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« En l'absence d'une politique claire pour l'enseignement et sa valorisation, les enseignants-chercheurs sont souvent réticents » à entrer dans la démarche d'évaluation des enseignements par les étudiants, affirme Isabelle Chênerie, directrice du service universitaire de pédagogie de l'université Toulouse-III Paul-Sabatier, interrogée par AEF sur la faible diffusion de cette évaluation en France (AEF n°246542). Elle est également présidente du réseau des Sup (services universitaires de pédagogie) et enseignant-chercheur en électronique (1). Selon Isabelle Chênerie, il faudrait aussi « améliorer la formation à la pédagogie des enseignants-chercheurs, qui est actuellement très limitée » et inciter les universités à se servir des nouveaux outils dont elles disposent avec l'autonomie pour « valoriser les activités d'enseignement ». Elle revient également sur la mise en place de cette démarche à l'université Toulouse-III.
Les sept membres fondateurs du PRES Université de Bordeaux (1) ont adopté une charte qualité des formations et de l'environnement pédagogique. Présenté le 1er mars 2011, ce texte fixe pour principe la mise en place par chaque membre du PRES d'un dispositif d'évaluation des enseignements par les étudiants à l'échelle de l'établissement ou de chaque composante. Ce dispositif sera assorti d'un comité de pilotage et d'objectifs clairement identifiés, d'indicateurs pour en mesurer l'efficacité et d'un engagement à exploiter et diffuser les résultats. La charte laisse en revanche une grande latitude aux établissements pour leurs évaluations. Ainsi, le périmètre de ce qui est évalué (la formation dans son ensemble, certaines disciplines, chaque séquence pédagogique) et la fréquence des évaluations (après chaque cours ou module, semestrielle, annuelle) reste à leur libre appréciation. La charte n'impose pas non plus de questionnaire d'évaluation commun à l'ensemble des établissements.
« Les relations entre le monde de l'évaluation et celui de l'enseignement supérieur ont toujours été conflictuelles. C'est un vieux couple pratiquement destiné à ne pas s'entendre », observe Marc Romainville, professeur aux Facultés universitaires de Namur, en Belgique. Il intervient lors de la session de clôture du 23e colloque de l'Admee-Europe (Association pour le développement des méthodologies d'évaluation en éducation), intitulée : « Évaluation et enseignement supérieur : un couple maudit ? » Selon Marc Romainville, « il faut trouver des points d'équilibre, car trop d'évaluation tue l'évaluation : trop peu conduit à un jugement arbitraire et trop d'évaluation amène une forme d'illusion scientiste qui frôle l'overdose ». Selon l'universitaire, « il faut s'assurer que l'évaluation est vraiment au service de l'amélioration de l'enseignement supérieur », reprenant à son compte une citation de François Rabelais : « Évaluation sans valeur n'est que ruine de l'âme. »
« L'évaluation par les étudiants, par les feed-back formatifs qu'elle produit, est de nature à contribuer à l'amélioration de la qualité des enseignements, à la condition d'avoir été implantée selon quelques principes simples, mais strictement indispensables », indique l'une des contributions à un ouvrage collectif intitulé « L'évaluation dans l'enseignement supérieur en questions » (1). Cette contribution émane de Marc Romainville, professeur aux facultés universitaires de Namur (Belgique), où il est responsable du service de pédagogie universitaire.
L'UCBL (université Claude-Bernard Lyon-I) lance un portail pour l'évaluation en ligne des enseignements par les étudiants, présenté le 23 mars 2010 à Lyon. L'outil, mis en place par le service iCAP (innovation conception et accompagnement pour la pédagogie) de l'université, est utilisé depuis janvier 2010. Pour cette politique d'évaluation, basée sur une démarche de volontariat des enseignants, le Cevu de l'UCBL a fixé comme objectif « que 100 % des cours soient évalués entre 2010 et 2014 », indique Patrick Boiron, vice-président Cevu délégué aux TIC et à la pédagogie.