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L'augmentation des restes à charge auxquels doivent faire face les familles dans le cadre de la couverture dépendance « ne pose pas de problème, sauf lorsque les personnes concernées connaissent de réelles difficultés économiques », estime Mathias Matallah, président du cabinet de conseil en protection sociale et assurance de personnes Jalma, interrogé par AEF. Il estime ainsi que le taux élevé d'épargne chez les personnes de plus de 70 ans permet globalement de faire face au coût de la dépendance. Et si les dépenses auxquelles ils doivent faire face en cas de perte d'autonomie peut les conduire à amputer leur patrimoine, cette situation ne devrait pas pour autant justifier la mise en place d'un « bouclier » dépendance tel qu'a pu le proposer l'association « UFC-Que Choisir » ou envisagé (avec des modalités différentes) dans le pré-rapport du quatrième groupe de travail sur la dépendance animé par Bertrand Fragonard. « Il n'y a pas de raison que l'État soit tenu de réassurer ce patrimoine en instaurant l'équivalent du mécanisme de 'bouclier sanitaire' ».
« 17 millions de personnes âgées sont concernés par la prévention de la perte d'autonomie. Grâce aux informations dont elles disposent (carrières, revenus, vulnérabilité sociale,…), les caisses de retraite sont en mesure d'assurer un ciblage efficace et réactif des actions de prévention vers les publics confrontés à des événements fragilisateurs (sortie d'hôpital, veuvage, accident, problème de santé, etc) ». Fort de ce constat, les trois principales caisses de retraite en France, la Cnav, le RSI et la MSA ont annoncé, jeudi 26 mai 2011, l'adoption d'une « délibération commune en faveur d'une politique active de prévention de la perte d'autonomie à destination des personnes âgées » laquelle peut « contribuer à juguler les dépenses liées à la compensation de la perte d'autonomie ».
Le financement de la dépendance « doit aborder de front la question de la solidarité intergénérationnelle. Il est clair que la répartition des revenus dans notre pays a subi depuis 50 ans des mutations extrêmement structurantes : 14 % des Français vivent avec moins de 60 % du revenu moyen, une situation qui touche 7 % des personnes de plus de 60 ans et 19,5 % des personnes de 20 à 25 ans… » C'est ce que déclare la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot à l'occasion d'un débat interdépartemental sur la dépendance, organisé vendredi 27 mai 2011, à la Maison de la chimie, à Paris. La ministre y a par ailleurs réaffirmé que « le socle de la prise en charge » du risque de perte d'autonomie devait continuer à relever de la « solidarité nationale ». « 80 % des dépenses relèvent de la solidarité nationale et il ne saurait en être autrement ». Elle note toutefois que ce débat sur le financement ne doit pas empêcher de continuer à chercher des « marges d'efficience », citant l'exemple d'un directeur de maison de retraite qui estime avoir économisé 1 000 journées d'hospitalisation de ses résidents en ayant embauché un médecin salarié… Elle assure avoir vu « avec plaisir se fermer la porte du recours sur succession » dans les pistes de financement envisagées par le gouvernement assurant au passage y être « un petit peu pour quelque chose… »
Le quatrième groupe de travail sur la dépendance, animé par Bertrand Fragonard et consacré à une stratégie pour la « couverture de la dépendance des personnes âgées » se réunissait aujourd'hui mercredi 25 mai 2011 pour examiner une première version du rapport qu'il prévoit de finaliser le 15 juin 2011. Ce document prévoit trois principaux scénarios allant du tout public (mise en place d'une prise en charge publique de la dépendance par la sécurité sociale), scénario qui a plutôt la faveur des syndicats et qui était examiné ce jour, au tout privé (obligation de souscrire un contrat d'assurance privé à partir d'un certain âge). Entre ces deux scénarios figure celui d'une « consolidation du système actuel ». C'est le scénario le plus probable eu égard aux déclarations récentes de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot soulignant son attachement au maintien d'un « socle massif de solidarité » et écartant la « privatisation » du financement. Ce scénario suppose toutefois de prendre une série de mesures afin de répondre aux besoins de financement futur de l'APA. Le groupe de travail propose entre autres un alourdissement des droits de succession, une deuxième journée de solidarité, la hausse de la CSG notamment celle des retraités imposables ou encore l'imposition des majorations de retraites des familles de 3 enfants et plus. Mesures que la CFTC critique aujourd'hui vivement en parlant pour certaines de pistes « inacceptables ».
L'ADF, qui avait organisé des « assises de l'autonomie et de la dépendance » l'hiver dernier (1) en vue d'apporter la contribution des départements au débat national conduit par la ministre des Solidarités et de la Cohésion nationale, Roselyne Bachelot, puis qui participe à chacun des quatre groupes de travail mis en place par la ministre, rend publiques ses propositions, ce vendredi 20 mai 2011, lors de son assemblée générale à l'Assemblée nationale. Elles seront débattues, voire amendées, avant d'être à nouveau examinées en réunion de bureau aux mois de juin et juillet. Au stade actuel, les 55 propositions présentées devant les journalistes de l'AJIS, le mercredi 18 mai 2011, par le président de l'ADF, le président socialiste du conseil général des Côtes d'Armor, Claudy Lebreton, ne constituent qu'un avant-projet susceptibles de modifications.