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Lever le tabou des frais d'inscription est « peu réaliste » tant que subsistera un modèle où cohabitent universités et grandes écoles, estime Vincent Berger, président de l'université Paris-Diderot, en réaction au rapport sur le financement de l'enseignement supérieur du professeur d'économie Pierre-André Chiappori (Columbia, États-Unis), réalisé pour le compte de l'Institut de l'entreprise et rendu public mardi 5 juillet 2011 (AEF n°236845). Un rapprochement entre universités et grandes écoles, « souhaité par de nombreux politiques depuis des décennies en France, n'a jamais pu voir le jour, tant le système de reproduction des élites est bien gardé », indique le président d'université dans un « commentaire » publié en fin de rapport. « Les solutions préconisées par ce rapport sont donc des solutions concevables sur le très long terme, et demandent une modification en profondeur de la structure française de l'enseignement supérieur et de la recherche », estime-t-il. S'il juge que ce rapport « évite un écueil classique en n'omettant pas de considérer les spécificités culturelles françaises », Vincent Berger explique qu'il « suscite néanmoins quelques réserves ».
« La France souffre d'un sous-financement considérable de son système d'enseignement supérieur, et ce malgré l'effort important de remise à niveau budgétaire engagé par l'État au cours des dernières années. » Elle ne pourra donc se passer d'un « recours accru aux financements privés ». Telle est la conclusion du rapport de Pierre-André Chiappori, professeur d'économie à l'université de Columbia (États-Unis), intitulé « Réforme de l'enseignement supérieur : quelle place pour les entreprises ? », réalisé pour le compte de l'Institut de l'entreprise, qui sera rendu public mardi 5 juillet 2011. Il note que « le budget par étudiant des meilleures universités est souvent plus de dix fois supérieur outre-Atlantique » et que « quelle que soit la qualité des équipes françaises, des disparités de moyens aussi gigantesques les condamnent dans la plupart des cas à jouer les seconds rôles ».
La CPU lance un groupe de travail sur les effets redistributifs du financement de l'enseignement supérieur, indique à AEF Jacques Fontanille, président de l'université de Limoges et responsable de ce groupe de travail, jeudi 20 janvier 2011, à l'issue d'un séminaire sur ce thème organisé par la conférence. « On ne peut plus se contenter de demander toujours plus de moyens pour l'enseignement supérieur en disant simplement que c'est utile, si l'on ne se préoccupe pas de savoir si c'est équitable. Il faut apporter la démonstration de la dimension redistributive des mesures qui sont prises. On ne construit pas des autoroutes pour n'y faire rouler que des BMW ! », justifie Jacques Fontanille. « Si l'on veut un effort de longue durée d'augmentation des moyens, on a besoin d'un consensus national, démocratique. Cela implique que cette augmentation des moyens s'accompagne d'une augmentation de la performance - ce qui suppose qu'on la mesure - mais aussi que la preuve soit faite de vrais effets redistributifs. »