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« La hausse du projet de budget, proposée en février 2011, est selon moi une simple tactique de l'exécutif, et je ne suis pas sûr que la contribution fédérale à l'effort de R&D pourra être augmentée en 2012 » analyse Antoine Mynard, attaché pour la science et la technologie au consulat de France à Boston (ambassade de France aux États-Unis) dans un entretien à AEF. Il revient ainsi sur le « contexte politique complexe », et sur la situation budgétaire et financière qui « constitue la plus grande menace pour le budget de R&D » américain. Le projet de budget 2012 prévoit actuellement entre 145 milliards et 150 milliards de dollars (entre 98 milliards et 101 milliards d'euros) pour l'effort de R&D par le gouvernement fédéral sur un total de 397 milliards de dollars (268 milliards d'euros) que consacrent les États-Unis à la recherche. Antoine Mynard évoque également le plan de relance Arra (American recovery and reinvestment act) de 2009 qu'il qualifie d'« effort positif immédiat, même si en termes d'innovation, il se passera une dizaine d'années avant que le changement ne se matérialise vraiment ». En effet, si « plus de 80 % des 58 milliards d'euros » de crédits consacrés à la R&D dans le plan Arra ont été consommés, 18 % des montants versés aux porteurs de projets n'ont toujours pas été dépensés à la fin 2010. Il revient enfin sur le système de protection de la propriété intellectuelle américaine, en cours de réforme depuis les années 60.
La mission pour la science et la technologie de l'ambassade de France aux États-Unis lance la deuxième édition du programme Netva, qui doit sélectionner cinq lauréats souhaitant « approcher le marché ou des partenaires technologiques aux États-Unis afin d'assurer leur avenir ou leur développement ». L'appel s'adresse aux start-up et PME dont le chiffre d'affaires est inférieur à deux millions d'euros et qui emploient moins de 20 salariés. Ce programme est lancé en partenariat avec le centre d'entrepreneuriat technologique de Boston University et le réseau des incubateurs et technopôles français Retis. Les candidats ont jusqu'au 30 avril pour déposer leur candidature, pour une sélection des dossiers et une annonce des résultats en juin.
En 2012, le montant total du budget américain pour la R&D serait de 147,9 milliards de dollars (108,2 milliards d'euros), soit une augmentation de 0,5 % (+ 772 millions de dollars) par rapport aux prévisions annoncées en 2010 par l'administration américaine pour 2012. Le projet de budget pour l'année fiscale 2012 a été présenté par Barack Obama le 14 février 2011. Sur ce total, les dépenses de R&D civile seraient de 66,8 Md$ (48,8 Md€), soit + 6,5 % (+ 4,1 Md$, 3 Md€), au détriment de la recherche militaire qui diminuerait de 3,9 % (81,15 Md$ pour 2012, 59,4 Md€). « C'est un budget dont nous pouvons être fiers », estime John Holdren, directeur de l'OSTP (Office gouvernemental pour la science et la technologie) et conseiller du président des États-Unis Barack Obama.
« Même si les États-Unis continuent à jouer un rôle majeur en réalisant 34 % des dépenses de recherche mondiale, contre 24 % pour l'Union européenne, l'Asie poursuit son ascension. » C'est l'un des enseignements du rapport biennal 2010 de l'OST sur les indicateurs de sciences et de technologies. Dans le détail, la Chine est troisième (9,3 % de la dépense de R&D mondiale), et se rapproche progressivement du Japon qui est à la deuxième place (13,5 %) ; l'Allemagne est quatrième (6,4%) devant la France (3,8%), la Corée du Sud est sixième (3,7 %) tandis que le Royaume-Uni est à la septième place (3,5%) et l'Inde est huitième (2,2 %). L'OST prend appui sur les dépenses de R&D, les productions scientifiques via les publications et les dépôts de brevets, afin d'établir une comparaison entre l'Union européenne, les États-Unis, le Japon et la Chine.
« Paris reste une place exceptionnelle pour faire des mathématiques, mais pour être franc, je ne serais jamais parti aux États-Unis si j'avais eu le sentiment d'être bien traité en France », confie Ngô Bào Châu, l'un des deux lauréats français de la médaille Fields 2010, lors d'un « point presse » mardi 16 novembre 2010 à l'université Paris-Sud, où il est professeur, juste avant une cérémonie organisée par l'université en son honneur. « La France n'accorde pas de salaires décents à ses jeunes chercheurs », précise-t-il, justifiant ainsi son choix de partir aux États-Unis, où il est d'abord détaché pendant trois ans à l'Institute for advanced study de Princeton, puis jusqu'en 2012 à l'université de Chicago. Il compte toutefois passer « au moins un mois par an en France », entre l'université Paris-Sud et l'université Paris-Nord (Paris-XIII), où il est « professeur invité permanent ».
« Les États-Unis ne représentent plus le 'colosse de la science' dominant le paysage de la recherche en termes de production de publications scientifiques qu'il était il y a trente ans », constate Thomson Reuters dans son étude « Global Research Report : United States », publiée lundi 15 novembre 2010. Les États-Unis « partagent désormais leur règne avec l'Union européenne et l'Asie-Pacifique ». « En termes d'impact de citations, les États-Unis occupent toujours une position de leader , même celle-ci s'érode. L'Europe commence à atteindre une performance équivalente, il en sera de même pour les pays asiatiques dans dix ou vingt ans selon les experts », souligne Thomson Reuters.