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Un comité de coordination interministériel regroupant tous les ministères concernés se réunira l'année prochaine pour lancer le prochain plan triennal de lutte contre la drogue, indique à AEF Sécurité globale le président de la Mildt (mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies). Étienne Apaire tire un premier bilan de la période 2008-2011 et donne les premières pistes concernant le prochain plan, dont la préparation relève de la Mildt. « 80 % des 193 mesures du plan 2008-2011 sont mises en oeuvre », assure-t-il. Le magistrat spécialiste du crime organisé s'attend à « une hausse très forte des expérimentations de cocaïne », car « les organisations criminelles mexicaines, colombiennes et vénézuéliennes ont fait de l'Europe leur second marché ». Les drogues de synthèses constituent « le défi le plus important pour l'avenir », prévoit-il. Alors que la France a fait de la lutte contre la drogue une des priorités de sa présidence du G8, Étienne Apaire souligne que cette question « ne peut pas être seulement une question nationale ». En ce qui concerne la lutte contre la drogue en France, le président de la Mildt confirme l'éclatement des différentes réponses des administrations. C'est pourquoi il se réjouit de la mise en place récente d'un coordonnateur de la lutte contre la drogue au ministère de l'Intérieur (AEF Sécurité globale n°247021).
« La lutte contre le trafic de drogue, priorité absolue pour la sécurité des Français et la cohésion nationale, sera animée et coordonnée par le ministre de l'intérieur dans le cadre d'un groupe opérationnel réunissant les responsables des services de lutte contre le trafic », indique Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, lors du conseil des ministres, mercredi 23 février 2011. Un décret paru au Journal Officiel ce matin crée en effet ce « groupe opérationnel » (AEF Sécurité globale n°247472). Placé auprès du comité interministériel de lutte contre la drogue et la toxicomanie et de prévention des dépendances, ce groupe est présidé par le ministre de l'Intérieur ou son représentant. Le décret modifie en effet le code de santé publique afin que le Premier ministre puisse « confier la présidence du comité interministériel au ministre de l'Intérieur lorsque ce comité examine des questions relatives à la lutte contre le trafic de drogue ».
La naissance de la DRS (division du renseignement et de la stratégie) au sein de l'OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants) « est motivée par le constat qu'il fallait mieux articuler l'opérationnel et la réflexion stratégique » afin de mieux repérer les « tendances émergentes » en matière de trafic de stupéfiants, explique à AEF Sécurité globale Lucas Philippe. L'ancien coordinateur des Gir (groupes d'intervention régionaux), nommé à la tête de cette division depuis l'été 2010, souligne qu'il « était nécessaire de renforcer les liens entre le judiciaire et le renseignement, mais aussi le répressif avec le préventif ». La DRS a donc à faire à des acteurs divers et cherche à « rationaliser les choses, mettre fin à une certaine dilution des travaux » menés sur les stupéfiants. Un groupe de travail a été constitué sur « l'évaluation des menaces » : son rôle est de produire une « étude de référence, qui pourra être notre matrice pour les années à venir ».
La politique de lutte contre la drogue « implique une trentaine de programmes ministériels et génère souvent des approches isolées préjudiciables à l'efficacité et à la lisibilité de l'action publique ». C'est ce qu'indique le document de politique transversale du projet de loi de finances 2011 consacré à la politique de lutte contre les drogues et les toxicomanies, réalisé par la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). Les crédits consacrés à la politique transversale dans le PLF 2011 sont de 1,147 milliard d'euros en autorisation d'engagement et de 1,148 milliard en crédit de paiement. La police nationale y contribue à hauteur de 199,29 millions d'euros de crédit de paiement, la gendarmerie 69,49 millions d'euros et le programme « justice judiciaire » à hauteur de 68,43 millions d'euros.