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« L'avenir s'assombrit à nouveau », prévient mercredi 11 mai 2011 la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers). Au vu de son indicateur de conjoncture commerciale, les ventes de logements neufs par les promoteurs immobiliers accusent « un repli de 24 % au premier trimestre 2011 » par rapport au premier trimestre 2010. La FPI explique « ce net infléchissement, plus important qu'attendu » par la forte baisse des ventes aux investisseurs via le dispositif fiscal Scellier d'incitation à l'investissement locatif (à raison de - 35 % par rapport au premier trimestre 2010 et de - 46 % par rapport au quatrième trimestre 2010) et par le lent démarrage du nouveau dispositif d'aide à l'accession, le PTZ+. Ainsi, les ventes de logements neufs en accession à la propriété sont en baisse de 16 % au premier trimestre 2011 par rapport au premier trimestre 2010.
« Nous nous attendons à ce que la BCE [Banque centrale européenne], qui vient de relever son taux directeur de 25 points de base (soit de 0,25 %) pour le porter à 1,25 %, procède à un nouveau resserrement de sa politique monétaire cette année », prévient Philippe Taboret, le directeur général du courtier en immobilier Cafpi dans un entretien le 8 avril 2011 à AEF Habitat et Urbanisme. « Ce taux était maintenu à un niveau exceptionnellement bas de 1 % depuis mai 2009 ». « Or on n'a jamais vu une banque centrale agir de façon ponctuelle aussi faiblement », reprend Philippe Taboret. « Tous les analystes s'attendent à une nouvelle augmentation, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE ayant à coeur de juguler tout retour de l'inflation et de doper l'euro sur les marchés financiers internationaux. »
« Les prix des logements neufs vont avoir tendance à ralentir sérieusement en 2011 : les conditions des taux d'intérêt des crédits hypothécaires sont moins favorables comme le dispositif gouvernemental Scellier d'incitation à l'investissement locatif. Comme nous nous attendons à une érosion de la solvabilité des ménages, nous sommes très prudents en matière de prix », prévient Olivier Mitterrand, le P-DG du promoteur immobilier « Les Nouveaux Constructeurs », à l'occasion de la présentation des résultats du groupe, mercredi 30 mars. « Ainsi, nous ne répondons pas aux demandes de consultation des collectivités locales purement financières, où l'aménageur public recherche en tout et pour tout un prix maximum pour son terrain. Nous répondons en revanche lorsque les consultations portent sur des projets qui tiennent compte de la qualité architecturale, de l'urbanisme, etc. », précise-t-il.
« L'année immobilière 2010 s'est terminée sur un rush sans précédent », révèle à AEF Habitat et Urbanisme Michel Mouillart, expert du marché du logement et professeur à l'université Paris Ouest. « Au quatrième trimestre, on peut estimer qu'à l'échelon national, 40 000 à 50 000 logements neufs et anciens ont été vendus, en plus des volumes qui s'échangent habituellement ». Plusieurs éléments se sont cumulés pour expliquer cette accélération de fin d'année. « Les particuliers ont profité du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, qui s'appliquait [pour les emprunts contractés] jusqu'à la fin de l'année 2010. En outre, l'ancien PTZ (prêt à taux zéro) était plus avantageux dans les zones rurales que le nouveau dispositif PTZ + ». Enfin, les investisseurs ont profité du dispositif Scellier d'incitation à l'investissement locatif.
« Ma conviction est que le marché du logement [privé] neuf devrait être à peu près stable » en 2011, annonce François Bertière, le PDG de Bouygues Immobilier, à l'occasion de la présentation, lundi 7 mars 2011, des résultats du promoteur sur l'exercice 2010. « La remontée modérée des taux d'intérêt, qui restent néanmoins à des niveaux historiquement bas, et l'orientation à la hausse des prix en raison de tensions sur le foncier, trop rare et donc trop cher » devraient être contrebalancées par la demande de logements, structurellement plus importante que l'offre existante, et les dispositifs d'aides gouvernementales dont le PTZ+ et le régime fiscal Scellier de soutien à l'investissement locatif.