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« Nous devons absolument définir un 'business model', qui nous permette de passer de 30 000 à 40 000 ingénieurs formés par an. L'État n'a pas les moyens de nous financer, donc nous devons négocier avec les industriels. Ensuite se pose aussi la question des droits d'inscription. Par rapport à l'étranger, notamment les pays anglo-saxons, le budget que les écoles françaises d'ingénieurs consacrent à la formation d'un étudiant (…) est trois fois moins important. Comment comble-t-on ce déficit ? », s'interroge Christian Lerminiaux, nouveau président de la Cdefi, dans une interview à AEF. Il estime qu'une piste de financement peut être celle des étudiants étrangers : « Il faut arrêter de faire du misérabilisme et croire que la France a une vocation d'évangélisation de la planète ! (…) Cela nous coûte, et en plus cela nous dessert. (…) Le modèle des écoles d'ingénieurs françaises est très demandé à l'étranger, mais nous n'avons pas de business model pour l'exporter. Alors, on le fait de manière folklorique, on le brade, et on fait du transfert d'ingénierie pédagogique qui s'apparente à du transfert de technologie. Je crois vraiment que tout le modèle est à revoir. »
Créer des « ateliers incubateurs de créativité dans chaque école ou pour chaque regroupement d'écoles », afin d'offrir aux étudiants motivés les ressources et les conseils nécessaires « pour concrétiser et développer leurs projets ». C'est l'une des dix propositions du rapport de l'institut Montaigne intitulé « Adapter la formation des ingénieurs à la mondialisation », rendu public le 3 février 2011. « Il s'agit désormais de faire face à une innovation décentralisée et multiforme qui n'est plus le monopole des grands programmes (programme nucléaire, TGV, le Concorde, le plan calcul, etc.) », expliquent les auteurs du rapport, Romain Bordier, Aloïs Kirchner et Jonathan Nussbaumer, trois anciens élèves de Polytechnique sortis en 2009. L'enjeu est de « préserver » ce qui fait la force des jeunes ingénieurs formés en France, « à savoir leur culture scientifique de haut niveau, leur faculté d'abstraction et leurs fortes capacités d'adaptation comme de travail ».
L'Aeres est « une agence d'évaluation » qui a « vocation à évaluer les formations universitaires existantes » et non à « élaborer le cahier des charges de formations à venir », rôle qui appartient « à l'État », affirme la Cdefi, jeudi 6 janvier 2011, réagissant au rapport de l'Aeres sur la formation universitaire au métier d'ingénieur (AEF n°252789 et AEF n°252958). Cette position a fait l'objet d'un courrier envoyé au président de l'Aeres et le bureau rencontrera Valérie Pécresse « dans les prochains jours » pour évoquer notamment cette question. « Il n'existe en France qu'une seule sorte de formations d'ingénieurs définie par la loi depuis 1934 et soumises à l'évaluation d'une instance légale : la Commission des titres d'ingénieurs », ajoute l'association. Cette dernière ne conteste pas l'autorité de l'Aeres dans l'évaluation de la recherche, mais elle ne lui reconnaît « aucune prérogative dans le processus d'habilitation des formations d'ingénieurs ».
L'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) a publié le 14 décembre 2010 une étude sur la « formation universitaire au métier d'ingénieur », dans laquelle elle propose une typologie des diverses filières d'ingénierie : le modèle américain, le modèle français de formation intégrée sans concours intermédiaire et le modèle type des écoles d'ingénieurs françaises. Elle propose, à partir de cette comparaison, un quatrième « modèle » pour un cursus d'ingénierie au sein de l'université, qui se rapproche du modèle international (AEF n°252958).
Les écoles d'ingénieurs placées sous la tutelle du MESR « s'étonnent de ne pas disposer à cette date d'informations sur l'allocation de leurs moyens pour l'année 2011, alors même que les grands arbitrages budgétaires sont actuellement en voie de finalisation », écrit Paul Jacquet, président de la Cdefi, dans une lettre ouverte à Valérie Pécresse en date du 8 décembre 2010. « Cette préoccupation se fait d'autant plus vive que la Cdefi avait appelé l'attention de vos services au mois d'octobre sur les informations budgétaires relatives aux formations d'ingénieurs et inscrites dans le PLF 2011. En effet, nous avions alors constaté que le seul opérateur de la Mires à subir une diminution de crédits de l'ordre de 16 % était celui des écoles d'ingénieurs. Vos services nous avaient indiqué qu'il s'agissait d'une erreur qui serait rectifiée. Or, ces mêmes informations figurent toujours dans le PLF 2011, alors même que celui-ci a déjà été voté en première lecture par l'Assemblée nationale (AEF n°255326) [et par le Sénat (AEF n°253623)]. Je ne comprends pas ce manque d'information et la persistance de telles erreurs », souligne Paul Jacquet.