était candidate ».
Le scandale du Mediator et la réforme de la politique du médicament engagée par le ministre de la Santé Xavier Bertrand ont été longuement abordés par le président de la République Nicolas Sarkozy lors de ses voeux adressés, jeudi 20 janvier 2011, aux acteurs de santé, du soin et de la prise en charge de la dépendance. Il s'est engagé sur une réforme « profonde » et des décisions prises « au milieu de l'année » 2011. Avant cette annonce, le président de la République a commencé par rappeler l'exigence du respect de l'Ondam, qui « n'est pas un totem », mais « simplement le signe que la France a décidé de garder la maîtrise de son destin ». Il est également revenu sur la réforme de la médecine de proximité après son déplacement à Orbec (Calvados) le 1er décembre 2010, avant d'aborder la réforme de la dépendance à laquelle il « attache la plus grande importance ».
Le Leem annonce, jeudi 20 janvier 2011, sa décision de « suspendre la participation du laboratoire Servier » au Leem, prise lors de son conseil d'administration du mardi 18 janvier. Cette suspension du syndicat est, selon le Leem, « destinée à permettre aux entreprises du médicament d'engager sereinement des discussions avec les pouvoirs publics dans le cadre du chantier de refonte annoncé le 15 janvier 2011 par Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et aux laboratoires Servier d'organiser librement leur défense ».
La mission d'information sur le « Mediator et la pharmaco-vigilance », présidée par Gérard Bapt (SRC, Haute-Garonne) et rapportée par Jean-Pierre Door (UMP, Loiret), et celle sur les « agences de sécurité sanitaire », présidée et rapportée par Yves Bur (UMP, Bas-Rhin), réunies pour la première fois, mardi 18 janvier 2011, envisagent de rendre leurs conclusions respectives pour le mois de juin prochain. C'est ce qu'ont annoncé mardi en fin de journée les services de l'Assemblée nationale.
Le docteur Aquilino Morelle, chargé de coordonner la mission de l'Igas sur le Mediator, a donné lecture devant la presse pendant près plus d'une heure, samedi 15 janvier 2011, de la synthèse du rapport de 125 pages de l'enquête sur le Mediator effectuée durant six semaines à la demande du ministre de la Santé Xavier Bertrand le 29 novembre 2010. Il conclut, notamment, que ce médicament des laboratoires français Servier, retiré définitivement du marché français le 20 juillet 2010 après sa suspension d'AMM prononcée par le directeur de l'Afssaps en novembre 2009, aurait dû être retiré dès 1999, étant donné les graves effets secondaires signalés dès cette époque (1). Alors que le système de mise sur le marché, d'évaluation et de pharmacovigilance mis en place en 1993 après l'affaire du « sang contaminé » a pu permettre, dans le cas du Mediator, que « le doute profite au laboratoire », selon la formule utilisée par Aquilino Morelle, le ministre de la Santé -qui avait auditionné les trois Inspecteurs (2) le matin même durant quatre heures- a annoncé une série de « mesures radicales ». Celles-ci sont destinées à restaurer la confiance de l'opinion dans le système de santé et dans le médicament.