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« Nous avons dénombré 10 000 gardes à vue entre le 16 avril et le 2 mai 2011. Sur ce total, 4 000 gardés à vue ont demandé la présence d'un avocat, soit 40 %. Il y a eu 3 500 entretiens de 30 minutes entre clients et avocats et ces derniers ont été présents au cours des auditions de leurs clients dans 2 500 procédures », annonce à AEF Sécurité globale le directeur central adjoint de la sécurité publique, Christian Loiseau (AEF Sécurité globale n°242718). Ces données n'incluent donc pas le ressort de Paris et de la petite couronne, qui dépendent de la Préfecture de police (AEF Sécurité globale n°242914). La DCSP a décompté 889 carences totales, c'est-à-dire des cas dans lesquels les avocats ont été sollicités mais ne se sont pas présentés. Même s'il juge qu'il est « un peu tôt pour tirer des conclusions », Christian Loiseau fait état d'une baisse de 5 à 6 % du nombre de gardes à vue par rapport à la même période l'année dernière. Il souligne que « seulement 45 % des mis en cause sont entendus sous le régime de la garde à vue », ce qui démontre que des auditions sans contraintes sont possibles selon lui.
Le projet de loi de finances rectificative enregistré à l'Assemblée nationale le 11 mai 2011 prévoit l'ouverture de 10,5 millions d'euros en autorisations d'engagement et crédits de paiement pour le programme « police nationale », afin de « financer la mise en oeuvre de la loi du 14 avril 2011 relative à la garde à vue ». Pour la gendarmerie, la loi propose d'ouvrir 4,5 millions d'euros en crédits de paiement, afin de financer l'impact de la réforme. Le projet de loi précise que l'ouverture de crédits proposée permettra « un réaménagement des cellules de garde à vue ainsi que l'installation de détecteurs de métaux », mais également d' « équiper des salles » dédiées à la présence des avocats. Une partie des crédits supplémentaires ouvertes permettra également « d'installer des systèmes de visioconférence ».
Le report de l'intervention de l'avocat en garde à vue a un « caractère nécessairement exceptionnel » et intervient « dans des hypothèses tout à fait rarissimes », indique la circulaire relative aux droits de la personne gardée à vue de la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice du 15 avril 2011. Cette circulaire, dont AEF Sécurité globale a obtenu copie, fait suite aux arrêts de l'Assemblée plénière de la Cour de cassation du 15 avril 2011 qui entraînent l'application immédiate de la notification du droit au silence et de la présence effective de l'avocat lors des auditions (AEF Sécurité globale n°243074). La circulaire rappelle ainsi que, selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et des arrêts de la Cour de cassation du 19 octobre 2010 (AEF Sécurité globale n°257713), « l'existence de raisons impérieuses tenant aux circonstances particulières de l'espèce peut justifier la restriction exceptionnelle de l'accès à un avocat dès le début de la garde à vue. Ces raisons impérieuses doivent être appréciées in concreto et non au regard de la seule qualification des faits ».