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En 2010, l'attribution de la PES (prime d'excellence scientifique) « a bénéficié à 795 chercheurs du CNRS, 153 femmes et 642 hommes », indique l'organisme qui, à l'occasion du lancement de la campagne de candidatures à cette prime pour 2011, le 2 février, rend public le bilan 2010 du dispositif. L'un des principaux enseignements est que « la proportion des lauréates (19 %) est largement inférieure à la population des chercheuses concernées (32 %) ». « Au vu de ce constat, l'établissement souhaite, en 2011, susciter davantage de candidatures féminines. »
« Malgré les multiples prises de position de chercheurs, de leurs instances représentatives et des syndicats, la direction du CNRS a ouvert depuis le 3 juin la première campagne de candidature à la PES (prime d'excellence scientifique) », indique l'association SLR (Sauvons la recherche) dans un communiqué, mercredi 16 juin 2010. « Pour faire entendre cette opposition », l'association « appelle aujourd'hui les chercheurs à se joindre à ce refus en adressant un courrier au président de leur section et au président du CNRS ». SLR précise qu'elle a envoyé un message en ce sens « à 50 000 personnes » le 15 juin. Elle pense néanmoins que « l'efficacité de cette action sera fonction de sa visibilité ». « C'est pourquoi la liste des 'refusants de la PES' sera diffusée (avec le consentement des intéressés) sur le site de SLR », ajoute-t-elle. Le 17 juin 2010, ce sont 86 « refusants » qui figurent sur cette liste.
Le CTP (comité technique paritaire) du CNRS, réuni mardi 16 mars 2010, adopte une motion indiquant qu'il « se prononce contre la mise en place d'une prime d'excellence scientifique » dans l'organisme de recherche. La motion est « adoptée à l'unanimité » par les représentants du personnel, « l'administration ne participant pas au vote ». Le texte « propose que les sommes allouées à la prime d'excellence scientifique soient allouées à : une revalorisation des débuts de carrière ; une augmentation significative des avancements (changements de corps) ; une revalorisation de la prime de recherche pour tous les chercheurs ».
Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, souhaite que la prime d'excellence scientifique soit versée aux jeunes chercheurs lauréats de l'ERC (Conseil européen de la recherche) menant leurs travaux en France « à son montant maximum, c'est-à-dire 15 000 euros par an, comme a décidé de le faire le CNRS » (AEF n°287162). Elle reçoit les lauréats français et étrangers de l'appel à projets « starting grant » de l'ERC 2009, ainsi que les admissibles, jeudi 22 octobre 2009. « On ne peut contraindre les organismes de recherche à donner ces primes, mais c'est le souhait du ministère. Et certains, comme le CNRS, l'ont déjà fait », indique l'entourage de la ministre.
Le CNRS prévoit une « application en deux temps » de la PES (prime d'excellence scientifique) car celle-ci « nécessite une concertation approfondie avec l'ensemble des acteurs concernés ». C'est ce qu'indique une note détaillant le dispositif élaboré par l'organisme de recherche et qu'AEF s'est procurée. En 2009, l'attribution de la PES au CNRS serait « la plus automatique possible » et fondée sur « la base d'un critère factuel » : seuls les bénéficiaires de type 1 (lauréats d'une distinction de niveau national ou international) et 2 (personnels apportant une contribution exceptionnelle à la recherche) seront concernés (1). En 2010, les critères d'attribution pour les bénéficiaires de type 2 et 3 (chercheurs dont l'activité est jugée d'un niveau élevé par les instances d'évaluation) évolueront « sur la base d'une discussion plus approfondie ».
Les conseils scientifiques de trois département thématiques du CNRS (SHS, MPPU et EDD) ont adopté des motions hostiles à la PES (prime d'excellence scientifique), qu'AEF s'est procuré. Les syndicats SNCS-FSU, SNTRS-CGT et Sgen-CFDT-Recherche-EPST de l'Inserm ont également contesté la mise en place de cette prime.