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Aider les entreprises en Bourgogne à gérer le fait religieux : tel est l'objectif des deux sessions de formation que Solid'Ère met en place, gratuitement, en septembre 2011. Une première réunion d'information, organisée lundi 6 juin 2011 à Dijon en présence de Dounia Bouzar, anthropologue et expert auprès du Conseil de l'Europe, a attiré 28 entreprises et organismes publics employeurs. Créée en 2004 par Céline Gaschen, l'association Solid'Ère vise à la promotion de la RSE auprès des différents acteurs socio-économiques de la région, portant notamment en Bourgogne la Charte de la diversité qu'ont signée 70 entreprises de la région (pour 3 000 environ en France). Son action bénéficie du soutien financier du FSE, du conseil régional, du conseil général de Côte-d'Or, de la ville de Dijon et de la direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale.
La Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) recommande au gouvernement de « confier au Défenseur des droits la mise en place d'un cadre de dialogue […] portant sur la prise en compte du fait religieux dans le secteur public et privé », dans une délibération relative à l'expression de la liberté religieuse au travail rendue lundi 28 mars 2011. S'appuyant sur quelque 80 délibérations adoptées sur ce thème et sur les résultats de diverses consultations, la Haute Autorité estime en effet nécessaire, dans cette délibération n° 2011-67 du 28 mars 2011, « de mettre en place un cadre de concertation dédié à la réflexion sur la prise en compte du fait religieux dans le monde du travail ».
« Si dans les entreprises publiques, la laïcité est synonyme de neutralité, contrairement aux idées reçues, tel n'est pas le cas, en revanche, dans les entreprises privées. […] La difficulté consiste donc à concilier la liberté de religion et de conscience du salarié avec les objectifs business et la bonne marche de l'entreprise », explique maître Agnès Cloarec-Mérendon, avocate et associée du département droit social au sein du cabinet Latham & Atkins, à l'occasion de la table ronde « Gérer la diversité religieuse en entreprise », mercredi 16 mars 2011 à Paris, dans le cadre du colloque Global RH, organisé par RH&M. Mais alors, comment « canaliser la liberté religieuse » en entreprise ? Si des règles juridiques existent et que certaines entreprises ont pris l'initiative de sensibiliser leurs collaborateurs au fait religieux, Dounia Bouzar, anthropologue, conseille de trouver des modes alternatifs pour résoudre les problématiques qui y sont liées.
« Tous les acteurs s'accordent sur le fait que le grand défi posé par la gestion de la diversité religieuse en entreprise, et plus largement par la résurgence des manifestations religieuses dans l'espace social, est l'impératif de protection de la majorité silencieuse. » C'est la « conclusion unanime » qui ressort d'une étude intitulée : « Entreprise et religion : état des lieux, problématiques et acteurs » du cabinet First&42nd (conseil sur les thématiques de l'éthique, de la gouvernance et de la responsabilité sociale), filiale du groupe de conseil en communication Edelman. « Qu'il s'agisse des non-pratiquants, auxquels doit être garantie l'égalité de traitement, ou de la grande majorité de pratiquants modérés, à qui le droit et la société française laïque reconnaissent le droit à vivre sereinement leur foi, tous doivent être préservés des excès d'une minorité active et prosélyte », souligne l'étude datée de décembre 2010. « Cette mouvance, qui cherche clairement à susciter des 'problèmes', s'appuie sur un repli identitaire parfois nourri de frustrations sociales. Et cette montée des radicalismes met en péril le bien 'vivre-ensemble' et la cohésion du groupe, y compris dans l'entreprise », prévient First&42nd.
« Nul doute que les entreprises, jusqu'ici gérant les questions religieuses de manière plutôt pragmatique, ne sont pas préparées à ce que le fait religieux s'affirme de manière juridique », met en garde Jean-Christophe Sciberras, DRH France et directeur des relations sociales monde de Rhodia, au cours du colloque annuel de la revue « Droit social » du 23 octobre 2009, organisé par Jean-Emmanuel Ray, professeur à l'école de droit de Paris-I-Sorbonne sur le thème « Vie professionnelle et vie personnelle ». La synthèse des interventions de ce colloque est publiée dans la revue « Droit social » de janvier 2010.
« Les entreprises se trouvent souvent démunies devant les demandes de leurs salariés en termes de religion », explique Benjamin Blavier, responsable du pôle promotion de la diversité au sein d'IMS-Entreprendre pour la cité, qui a constaté « une demande croissante d'informations » sur le sujet, particulièrement depuis deux ans. IMS-Entreprendre pour la cité vient, en conséquence, de publier le guide pratique : « Gérer la diversité religieuse en entreprise » « pour aider les entreprises à ouvrir le débat, en expliquant ce que dit la loi et en donnant des exemples de pratiques ».