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« Introduire un quota minimum de 60 % de bacheliers technologiques ou professionnels dans chaque STS et 40 % dans chaque IUT (pour les activités de services). À court terme, conditionner toute nouvelle ouverture de STS et IUT au respect de ces quotas [et] à la mise en place de filières d'apprentissage et d'accompagnement personnalisé. » C'est l'une des recommandations du sénateur Christian Demuynck (Seine-Saint-Denis, UMP) pour « favoriser l'insertion des bacheliers technologiques et professionnels dans les formations courtes », et ainsi « améliorer l'efficacité [du système] d'enseignement supérieur ». Il remet son rapport sur le décrochage à l'université à Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mardi 14 juin 2011 (1) (AEF n°254751). Christian Demuynck souligne que huit jeunes Français sur dix qui s'inscrivent dans l'une des formations du supérieur en sortent avec un diplôme, un résultat « bien meilleur que celui de la plupart des pays de l'OCDE ». « 75 000 jeunes » sortent chaque année de l'enseignement supérieur « sans diplôme ». « L'objectif de réduire [ce chiffre] de moitié dans un délai de dix ans est possible », estime l'auteur du rapport.
Le semestre de remédiation, que les universités Bordeaux-I Sciences et technologie et Bordeaux-IV Montesquieu proposent depuis trois ans à des étudiants de licence pour rebondir, ne concerne pour l'instant que de petits effectifs (moins d'une centaine) et son efficacité reste grandement liée à la motivation des étudiants, constatent les promoteurs de cette formule dans les deux établissements. Ce semestre de remédiation est obligatoire à Bordeaux-I, facultatif à Bordeaux-IV. Les deux établissements sont partis du constat que la quasi totalité des étudiants qui ont moins de 8/20 au premier semestre obtiennent aussi moins de 8/20 au second et qu'il vaut donc mieux leur offrir une remise à niveau en S2 pour qu'ils soient mieux armés pour refaire leur première année, l'année suivante, ou tenter une autre formation. Il ne s'agit pas d'un S1 bis mais de consolider les acquis en termes de méthodologie, d'expression française et dans les savoirs fondamentaux : droit, économie générale, calcul à Bordeaux-IV ; MISMI (mathématiques, informatique, sciences des matériaux et de l'ingénieur) ou SVTE (sciences de la vie, de la terre et de l'environnement) à Bordeaux-I.
C'est dans les filières universitaires que le taux de passage en 2e année est le moins élevé, indique le MESR dans une note d'information enseignement supérieur et recherche publiée le 11 mai 2011 sur la situation des bacheliers 2008 à la rentrée 2009. Elle se base sur un échantillon de 12 000 bacheliers en 2008, qui étaient scolarisés dans un établissement public ou privé de France en 2007-2008. « Les trois quarts des inscrits en licence, qui sont entrés à l'université l'année du lancement par le ministère de l'Enseignement supérieur du plan licence, continuent l'année suivante, mais la moitié seulement [52%] se retrouve en [L2] ».
L'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines a mis en place, à la rentrée 2010, un dispositif pour lutter contre le décrochage en premier cycle. Trois conseillères en orientation ont été recrutées pour cette mission expérimentale baptisée Abri (accompagnement bilan réorientation insertion) qui doit durer deux ans. Il est financé par le fonds d'expérimentation pour la jeunesse, à hauteur de 450 000 euros. Le projet est coordonné par la direction de la réussite et de l'insertion professionnelle et celle de la formation continue. Son but est de « proposer des solutions de remédiation » aux étudiants, afin « d'aboutir à des préconisations » après évaluation.
« En France, 72 universités sont engagées dans des dispositifs de réorientation et de passerelle. Notre ambition est d'améliorer la qualité de la réponse apportée aux étudiants, selon le type de décrochage », déclare Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, jeudi 3 mars 2011 à l'UPV-M, à l'issue d'une table-ronde consacrée aux dispositifs de réorientation proposés aux étudiants au sein des universités de Lorraine et des filières STS. Étaient présents une centaine de participants, responsables de filières, directeurs de composantes, représentants du monde de l'orientation et étudiants.
« Le nombre d'étudiants en situation d'échec demeure préoccupant. Il convient à la fois de mesurer précisément le phénomène du décrochage, d'en analyser les causes et de créer les conditions d'une diversification des parcours », écrit Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dans une lettre de mission à Christian Demuynck, sénateur de la Seine-Saint-Denis (UMP), datée du 2 novembre 2010. Elle lui confie une « mission d'analyse et de réflexion sur la réalité du décrochage à l'université et les réponses qu'il convient de lui apporter ». Le sénateur devra travailler en coordination avec le DIO et s'appuyer sur les services de la Dgesip. Il devra présenter ses conclusions à la fin du mois d'avril 2011 pour « une mise en oeuvre dès la prochaine rentrée universitaire ».
La mise en oeuvre du contrôle continu est « très inégale », la réorientation « généralement marginale » et l'objectif de cinq heures hebdomadaires d'enseignement supplémentaire n'a « pas été atteint », indique la note d'étape de l'IGAENR (Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche) sur la mise en oeuvre du plan pour la réussite en licence, qu'AEF s'est procurée (AEF n°256910). En revanche, l'enseignant référent et les formations transversales professionnalisantes sont mis en place dans presque toutes les universités rencontrées et « l'accès égal aux ressources numériques » est désormais garanti. Pour évaluer la « cohérence globale du plan », les inspecteurs se sont rendus dans onze universités (1), entre la fin mai et le début du mois de juin 2010. Valérie Pécresse avait évoqué les « premières conclusions » du bilan le 13 septembre dernier à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée (AEF n°260757).