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« Chaque composante dispose d'un 'référent qualité', chargé d'organiser la mise en œuvre des enquêtes d'évaluation des formations, puis d'en transmettre les résultats aux équipes pédagogiques […]. Des commissions de suivi des formations sont mises en place pour analyser les résultats des enquêtes et proposer des actions correctives » : telle est la première phase du processus de management de la qualité des formations à l'université de Strasbourg, indique début mars 2011 à AEF Annie Cheminat, vice-présidente déléguée « évaluation-qualité ». Résultat d'une concertation en interne, le dispositif d'évaluation des formations par les étudiants a été adopté le 25 janvier par le conseil d'administration de l'université. Une charte stipule les conditions de mise en œuvre des enquêtes, selon un calendrier approuvé par le Cevu. « Pour que cette dynamique s'impose à l'ensemble des formations et porte ses fruits, il faudra non seulement que les enseignants expliquent aux étudiants pourquoi il est important de répondre, mais surtout que ceux-ci perçoivent concrètement l'impact de ces enquêtes », estime Annie Cheminat.
Les sept membres fondateurs du PRES Université de Bordeaux (1) ont adopté une charte qualité des formations et de l'environnement pédagogique. Présenté le 1er mars 2011, ce texte fixe pour principe la mise en place par chaque membre du PRES d'un dispositif d'évaluation des enseignements par les étudiants à l'échelle de l'établissement ou de chaque composante. Ce dispositif sera assorti d'un comité de pilotage et d'objectifs clairement identifiés, d'indicateurs pour en mesurer l'efficacité et d'un engagement à exploiter et diffuser les résultats. La charte laisse en revanche une grande latitude aux établissements pour leurs évaluations. Ainsi, le périmètre de ce qui est évalué (la formation dans son ensemble, certaines disciplines, chaque séquence pédagogique) et la fréquence des évaluations (après chaque cours ou module, semestrielle, annuelle) reste à leur libre appréciation. La charte n'impose pas non plus de questionnaire d'évaluation commun à l'ensemble des établissements.
« Les relations entre le monde de l'évaluation et celui de l'enseignement supérieur ont toujours été conflictuelles. C'est un vieux couple pratiquement destiné à ne pas s'entendre », observe Marc Romainville, professeur aux Facultés universitaires de Namur, en Belgique. Il intervient lors de la session de clôture du 23e colloque de l'Admee-Europe (Association pour le développement des méthodologies d'évaluation en éducation), intitulée : « Évaluation et enseignement supérieur : un couple maudit ? » Selon Marc Romainville, « il faut trouver des points d'équilibre, car trop d'évaluation tue l'évaluation : trop peu conduit à un jugement arbitraire et trop d'évaluation amène une forme d'illusion scientiste qui frôle l'overdose ». Selon l'universitaire, « il faut s'assurer que l'évaluation est vraiment au service de l'amélioration de l'enseignement supérieur », reprenant à son compte une citation de François Rabelais : « Évaluation sans valeur n'est que ruine de l'âme. »
« L'évaluation par les étudiants, par les feed-back formatifs qu'elle produit, est de nature à contribuer à l'amélioration de la qualité des enseignements, à la condition d'avoir été implantée selon quelques principes simples, mais strictement indispensables », indique l'une des contributions à un ouvrage collectif intitulé « L'évaluation dans l'enseignement supérieur en questions » (1). Cette contribution émane de Marc Romainville, professeur aux facultés universitaires de Namur (Belgique), où il est responsable du service de pédagogie universitaire.
L'UCBL (université Claude-Bernard Lyon-I) lance un portail pour l'évaluation en ligne des enseignements par les étudiants, présenté le 23 mars 2010 à Lyon. L'outil, mis en place par le service iCAP (innovation conception et accompagnement pour la pédagogie) de l'université, est utilisé depuis janvier 2010. Pour cette politique d'évaluation, basée sur une démarche de volontariat des enseignants, le Cevu de l'UCBL a fixé comme objectif « que 100 % des cours soient évalués entre 2010 et 2014 », indique Patrick Boiron, vice-président Cevu délégué aux TIC et à la pédagogie.
« L'évaluation des enseignements par les étudiants est entrée dans les mœurs à Lille-I », indique à AEF Martine Cassette, directrice de l'Ofip (Observatoire des formations et de l'insertion professionnelle). « Aujourd'hui, les responsables de formation ont compris qu'il ne s'agit pas d'engager une chasse aux sorcières mais bien au contraire de leur fournir des informations qui leur sont utiles », estime-t-elle. L'université lilloise des sciences et technologies a été citée à plusieurs reprises par l'Aeres comme un exemple à suivre (AEF n°286797). Elle pratique en effet l'évaluation des enseignements par les étudiants depuis 1998. La démarche, d'abord limitée, a été généralisée à partir de 2005 à l'ensemble des formations de niveau licence. L'Ofip est alors passé d'un traitement papier à un traitement informatisé, pour pouvoir faire face à l'afflux des données.