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« En dépit de la présentation très favorable qu'en a faite le chef de l'État le 27 juin, la manière dont le gouvernement conduit le programme d'investissements d'avenir soulève plus de questions qu'il n'en résout. » C'est ce que déclare l'ARF (Association des régions de France) mercredi 29 juin 2011, réagissant à la conférence de presse sur le « grand emprunt » tenue par le président de la République, Nicolas Sarkozy, lundi 27 juin 2011 (AEF n°237527). Selon l'association, « la mise en oeuvre du programme d'investissements d'avenir met (…) en lumière une rupture dans la concertation entre l'État et les régions. Aucun échange n'est intervenu avant le lancement des appels à projets et les régions n'ont été appelées que pour contribuer au financement, comme d'habitude, sans participer à aucune décision. »
« Trois réorientations vont intervenir dans le programme d'investissements d'avenir sur le cancer, la sûreté nucléaire et la formation », annonce le président de la République Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse dressant un bilan du « grand emprunt », lundi 27 juin 2011. Le président relève que « les choix en matière de labellisation des IHU [instituts hospitalo-universitaires], qui ont été faits par un jury international indépendant, n'ont pas abouti à retenir la pathologie du cancer. Nous n'avons pas à modifier le résultat décidé par ce jury. Mais nous pensons qu'il n'est pas possible de ne pas avoir un IHU sur le cancer. Je demande à Xavier Bertrand [ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé], à Valérie Pécresse [ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche] et à René Ricol [commissaire général à l'investissement] des propositions pour un IHU cancer, en lien avec ce qui a déjà été engagé dans le cadre du plan cancer » (AEF n°287559). « En santé pour le cancer, nous souhaitons un pôle mondial », insiste quelques minutes plus tard le président de la République. « Il y a beaucoup de forces sur le sujet, notamment en région parisienne. Ne pourrait-on pas songer à les regrouper ? »
« Dans l'intérêt de notre pays, prenons garde à ne pas laisser perdurer cette situation dans laquelle l'État, dépourvu de stratégie, décide seul, avec l'arrogance du pauvre qu'il est devenu, et néglige la réalité dans laquelle les régions sont ancrées ». C'est ce qu'écrit Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie et de la commission « enseignement supérieur, recherche et innovation » de l'ARF, dans une tribune adressée à AEF. « Incohérences, inégalités et illisibilité vont conduire à un affaiblissement général de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation en France », estime-t-il. S'il reconnaît que l'on ne peut que se « réjouir » de voir que « l'État affiche son 'ambition' d'intervenir massivement dans l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation », Laurent Beauvais s'interroge : « Ne va-t-on pas vite se demander où sont réellement ces milliards promis par l'État ? »
Alain Rousset, président (PS) de la région Aquitaine et de l'ARF (Association des régions de France), participe au colloque organisé mercredi 4 mai 2011 à Paris par l'ANR (Agence nationale de la recherche), intitulé « l'ANR consulte les régions ». Il réaffirme à cette occasion que « les régions, acteurs majeurs de la recherche et de l'innovation, souhaitent que leur rôle dans ce secteur soit reconnu et conforté par l'État », indique l'association. « Bien qu'il n'entre pas dans leurs compétences obligatoires, le soutien des régions à l'enseignement supérieur représente ainsi plus de 330 millions d'euros annuellement et leur budget de recherche et d'innovation s'élève à plus de 500 millions d'euros, en hausse constante alors que leurs ressources ont été plafonnées », précise l'ARF.
Les collectivités territoriales contribuent à hauteur de 1,3 milliard d'euros au financement de la recherche et du transfert de technologie en 2010 : c'est ce qu'il ressort de la dernière enquête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur « le financement de la recherche et du transfert de technologie par les collectivités territoriales », mise en ligne mardi 22 mars 2011 sur le site du département des études statistiques du ministère. Il s'agit néanmoins encore de prévisions, apportées en réponse à un questionnaire que 266 collectivités ont rempli dans le courant de l'année 2010. « Depuis cinq ans, l'augmentation du budget R&T [recherche, développement et transfert de technologie] de l'ensemble des collectivités territoriales est de l'ordre de 12 % par an avec un effort plus appuyé entre 2007 et 2008 (16 %) », notent Claudette Vincent-Nissié et Laurent Perrain, auteurs de l'enquête. « Les prévisions pour l'année 2010 montrent une hausse moins marquée du budget R&D entre 2009 et 2010, estimée à 4 % », poursuivent-ils.